Dans le cadre de la ”MiSE À JOUR” de notre patrimoine
culturel, historique et religieux,
présentation des pages des Lectures de la bible
que l’Église propose traditionnellement en ce dimanche de l’année B .
Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,
tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l’absence d’indication,
5e année N° 232 2e dimanche de l’Église 18 janvier 2009 Année B
De la vocation du jeune Samuel jusqu'à celle des disciples de Jésus, l’Écriture nous présente une longue suite de personnages appelés ou désignés par Dieu. Autant dire que l'homme n'est pas seul à décider de sa mission terrestre.
Aux yeux du croyant, chaque destin singulier s'inscrit dans le mystérieux dialogue entre Dieu et ses créatures. La «vocation» ainsi comprise n'est donc pas l'apanage de quelques privilégiés. Or, on dit volontiers que, de nos jours, les vocations se raréfient. Dieu appellerait-il moins qu'autrefois ?
C'est plutôt notre regard qui a besoin de s'élargir. Tout baptisé - voire tout homme- reçoit de Dieu une orientation pour sa vie, et nombreux sont aujourd'hui ceux et celles qui répondent à des appels semblables à ceux dont parle la Bible.
1 . Lecture du premier livre de Samuel 1S 3, 3…19
LE JEUNE SAMUEL couchait dans le temple du Seigneur, où se trouvait l'arche de Dieu. Le Seigneur appela Samuel, qui répondit: «Me voici !» Il courut vers le prêtre Éli, et il dit: «Tu m'as appelé, me voici» Éli répondit : “Je ne t'ai pas appelé. Retourne te coucher» L’enfant alla se coucher.
De nouveau, le Seigneur appela Samuel. Et Samuel se leva. Il alla auprès d'Éli, et il dit: «Tu m'as appelé, me voici» Éli répondit “Je ne t'ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher» Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée.
Une troisième fois, le Seigneur appela Samuel. Celui-ci se leva. Il alla auprès d'Éli, et il dit : “Tu m'as appelé, me voici.»
Alors Éli comprit que c'était le Seigneur qui appelait l'enfant, et il lui dit: «Retourne te coucher, et si l'on t'appelle, tu diras: "Parle, Seigneur, ton serviteur écoute." Samuel retourna se coucher. Le Seigneur vint se placer près de lui et il appela comme les autres fois: « Samuel ! Samuel !» et Samuel répondit : “Parle, ton serviteur écoute. »
Samuel grandit. Le Seigneur était avec lui, et aucune de ses paroles ne demeura sans effet.
Attaché au sanctuaire de Silo, le jeune Samuel y exerce les fonctions d'enfant de choeur au service du prêtre Éli, en attendant de lui succéder. Mais Dieu l'appelle à le servir d'une manière inattendue, comme prophète. Le rédacteur du livre s'est plu à souligner les caractéristiques de la vocation des prophètes : Dieu seul en a l'initiative, il choisit qui il veut et le prouve souvent en appelant des êtres non préparés à cette mission qui les fera affronter les puissants et ramer à contre-courant de l'opinion publique.
Leur seule arme : une intimité profonde avec le Seigneur qui «vient se placer près d'eux» et leur confie sa Parole pour en nourrir son peuple.
# Comment aider nos enfants ou les jeunes dont nous sommes responsables à discerner les appels de Dieu dans leur vie et à y répondre avec générosité ? Quelle discrétion et, en même temps, quel courage nous sont-ils demandés?
Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 1 Co 6, 13 . 20
Nos corps sont les membres du Christ, l'Esprit Saint habite en eux.
FRÈRES, notre corps n'est pas fait pour l'impureté, il est pour le Seigneur Jésus, et le Seigneur est pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi, par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Celui qui s'unit au Seigneur n'est plus qu'un seul esprit avec lui. Fuyez l'impureté. Tous les péchés que l'homme peut commettre sont extérieurs à son corps ; mais l'impureté est un péché contre le corps lui-même.
Ne le savez-vous pas ? Votre corps est le temple de l'Esprit Saint, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu; vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car le Seigneur vous a achetés très cher. Rendez gloire à Dieu dans votre corps.
Paul réagit contre des chrétiens contaminés par l'immoralité et les dérèglements sexuels très répandus dans le monde gréco-romain.
Selon eux, la foi n'aurait rien à voir dans la vie sexuelle, elle n'aurait pas à s'encombrer de prescriptions morales. C'est oublier la dignité du corps que nous révèle Jésus Christ.
Notre corps est promis à la résurrection; notre corps est devenu un membre du corps du Christ; c'est par notre corps où demeure l'Esprit Saint et par toutes nos activités corporelles que nous pouvons servir Dieu et nos frères.
# Notre monde moderne abÎme et écrase souvent le corps,. il salit et abîme souvent aussi le coeur. Sommes-nous sensibles à ces violences faites à l'homme? Une réaction vigoureuse s'impose. Comment pouvons-nous y participer ?
