Située à Lannion, et bâtie au dessus de la vallée du Stanco, au sommet de la colline de Crec'h Tanet ( ou "le sommet du feu", "la colline enflammée", ce qui pourrait symboliser le Saint Esprit) comme une forteresse, c'est l'une des plus importantes du Trégor. On y accède par un large escalier de 142 marches, avec plusieurs paliers et bordé de jolies petites maisons de granit aux jardins fleuris..

Brélévenez veut dire "Mont de la Joie" ce qui correspondrait au cri de ralliement des Templiers, à qui l'on attribue la fondation de cet édifice aux environ de 1200. Mais ce n'est qu'une hypothèse. En effet, il n'existe aucun document de l'époque pour nous indiquer l'origine de Brélévenez de façon certaine. A Brélévenez, toutes les traces du passage supposé des Templiers ont mystérieusement disparu.

En 1217, à Lannion, en Côtes-d'Armor, les Chevaliers du Temple recouvraient du "duc Pierre Mauclerc les Hospites in Lennion" (D.Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne). De plus, la tradition locale attribue la construction de l'église de Brelevenez, symétrique en quelque sorte de Merlevenez dans le Morbihan, aux Templiers. Ils ont d'ailleurs donné leur nom à une rue aboutissant à son parvis. Leur établissement se serait élevé à l'emplacement de la ferme du Hingar, proche du sanctuaire. Nous y avions, lors de notre première enquête, rencontré une ancienne élève du médiéviste Jean Favier qui nous avait affirmé que le lieu-dit s'appelait La Commanderie et qu'il existait un souterrain et une crypte. Elle-même ayant entrepris l'étude du temple en Bretagne, nous confirma l'absence d'autres preuves.

Notre enquête de l'été 1979 s'est poursuivie par une visite à M. de la Haye, co-auteur d'un ouvrage consacré à l'histoire de Lannion. Selon lui, il n'y aurait jamais eu de Templiers à Brélevenez, et Lennion serait Lennon, commune proche de Châteauneuf-du-Faou. Mais l'autre co-auteur, M. Briand, penchait en faveur de la thèse templière. Et, dans son Dictionnaire raisonné de l'arhitecture, Viollet le Duc attribue la commanderie de Brelevenez au Temple. Qui croire?

Beren Telemnar