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4eme Dimanche

Dans le cadre de la ”MiSE À JOUR” de notre patrimoine

culturel, historique et religieux,

présentation des pages des Lectures de la bible

que l’Église propose traditionnellement en ce dimanche de l’année B .

Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l’absence d’indication,

-N°234 (5e année) -B -                                     - 4e DIMANCHE                                 - 1er février 2009

 

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L’HOMME TOURMENTÉ

D’UN ESPRIT MAUVAIS

LIBÈRÉ SUR L’ORDRE DE JÉSUS,

Sors de cet homme … !

 

 

 

 

Si Jésus a impressionné et fasciné nombre de ses auditeurs, s'il a inquiété les autorités de son pays au point de s'attirer un verdict de mort, cela est à mettre au compte du rayonnement exceptionnel qui émanait de lui et qui transparaît, aujourd'hui encore, à chaque page des évangiles.

À la synagogue de Capharnaüm, lieu de son “quartier général”, Jésus «parlait en homme qui a autorité ». La liturgie de ce dimanche nous convie à relire dans cette perspective les paroles adressées par Dieu à Moïse: « C'est un prophète comme toi que je susciterai du milieu de leurs frères; je mettrai mes paroles dans sa bouche. »

Des messagers de cette trempe, notre temps en a un criant besoin. Or, la parole du prophète se vérifie dans le témoignage de sa vie; elle s'affermit dans la docilité à l’Esprit de Dieu.

1. Lecture du livre du Deutéronome Dt 18, 15-20

Le prophète Moïse, porte-parole de Dieu, annonce la venue d'un prophète comme lui; mais Jésus sera plus qu'un porteparole,

il est la Parole de Dieu.

MOÏSE dit au peuple d'Israël: “Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l'écouterez. C'est bien ce que vous avez demandé au Seigneur votre Dieu, au mont Horeb, le jour de l'assemblée, quand vous disiez: "je ne veux plus entendre la voix du Seigneur mon Dieu, je ne veux plus voir cette grande flamme, je ne veux pas mourir!"

Et le Seigneur me dit alors: "Ils ont raison, je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. Si quelqu'un n'écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderai compte.
Mais un prophète qui oserait dire en mon nom une parole que je ne lui aurais pas prescrite, ou qui parlerait au nom d'autres dieux, ce prophète-là mourra. "»

Sous les dehors terrifiants de l'orage qui éclate sur la montagne du Sinaï, le tonnerre de la voix de Dieu et la grande flamme de ses éclairs, le peuple hébreu a bien perçu la difficulté qu'éprouve l'homme laissé à lui-même, d'affronter seul le mystère de la présence et de l'action historique de Dieu et de comprendre le sens de ses appels.
Le rôle du prophète est d'être parmi les hommes, ses frères, le porte-parole de Dieu («Je mettrai mes paroles dans sa bouche»), et l'interprète qualifié de son projet sur eux: «Il leur dira tout ce que je lui prescrirai.” Moïse et les prophètes qui lui ont succédé n'ont fait qu'ébaucher ce rôle prophétique que Jésus Christ seul accomplira parfaitement.

 

Le prophète

Dans la Bible, le prophète n'est pas un devin qui prédit l'avenir. C'est celui qui est le porte-parole de Dieu devant le peuple.
Les prophètes de l'Ancien Testament rappellent sans complaisance à Israël qu'il est le peuple de l'Alliance. Et ils dénoncent inlassablement les ruptures et les transgressions, en appelant à une conversion radicale.
On note ainsi à la fois un optimisme de base : la situation peut être redressée et un pessimisme menaçant: les catastrophes punitives sont proches.
Les prophètes ont tenu une place importante dans l'histoire d'Israël. Les récits historiques mettent en scène les prophètes comme Moïse, Samuel, Nathan, Élie ou Élisée; pour d'autres, (les écrivains ), les oracles ont été recueillis dans les seize livres de la Bible qui portent leur nom (quatre « grands »: Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel; et douze «petits »: Amos, Osée, Michée, Sophonie, Nahum, Habacuc, Abdias, Aggée, Zacharie, Joël, Jonas et Malachie - «grand» et «petit» désignant avant tout la taille du livre). Les prophètes écrivains se sont succédé du VIII, au VI s. av. J.-C. (avant, pendant et après l'exil).
Jésus a été compris comme un prophète, et il s'est lui-même présenté comme tel.
Par le baptême et la confirmation, tous les chrétiens sont appelés à devenir des prophètes,
en transmettant la parole de Dieu.
Le SEMAINIER