3. Evangile de Jésus Christ selon saint Jean Jn 1, 35-42
Comme à ses premiers disciples, Jésus nous demande aussi: «Que cherchez-vous?“,
JEAN BAPTISTE se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard. sur Jésus qui allait et venait, il dit : “voici l'Agneau de Dieu» Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus. Celui-ci se retourna, vit qu'ils le suivaient et leur dit : “Que cherchez-vous ?»
Ils lui répondirent: «Rabbi (c’est-à-dire: “MaÎtre"), où demeures-tu?» Il leur dit : «Venez, et vous verrez» Ils l'accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C'était vers quatre heures du soir.
André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit : «Nous avons trouvé le Messie» (autrement dit: « le Christ »)
André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : «Tu es Simon, fils de Jean., tu t'appelleras Képha» (ce qui veut dire: “pierre »).
Que cherchez-vous ? C'est la première parole de Jésus dans l'évangile de Jean.
Dans l'optique de l'évangéliste, elle s'adresse à tout homme. Jésus Christ est la réponse aux interrogations que les hommes portent au fond d'eux-mêmes, concernant le sens de leur vie, du monde et de l'histoire humaine.
Mais comment rencontrer le Christ, le voir et cheminer avec lui? Il faut des hommes qui soient eux-mêmes des amis du Christ, pour lui conduire leurs frères afin qu'ils puissent vérifier qu'en Jésus s'accomplit leur espérance et que tout prend sens en lui.
La jeune communauté chrétienne de Corinthe
Paul a passé au moins dix-huit mois à Corinthe pour y annoncer l'Evangile, de l’an 50 à l’an 52. D'après certaines évaluations, toujours sujettes à caution, Corinthe, (aujourd’hui petite ville touristique de Grèce), comptait à l'époque du Christ plus d'un demi-million d'habitants, dont les deux tiers étaient esclaves.
Corinthe, Ville prospère : détruite en 146 avant Jésus Christ, reconstruite cent ans plus tard par César, c'était une ville neuve qui devait sa prospérité extraordinaire à sa situation géographique et à ses deux ports, l'un sur la mer Egée, l'autre sur l’Adriatique.
Corinthe, Ville cosmopolite : elle possédait les caractéristiques qui marquent à toutes les époques la vie des grands ports : population très mêlée où toutes les races, toutes les religions se côtoient ; nombreuses activités commerciales et industrielles ; vie aisée des uns, pauvreté des autres ; foule d'esclaves au travail.
Corinthe, Centre intellectuel, cette cité cosmopolite était aussi un centre intellectuel où toutes les familles d'esprit étaient représentées. Au IIe siècle, un rhéteur pouvait féliciter Corinthe pour le nombre de ses écoles, de ses philosophes et de ses lettrés, que l'on trouvait à chaque coin de rue.
Corinthe, carrefour des religions : c'était également un centre religieux où les cultes orientaux exerçaient une indiscutable séduction. Toujours au IIe siècle, on y trouvait des sanctuaires d’Isis, de Sérapis et de Cybèle à côté des temples consacrés à Jupiter et aux divinités traditionnelles. Quant au relâchement des mœurs à Corinthe, devenu proverbial, sans doute n'était-il pas pire que celui de toutes les grandes cités du monde gréco-romain.
La communauté chrétienne de Corinthe,: par sa composition, la communauté chrétienne rassemblée par la prédication de Paul était le reflet fidèle de la cité. Il y avait des riches et des pauvres, mais les premiers étaient une faible minorité ; l'ensemble était surtout composé de petites gens, d'esclaves, bref, de personnes méprisées.
De jeunes chrétiens face à la corruption des mœurs : ces chrétiens formaient une communauté vivante et fervente, mais qui restait très exposée aux dangers de la corruption de la vie ambiante : morale sexuelle dissolue, querelles, disputes et luttes intestines, séduction de la sagesse philosophique d'origine païenne qui s'introduisait dans l'Eglise revêtue d'un vernis chrétien superficiel et qui pervertissait les certitudes fondamentales de la foi nouvelle, attrait aussi des religions à mystères et des courants de pensée qui se répandront au IIe siècle sous le nom générique de « gnosticisme », dont les manifestations désordonnées risquaient de se reproduire dans les assemblées chrétiennes.
La plante chrétienne était saine et vigoureuse, mais ses racines plongeaient dans une terre qui ne lui était pas homogène. Situation anormale à laquelle l’Esprit vient en aide en distribuant largement ses dons et que, dans ses lettres, Paul cherche à modifier en fournissant à la jeune pousse l'humus chrétien qui lui manque.
L'intérêt de cette première lettre.? Elle nous montre, pris en quelque sorte sur le vif, les problèmes posés par l'insertion de la foi chrétienne dans une culture païenne et les moyens utilisés par Paul pour résoudre ces problèmes.
C’est ainsi notamment que face à des dérèglements sexuels assez généralisés, et en réponse aux questionnements de Corinthiens, Paul a été amené à rappeler la dignité du corps de chaque homme; tel que voulu dès l’origine par le Créateur. Source TOB -2737