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Homélie de l’abbé Pierre Hannosset Homélie du 15 juin 2025 En direct de l’église Saints Martin et Adèle (Bruxelles)

01JXSJ8NHCT4W0656DQH9QRFRH_1920x1080.jpgLorsque j’étais enfant - cela remonte au millénaire passé – notre instituteur avait essayé de nous expliquer le mystère de la Trinité.  Il avait pris trois allumettes qu’il avait allumées ; elles représentaient les trois personnes de la Trinité : elles étaient semblables et en même temps distinctes.  Ensuite, il les 
avait regroupées.  Il y avait toujours trois allumettes, mais une seule flamme.  Il nous expliquait ainsi ce grand mystère que nous célébrons aujourd’hui.

L’explication ayant été plus longue que prévu, il s’est brulé les doigts et la sainte Trinité a fini, éteinte, sur le sol de la classe. L’intention était bonne, 
mais nous découvrions trois personnes éteintes, mortes sur le sol.  

Or, nous sommes tout à l’opposé. 
Une antique image nous montre la Trinité comme un arbre.  Et, étonnamment, l’arbre ne contient pas trois parties, mais bien quatre.  Comment en sortir ? 
Il y a tout d’abord les racines.  C’est le Père.  Les racines d’un arbre, on ne les voit pas.  Jean nous dit, dans son Prologue : « Dieu, personne ne l’a jamais vu » et l’Ancien Testament nous disait qu’on ne pouvait pas voir Dieu sans mourir ; autrement dit, qu’on ne le verrait qu’à notre mort.  Elles sont là, enfouies dans le sol et comme le grain qui meurt, les racines donnent naissance à l’arbre, le Fils, engendré de toute éternité. 

Le tronc et les branches, c’est donc Jésus.  « Je suis la vigne », dira Jésus. Il est la seule partie visible de l’arbre : « Qui m’a vu a vu le Père », répondra Jésus à l’apôtre qui lui demandait : « Montre-nous le Père ».  On a imaginé à une époque – ce n’est pas vrai, mais c’est tellement beau que je garde l’image – que les racines avaient la même profondeur que le tronc et la même largeur que les branches.  

Je vous le redis, ce n’est pas vrai paraît-il, mais c’est très beau.  Les racines seraient comme un arbre à l’envers.  Oui « qui m’a vu a vu le Père ».  Et c’est ce que nous faisons instinctivement.  Lorsque nous prions le Notre Père, souvent nous regardons le crucifix et pourtant, c’est Jésus qui y est accroché.  
Alors, continuons.  Plus nous regardons, plus nous contemplons Jésus, plus nous découvrons qui est le Père.  Et c’est le but de Jésus, nous faire connaître le Père, nous faire aimer le Père qui nous aime. 
Et puis, il y a l’Esprit que nous avons fêté la semaine dernière.  Il est la sève qui parcourt tout l’arbre : « Il procède du Père et du Fils » disons-nous dans le Credo.  La sève prend sa force dans les racines et la donne au tronc et à l’arbre et puise aussi sa force dans le soleil qui pourra ainsi renforcer les racines.  L’Esprit, on ne le voit pas non plus, tout comme le Père, mais serait-il absent et l’arbre deviendrait un arbre mort. 

Mais l’image ne s’arrête pas là.  Je vous ai dit qu’il y a quatre parties à l’arbre.  Il reste les feuilles, les fleurs et les fruits.  Et ça, c’est nous.   L’Eglise, les chrétiens ne sont pas en dehors de la Sainte Trinité.  
Ils sont même le signe de la présence de Dieu par son Esprit.  C’est par la force des racines, par la solidité du tronc et des branches, par l’Esprit qui irrigue le tout que nous pouvons être fleurs, feuilles ou fruits selon nos vocations.  « Qui s’attache à moi, porte beaucoup de fruits ; sans moi, vous ne pouvez rien faire ».  Depuis que le Père nous a envoyé son Fils, depuis que Jésus est mort et ressuscité, depuis que l’Esprit a fait sa demeure en nous, le ciel et la terre ne sont plus séparés.  Rappelez-vous cette maxime de Noël : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ».  

Et nous ne pouvons être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité, qu’en étant accrochés à la Trinité.  
C’est aussi ce que montrait la belle icône de Roublev : trois personnes à table, mais une place vide pour que nous puissions nous y asseoir.  A chaque instant, mais d’une façon toute particulière, à chaque eucharistie, nous nous asseyons à cette table.  Nous allons recevoir physiquement ou spirituellement si nous sommes devant notre écran, le Corps du Christ et nous ne ferons plus qu’un avec lui.  Nous serons lui près de nous et nous près de lui. Quel mystère que ce mystère. Amen.  

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