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L'annonce d'une bonne nouvelle !

Dans le cadre de la "MiSE À JOUR" de notre patrimoine

culturel, historique et religieux,

présentation des pages des Lectures de la bible

que l'Église propose traditionnellement en ce dimanche de l'année B .

Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l'absence d'indication,

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L'évangile de Marc associe à Jésus tenté dans le désert les personnages qui figurent dans les poèmes bibliques de la création: l’Esprit, le tentateur, les bêtes sauvages et les anges.
Mais les hommes ont transformé en désert le jardin des origines (le jardin d’Eden). Il dépend désormais de chacun de nous, mais aussi de nos entreprises collectives, que ce monde défiguré redevienne une terre habitable et fraternelle.
Car les quarante jours de la tentation et du Caréme renvoient à l'épreuve du déluge dont la Genèse nous dit qu’elle fut, pour tous les êtres vivants, une renaissance et un nouveau départ, autrement dit un baptême avant la lettre.
L'arc-en-ciel du temps de Noé signifiait l'Alliance établie par Dieu entre lui-même et la création, symbole éloquent de sa volonté de salut et de notre responsabilité à l'égard de la planète.


1 . Lecture du livre de la Genèse (1) Gn 9, 8-15


Par son alliance avec Noé, Dieu s'engage envers les hommes à promouvoir la vie et non à la détruire.


APRÈS le déluge(2), Dieu dit à Noé et à ses fils(3): « Voici que moi, j'établis mon alliance avec vous, avec tous vos descendants, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous : les oiseaux, les animaux domestiques, toutes les bêtes sauvages, tout ce qui est sorti de l'arche pour repeupler la terre. Oui, j'établis mon alliance avec vous: aucun être vivant ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n'y aura plus de déluge pour ravager la terre. »

Dieu dit encore: «Voici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous, pour toutes les générations à venir: je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu'il soit le signe de l'alliance entre moi et la terre.

Lorsque je rassemblerai les nuages au-dessus de la terre, et que l'arc-en-ciel paraîtra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec tous les êtres vivants, et les eaux ne produiront plus le déluge, qui détruit tout être vivant. »

L'eau qui apporte la vie aux terres du Moyen-Orient fut aussi un fléau mortel, il y a plusieurs millénaires, lors de crues dévastatrices ou de raz-de-marée provoqués par l'affaissement de la terre ferme. Le peuple d'Israël a conservé la mémoire de ces tragédies passées qu'il a relatées dans le récit du déluge.
En s'engageant à ce qu'il n'y ait plus de déluge désormais, Dieu donnait à son peuple l'assurance qu'il pourrait continuer l'oeuvre créatrice sans craindre le retour du chaos. Ainsi montrait-il le prix qu'il attache au travail et aux techniques des hommes pour améliorer leur vie et rendre le monde plus habitable pour tous.

# Aux jours de Noé, Dieu noue avec l'humanité une alliance sans contrepartie : aucune réponse explicite de foi n'est demandée aux hommes, sinon de faire réussir la vie et la création. Merveilleuse alliance qui englobe tous les hommes de la terre !


2. Lecture de la première lettre de saint Pierre Apôtre 1 P 3, 18-22

Sauvés à travers l'eau du baptême, nous entrons dans une Alliance nouvelle avec Jésus ressuscité.

FRÈRES, le Christ est mort pour les péchés, une fois pour toutes; lui, le juste, il est mort pour les coupables afin de vous introduire devant Dieu. Dans sa chair, il a été mis à mort; dans l'esprit, il a été rendu à la vie. C'est ainsi qu'il est allé proclamer son message à ceux qui étaient prisonniers de la mort.
Ceux-ci, jadis, s'étaient révoltés au temps où se prolongeait la patience de Dieu, quand Noé construisit l'arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, huit en tout, furent sauvées à travers l'eau.

C'était une image du baptême qui vous sauve maintenant : être baptisé, ce n'est pas être purifié de souillures extérieures, mais s'engager envers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ qui est monté au ciel, au dessus des anges et de toutes les puissances invisibles, à la droite de Dieu.

Il nous est bon d'entendre Pierre nous rappeler que notre baptême n'est pas un geste magique ou de pure tradition. Il est un engagement pris envers Dieu ; nous devons donc le ratifier chaque jour, librement et loyalement.
Il est un engagement à vivre comme Jésus, c'est-à-dire en faisant passer l'amour de Dieu et de nos frères avant tout autre chose ; c'est affirmer que nous acceptons de vivre un amour coûteux qui réclame renoncement à nous-mêmes ; c'est dire que la vie nouvelle de Jésus ressuscité ne peut envahir notre existence que si nous abandonnons tout égoïsme.

* - S'engager envers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ », tel est le projet des catéchumènes, jeunes et adultes, qui s'apprêtent à recevoir le baptême à Pâques, et aussi celui des familles qui demandent le baptême de leurs enfants. Les accompagner et prier pour eux reléve de notre responsabilité de communauté de baptisés.


3. Évangile de Jésus Christ selon saint Marc Mc 1, 12-15


Vainqueur de Satan, Jésus vit au désert dans un monde réconcilié ; c'est cette bonne nouvelle de la réconciliation qu'il s'empresse alors de proclamer.renard.JPG


JÉSUS venait d'être baptisé. Aussitôt l'Esprit le pousse au désert.
Et dans le désert il resta quarante jours, tenté par Satan.

Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

Après l'arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la bonne nouvelle de Dieu; il disait: «Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche (4) . Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »


Emprisonnée dans le cercle infernal de la souffrance, de la maladie, de la mort et du péché, l'humanité n'a cessé d'espérer et de lutter pour qu'un jour vienne où le mal à l'oeuvre dans le monde soit vaincu. Nul homme pourtant n'y est parvenu.
Le peuple de Dieu maintenait vivante cette espérance en attendant le jour où Dieu lui-même viendrait prendre en main la lutte des hommes contre le mal, où il manifesterait son règne.

Telle est la Bonne Nouvelle que Jésus annonce : l'heure est arrivée où Dieu se mêle aux hommes pour que l'amour ait le dernier mot sur la terre, l'heure du « règne de Dieu est là ».
Avant de montrer cet amour de Dieu à l'action dans la vie de Jésus le Libérateur, Marc nous présente les signes de la victoire prochaine : en Jésus notre frère, l'homme a vaincu Satan et vit dans un univers réconcilié, en paix avec les bêtes sauvages, en communion avec Dieu dont les anges viennent le servir.


QUELQUES RAPPELS:


(1)- La Genèse, un des livres de la bible, fait partie de l’Ancien Testament et comporte deux récits, écrits par des auteurs juifs et chargés de signification. Les traditions sur les origines de l'humanité que rapportent les onze premiers chapitres sont légendaires; on ne doit donc y chercher aucune vision historique ou scientifique, mais seulement la réponse de nature religieuse donnée par les sages d'Israël à la question de toujours : pourquoi l'homme ?
Le plus ancien des récits,vers 950 avant JC, relate la création par Dieu du premier homme à partir de glaise, puis celle de la femme, afin qu’ils deviennent “une seule chair” … L’auteur essaie de communiquer son optimisme : Dieu est le Dieu de tous, même s'il a fait alliance avec Israël. Malgré le mal apparent, il offre sa bénédiction aux hommes.

Le deuxième, plus récent, écrit pendant l’exil à Babylone (entre 587 et 538), décrit la création de l’univers en 7 jours (étapes), et veut d'abord répondre aux récits babyloniens de la création où s'affrontent les bons et les mauvais. L'auteur veut affirmer que Dieu n'est pas à l'origine du mal...


(2) - Le récit du déluge reprend des traditions bien antérieures et largement répandues dans l'ancien Orient, pour en dégager un enseignement religieux. Des poèmes babyloniens, dont nous avons plusieurs versions, décrivent en effet, autour d'un héros nommé Gilgamesh, les épisodes d'un déluge universel. On y trouve la plupart des traits du récit biblique : décision de détruire l'humanité, avertissement au héros de construire un bateau et d'y embarquer les animaux, lâcher d'oiseaux lors de la décrue des eaux, sacrifice et bénédiction finale.

Reprenant la tradition babylonienne, ou le souvenir d'un cataclysme local, les auteurs bibliques attribuent la cause du déluge non à des jalousies entre divinités mais au jugement porté par le Dieu Unique. Ils soulignent deux points : 1). Au milieu d'une humanité pervertie, Dieu choisit Noé le juste pour le sauver et permettre à l'humanité un nouveau départ ; 2). il conclut avec lui une alliance, qui a pour clause l'interdiction de consommer le sang, siège de la vie, et pour symbole l'arc-en-ciel, signe de paix après l'orage.


(3) - Les Fils de Noé, Sem, Cham et Japhet


L’aîné, Sem, est présenté comme l'ancêtre du peuple hébreu et de toute la vaste famille ethnique des Sémites (Babyloniens, Syriens, Araméens, Arabes, etc.).
Cham, le second fils, est l'ancêtre des Cananéens, occupants de la terre que les Hébreux devaient conquérir au XII' s. av. J.-C. La malédiction reçue de son père pour lui avoir manqué de respect alors que ce dernier était ivre justifiait, aux yeux d'Israël, la dépossession de ses descendants. On rattachait également à la descendance de Cham les peuples du sud de l'Arabie, de l'Éthiopie, de l'Égypte.
À Japhet, le troisième fils, la Bible rattache les Mèdes, les Grecs, et divers peuples méditerranéens.
Source THEO


(4) - Le règne de Dieu est tout proche.


Dans le Nouveau Testament, la « royauté », le « règne » et le « royaume » apparaissent plus de cent trente fois (une cinquantaine en Saint Matthieu). La grande innovation est surtout la constitution d'un royaume, qui n'a rien de politique (Jean 6, 15; 18, 33-37), mais qui groupe toutes les âmes qui acceptent le Règne de Dieu sur elles.

En quoi consiste, exactement, d’une part le Règne de Dieu dont parle Jésus et d’autre part le règne dont nous demandons l'arrivée dans la prière du “Notre Père” ? Il faut d’abord bien définir les termes.

En français, « royauté » désigne la dignité de roi ; « règne » désigne l'exercice du pouvoir royal; et «royaume » désigne l'état régi par un roi, les territoires ou les personnes sur lesquels s'exerce son pouvoir.
Ainsi pour nous la « royauté » est une qualité purement subjective, quand elle se réalise effectivement elle constitue le « règne », et alors elle agit objectivement sur des êtres qui forment le « royaume».

Source : Abbé Jean CARMIGNAC, À l’écoute du Notre Père, Edit. F-X de Guibert

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