Première lettre de l’Apôtre Paul aux Corinthiens (7,32-35)

FRÈRES, j'aimerais vous voir libres de tout souci. Celui qui n'est pas marié a le souci des affaires du Seigneur, il cherche comment plaire au Seigneur. Celui qui est marié a le souci des affaires de cette vie, il cherche comment plaire à sa femme, et il se trouve divisé. La femme sans mari, ou celle qui reste vierge, a le souci des affaires du Seigneur; elle veut lui consacrer son corps et son esprit. Celle qui est mariée a le souci des affaires de cette vie, elle cherche comment plaire à son mari. En disant cela, c'est votre intérêt à vous que je cherche; je ne veux pas vous prendre au piège, mais vous proposer ce qui est bien, pour que vous soyez attachés au Seigneur sans partage.

Le don mutuel que des époux se doivent devant Dieu les engage en assumant le souci des affaires de cette vie et la recherche du bonheur de leur conjoint, à faire de leur mariage un chemin vers Dieu.
D'autres ont choisi le célibat afin de n'avoir d'autres centres d'intérêts que les « affaires du Seigneur », c'est-à-dire, à la manière de Paul, le souci pastoral de toutes les Églises et le souci missionnaire de l'annonce de l'Évangile.
Ces deux états de vie chrétienne s'épaulent l'un l'autre: le célibat vécu pour le Seigneur appelle les gens mariés à ne pas s'enliser dans les affaires de cette vie et du bonheur du couple; l'amour et le don de soi que réclame la vie conjugale rappellent que s'il ne s'accompagne pas d'un don total au service de Dieu et de ses frères, le célibat pour le Seigneur devient un piège puisque alors on n'est plus attaché par amour à
personne, pas même au Seigneur.
# Couples mariés, célibataires, et ceux et celles qui ont choisi le célibat consacré ont la responsabilité, les uns vis-à-vis des autres, de s'aider à vivre un amour vrai qui les attache au Seigneur sans partage.
Selon notre situation, comment se manifeste concrètement cette responsabilité ?

Le célibat chrétien


Le célibat est une situation bonne, affirme Paul. Affirmation novatrice par rapport à la législation juive de ce temps, qui prônait le mariage et insistait fortement sur la fécondité charnelle.
Paul lui-même, qui était rabbin avant sa conversion, avait dû être marié, comme tous les rabbins. Certains ont pensé qu'il vivait en célibataire, séparé de sa femme qui, elle, serait demeurée fidèle à la loi juive. On peut plus vraisemblablement supposer qu'il était veuf.
Il ne faut pas perdre de vue non plus que Paul répond à des questions précises posées par la jeune communauté chrétienne de Corinthe. Les couples étaient fréquemment composés de convertis et de non-convertis, ce qui, bien évidemment, entraînait des tensions.

« Je ne veux pas vous prendre au piège » : les conseils de Paul sont là pour aider, ils n'ont pas valeur d'impératifs. L'Église catholique, en demandant aux prêtres le célibat, partage ce point de vue qu'il est plus facile pour un célibataire de se consacrer tout entier à Dieu.

Remarquons aussi la réciprocité des rôles de l'homme et de la femme dans ce que Paul en dit: cela permet de nuancer la misogynie qu'on lui reproche tant. Elle est peut-être plus due à l'époque qu'aux convictions personnelles de l'apôtre.                                  Le SEMAINIER

3. Évangile de Jésus Christ selon saint Marc Mc 1, 21-28

Marc a regroupé dans un même lieu et une même journée un certain nombre d’événements qui offrent un aperçu sur l'activité de Jésus.
Voici le premier temps de cette journée à Capharnaüm. Jésus enseigne avec autorité, et, devant son autorité, les forces du mai se taisent.

JÉSUS, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue un homme, tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier: « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? je sais fort bien qui tu es: le Saint, le Saint de Dieu.» Jésus l'interpella vivement: «Silence! Sors de cet homme.»
Saisis de frayeur, tous s'interrogeaient: «Qu'est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent.»
Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée. L’esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri.

En guérissant quelques malades physiques ou mentaux, Jésus ne fait pas seulement acte de bonté mais montre qu'il est venu entreprendre un combat gigantesque contre le Mal à l’oeuvre dans le monde.

