Mt 22, 34-40 (cf Mc 12, 28-34 et Lc 10, 25-28) Ex 22, 20-26 et 1Th1, 5c-
« Maître, dans la Loi quel est le grand commandement »?
Jésus nous affirme que la clé du Bonheur, c’est l’Amour!
FIL CONDUCTEUR :
Les trois versions (selon Matthieu, Marc et Luc) de cette même déclaration de jésus concernant le moyen de parvenir au Bonheur éternel convergent vers cet unique et fondamental moyen : l'AMOUR…de Dieu, du prochain et de soi-même! C’est bien cela la clé que le Seigneur Jésus nous offre pour parvenir au Bonheur,
PRINCIPAUX POINTS :
- Matthieu commence par décrire le contexte dans lequel va s’établir ce dialogue entre le légiste et Jésus. Celui-ci vient de confondre les sadducéens. Du coup, les pharisiens ont apprécié la défaite des sadducéens et vont discuter dans leur groupe. Parmi eux, certains, hommes de bonne foi vont essayer de démontrer qu’on peut faire confiance à Jésus. Mais, pour cela, il faut permettre à Jésus de s’exprimer clairement sur le plus important…d’où la question du pharisien, pour le « mettre à l’épreuve », (comme le montre l’évangile de Luc).
- Jésus, lui, a tout de suite compris la bonne foi de son interlocuteur, mais aussi son inquiétude sur l’opinion qu’on pourrait avoir de lui du fait qu’il « cause » avec Jésus. C’est pourquoi il justifie sa question en posant ensuite, d’après Luc, la question : « qui est mon prochain ? ». Jésus va saisir l'ouverture que cet homme a certainement déjà envers l’Amour, pour l’aider à l’approfondir encore plus et comprendre que le chemin qui mène l’homme au BONHEUR passe nécessairement par l’Amour.
- Avec nous, c’est pareil : quand nous commençons à nous ouvrir à l’Amour, Jésus va nous mener à nous y ouvrir de plus en plus, peut-être même à travers des épreuves que nous avons beaucoup de peine à comprendre, puisque nous faisons preuve de bonne volonté ! Il nous faut admettre que traverser ces épreuves dans la confiance en Dieu, vaut mieux que tous les holocaustes et sacrifices ( Marc 12, 32-34) pour grandir en Amour et nous rapprocher ainsi du Bonheur !
- Il est donc essentiel de comprendre que le chemin qui mène l’homme au BONHEUR passe nécessairement par l’Amour. Mais Jésus fait remarquer aussi que le premier commandement passe d’abord par l’écoute de Dieu ("Ecoute, Israël…"cf marc, 12-29 ). C’est cette « ouverture » qui fait dire au légiste « qu'aimer vaut mieux que tous les holocaustes et sacrifices". C’est cette déclaration qui, dans le texte de Marc, provoque l'émerveillement de Jésus et son encouragement.
- Puissions nous mériter autant, en allant, comme le légiste à l'essentiel dans notre relation à Dieu et dans l'étude de sa Parole, c'est-à-dire en adhérant, nous aussi à cet Amour inconditionnel auquel nous appelle le Seigneur Jésus !
- Quant aux différences entre les relations d’un même événement faites par les évangélistes, elles ne sont nullement, pour nous, des obstacles à notre foi.
- Ces variations ne sont que l’expression du ressenti différent des quatre écrivains de ces évangiles.
- Il surgit parfois une difficulté, pour nous, avec le terme même de « commandement d’aimer ». S’il signifie « obliger », cela n’a plus aucun sens en ce qui concerne l’amour, car il faut être libre pour aimer…et c’est bien pour cela, d’ailleurs, que Dieu nous a créés libres. Il faut donc prendre ce terme de « commandement » au sens même d’« indiquer à quelqu’un ce qu’il doit faire ».
- Jésus indique donc au docteur de la Loi et à nous ce qu’il faut faire pour arriver au Bonheur du Royaume, à savoir: AIMER! L’homme n’est capable d’aimer qu’en étant « branché » sur la Source de l’amour. Il lui faut donc d’abord aimer de tout son cœur cette « Source de l’amour » qu’est Dieu s’il veut, à son tour remplir d’amour véritable ce vase fragile qu’il est et le faire déborder d’amour sur les autres. Sinon il n’offrira aux autres qu’un simulacre d’amour mêlé de convoitises. Amour de Dieu et amour des autres sont donc intimement liés et c’est bien ce qu’affirme par ailleurs Jésus en disant (Mt 25, 40) que ce que nous faisons à l’un de ces petits qui sont ses frères, c’est à lui que nous l’avons fait, en bien comme en mal!
- D’où le second « commandement », semblable au premier: « tu aimeras ton prochain comme toi-même »! Mais qu’est-ce que s’aimer soi-même ? C’est retrouver cette liberté indispensable à l’amour, liberté que nous avons perdue en nous tournant vers nos convoitises, vers la satisfaction effrénée des mauvais désirs….que l’on pensait bons pour nous, contrairement à ce que nous en disait la Parole de Dieu. Si nous retrouvons la vraie liberté, après avoir renoncé à la licence qui est de faire tout ce que nous désirons en nous détournant de l’Amour, nous pouvons alors « aimer notre prochain comme nous-mêmes ». Mais, pour aimer notre prochain, (qu'il s'agisse de nos enfants, de notre conjoint ou de ceux que nous fréquentons), il nous faut respecter absolument sa LIBERTE, comme Dieu respecte la nôtre, ce qui suppose un minimum de confiance (et non de naïveté !). Or, notre gros défaut, c’est que nous voulons obliger l’autre à nous aimer et le privons, sans nous en rendre compte, de la liberté indispensable pour aimer. En face de nous, l’autre étouffe sous nos « il faut, tu dois…c’est pour ton Bien ! », assoiffé de cette liberté indispensable pour aimer et que nous lui refusons ! Quoi d’étonnant à ce qu’il s’évade, aille chercher ailleurs….pour le malheur de lui-même et de tous….à notre grand étonnement ! Regardons bien comment Jésus, lui, s’y prend avec le jeune homme riche : « si tu veux…connaître le vrai bonheur par l’amour, en me suivant, alors liquide l’obstacle…. qui t’empêche d’être heureux, cet argent dont tu es devenu l’esclave ! »
Jésus laisse toujours libre, car il aime …vraiment !
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com
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