L'esprit mauvais qui interpelle Jésus le sait bien: - Es-tu venu pour nous perdre?» Nous, c'est-à-dire toute la horde des esprits mauvais auxquels les Anciens attribuaient l'origine des maladies, des infirmités et des cataclysmes. La parole et les actes de Jésus manifestent qu'il est le Saint de Dieu, c'est-àdire le Messie, et donc que son autorité s'enracine en Dieu.
# Quelle est la nouveauté radicale qui me frappe toujours dans les paroles du Christ, malgré des années de vie chrétienne et de fréquentation des évangiles? l

L’ AUTORITÉ de JÉSUS- « Jésus enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » : en effet, les scribes n'ont qu'une autorité de compétence professionnelle. Ils sont spécialistes de l'Écriture, de l'interprétation de la Loi. Alors que l'autorité de Jésus, elle, lui vient de son Père. Les contemporains de Jésus ne s'y sont pas trompés: « Voilà un enseignement nouveau,…”
JÉSUS ET LE DÉMON - Dans la société juive de l'époque de Jésus, on appelait « démon » tous les maux de l'existence, et on vivait dans la crainte de ces démons. La bonne nouvelle qu'annonce Jésus doit se manifester d'une manière concrète, au sein d'une mentalité et d'une culture qui exigent ces guérisons et exorcismes. Voilà pourquoi Jésus parle, mais aussi agit: il faut que l'homme soit libéré des poids qui pèsent sur lui.
« SILENCE ! » Pourquoi ? Parce que l'heure n'est pas encore venue que sa mission soit révélée. Si le démon reconnaît qui est Jésus, c'est pour mieux le confondre, pour faire échouer sa mission. Jésus le sait.

Conversions célèbres: Le feuillet précédent, celui du dimanche 25 janvier, nous a présenté les deux récits rapportés par les Actes des Apôtres concernant la mystérieuse aventure imprévue de l’apôtre Paul, il y a presque deux mille ans, sur le chemin de Damas, et entraînant le renversement radical de ses opinions religieuses et de son mode de vie: sa conversion !

 

Alphonse RATISBONNE


Plus près de nous dans le temps, il y a seulement 167 ans, exactement le 20 janvier 1842, quelque chose de similaire est survenu à Rome, en Italie, à un jeune homme de famille bourgeoise : Alphonse Ratisbonne
Alphonse Ratisbonne était un jeune juif de Strasbourg, riche, cultivé, flâneur, fils de banquier. En 1842, il promenait dans Rome, entre un voyage en Orient et une escale à Palerme, une sorte de désoeuvrement touristique et nonchalant qui le fait ressembler de loin à un personnage de Stendhal.
Ratisbonne était fiancé, et se préparait à se fixer, en voyageant beaucoup. Il était athée, encore qu'il eût le scepticisme chatouilleux et qu'il fit à l'Église et au christianisme des querelles sans nombre. Il avait un ami, le baron de Bussières, fort pieux, lui, et qui multipliait pour sa conversion les voeux et les exhortations.
Ratisbonne avait consenti depuis quelque temps, par pure gentillesse et parce qu'il n'y attachait vraiment aucune importance, à porter au cou, comme un bijou, une médaille pieuse offerte par son ami.
Un jour, cet ami l'invite à une promenade en calèche. L'attelage du baron de Bussières s'arrête sur la petite place de Rome où s'élève l'église Saint-André-delle-Fratte, édifice de dimensions modestes, qui n’égare pas les imaginations.
Le baron, qui a une démarche à faire à l'église, descend, et invite son passager à l'attendre, ou à l'accompagner; c'est l'affaire, dit-il, de quelques minutes: Ratisbonne, plutôt que de s'ennuyer dans sa voiture, décide d'aller visiter l'église, sans autre intention, bien entendu,
que de l'ajouter à sa collection de monuments romains: Lorsqu’il pousse la porte de cette église, c’est en parfait incroyant curieux, à la recherche d'un ami, non une âme torturée à la recherche d'un idéal.
Ratisbonne se tient non loin de l'entrée, près d'une chapelle latérale (la deuxième) engagée dans la muraille, à sa gauche: La chapelle qu’il parcourt d'un regard distrait et que nul chef-d'oeuvre n'arrête au passage disparaît brusquement: ce qu'il voit alors, c'est la Vierge Marie,
telle qu'elle figure sur la médaille qu'il porte au cou, et telle qu'elle est représentée aujourd'hui en couleurs augmentées de quelques artifices lumineux dans la chapelle de Saint-André-delle-Fratte. Il a ce bonheur, qui le jette au sol, ainsi qu’il l’a raconté plus tard:

« L'église de Saint-André est petite, pauvre et déserte; aucun objet d'art n'y attirait mon attention. je promenai machinalement mes regards autour de moi, sans m'arrêter à aucune pensée, je me souviens seulement d'un chien noir qui sautait et bondissait devant mes pas...
Bientôt ce chien disparut, l'église tout entière disparut, je ne vis plus rien ou plutôt, ô mon Dieu, je vis une seule chose !!!…
« Comment serait-il possible d'expliquer ce qui est inexplicable; toute description, quelque sublime qu’elle puisse être, ne serait qu'une profanation de l'ineffable vérité. J'étais là, prosterné, baigné dans mes larmes, le coeur hors de moi-même, quand M. de Bussières me
rappela à la vie.
« Je ne pouvais répondre à ses questions précipitées; mais enfin je saisis la médaille que j'avais laissée sur ma poitrine; je baisai avec effusion l'image de la Vierge rayonnante de grâce... Oh ! oui…, C'était bien elle !
« Je ne savais où j'étais, je ne savais si j'étais Alphonse ou un autre; j'éprouvais un si total changement que je me croyais un autre moi-même... Je cherchais à me retrouver et je ne me retrouvais pas... La joie la plus ardente éclata au fond de mon âme; je ne pus parler; je
ne voulus rien révéler; je sentais en moi quelque chose de solennel et de sacré qui me fit demander un prêtre...
On m'y conduisit, et ce n'est qu'après en avoir reçu l'ordre positif, que je parlai selon qu'il m'était possible, à genoux et le coeur tremblant.
<< Mes premiers mots furent des mots de reconnaissance pour M. de Bussières …. je savais d'une manière certaine qu’il avait prié pour moi mais je ne savais dire comment je l'ai su, pas plus que je ne pourrais rendre compte de vérités dont j'avais acquis la foi et la connaissance.
Tout ce que je puis dire, c'est qu'au moment du geste, le bandeau tomba de mes yeux; non pas un seul bandeau, mais toute la multitude des bandeaux qui m'avaient enveloppé, disparurent successivement et rapidement, comme la neige et la boue et la glace sous l'action d'un brûlant soleil.

Tout ce que je sais, c'est qu'en entrant à l'église, j'ignorais tout, et qu'en sortant, je voyais clair. Je ne puis expliquer ce changement que par la comparaison d'un homme qu'on réveillerait subitement d’un profond sommeil, ou bien par l'analogie d'un aveugle-né qui tout à coup verrait le jour; il voit, mais il ne peut définir la lumière qui l'éclaire et au sein de laquelle il contemple les objets de son admiration. Si on ne peut expliquer la lumière physique, comment pourrait-on expliquer la lumière qui, au fond, n'est que la Vérité elle-même?
Je crois rester dans le vrai en disant que je n'avais nulle science de la lettre, mais que j'entrevoyais le sens et l'esprit des dogmes. Je sentais ces choses plus que je ne les voyais et je les sentais par les effets inexprimables qu'elles produisirent en moi. Tout se passait au dedans
de moi, et ces impressions mille fois plus rapides que la pensée, mille fois plus profondes que la réflexion, n'avaient pas seulement ému mon âme, mais elles l'avaient comme retournée et dirigée dans un autre sens, vers un autre but et dans une nouvelle vie»

Telle est l'aventure romaine d'Alphonse Ratisbonne.
Dès lors, ajoute-t-il, le monde ne fut plus rien pour lui, ses préventions contre le christianisme s'effacèrent sans laisser de traces, de même que les préjugés de son enfance, et l'amour de son Dieu « avait pris la place de tout autre amour ».

Source: Il y a un autre monde, édit. FAYARD

# À voir, la semaine prochaine, le troisième épisode de cette série des conversions célèbres inaugurée par celle de St Paul : l’aventure du journaliste français André FROSSARD, il y a 73 ans, racontée par lui-même dans son livre édité chez Fayard Dieu existe, je L’ai rencontré et lors de conférences données à la Centrale Catholique de Conférences.

 

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