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  • 28 a viz genver 2009

    Setu aman arroud al Lennadennou ar sul-mañ (26 vet)

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    Oferenn d’ar sadorn diwezañ ar miz ~ 28 a viz genver 2009 ~

    UN DEN E DALC'H UR SPERED HUDUR,… !

     

    LENNADENN GENTAÑ


    Me a lako da sevel ur profed, ha va c'homzoù a lakain war e vuzelloù.

    Lennadenn eus levr an Adlezenn 18, 15 -2O

    Moizez a lavaras da bobl Israel : “ An Aotrou ho Toue a lakaio da sevel evidoc'h, eus a-douez ho preudeur, ur profed par din : e selaou a reot. An dra-se, end-eeun, eo hoc’h eus goulennet digant an Aotrou ho Toue war menez Horeb, da zeiz ar vodadeg, p'hoc’h eus lavaret : “ Ne fell ket deomp klevet mui mouezh an Aotrou, hon Doue, ne fell ket deomp gwelout mui ar flammenn-dan vrasse, rak ne fell ket deomp mervel ”.

    Hag e lavaras din neuze an Aotrou : “ Komzet mat o deus, me a lakaio da sevel eus a-douez o breudeur, ur profed par dit, va c'homzoù a lakain war e vuzelloù, hag e lavaro dezho kement a c'hourc'hemennin dezhañ. Ha ma vez hini pe hini ha ne selaouo ket ar c'homzoù a lavaro em Anv, me an hini a c'houlenno kont digantañ.
    Ma vefe ur profed hag a gredfe lavarout em Anv tra pe dra ha n'am eus ket gourc'hemennet dezhañ lavarout ha ma komz en anv doueoù all, ar profed-se a varvo.”

    SALM

    An hini dizimez a gemer preder gant aferioù an Aotrou.

    Lennadenn eus lizher kentañ sant Paol d'ar Gorintiz 7, 32-35


    Va breudeur, me garfe ho kwelout dibreder ; an den dizimez en deus preder gant aferioù an Aotrou. Klask a ra an doare da blijout da Zoue.
    An den dimezet en deus preder gant traoù ar bed. Klask ra an doare da blijout d'e wreg ha setu eo daouhanteret e galon. Evelse ivez, ar vaouez dizimez pe ar plac'h yaouank a gemer soursi gant aferioù an Aotrou ; c'hoant he deus bezañ santel a gorf hag a spered ; an hini a zo dimezet a gemer soursi gant traoù ar bed. Klask a ra an doare da blijout d'he gwaz.
    O lavarout kement-se e klaskan ar pezh a zo mat evidoc'h — n'eo ket evit lakaat deoc'h ur stign — ar pezh a zo dereat hag ar pezh hoc'h unano, hep ehan, gant an Aotrou.


    ALLELUIA. ALLELUIA


    Pennad eus an Aviel santel hervez sant- Mark 1, 21-24


    Jezuz, e ziskibien d'e heul, a antreas e Kafarnaom. Kerkent aet er sinagogenn da zeiz ar sabad, e stagas da gelenn. Souezhet bras e voe an dud gant e gelennadurezh, rak kelenn a rae evel un den galloud dezhañ, ha n'eo ket evel ar Skribed.
    Hogen er sinagogenn e oa un den e dalc'h ur spered hudur, hag a stagas da youc'hal : “ Petra 'zo etrezomp, Jezuz a Nazared ? Deuet out da goll ac'hanomp ? Gouzout a ran piv out : Santa Doue ! ”. Jezuz a c'hourdrouzas anezhañ : “ Peoc'h ! Kerzh er-maez eus an den-se ”.

    Ar spered hudur a hejas taer an den, hag a yeas kuit en ur youc'hal. Ken souezhet e voent holl, ma c'houlennent an eil ouzh egile : “ Petra eo kementmañ ? Setu ur gelennadurezh nevez embannet gant galloud. Gourc'hemenn a ra d'an drouksperedoù o-unan hag e sentont outañ ”. Kerkent e redas ar vrud anezhañ e pep lec'h, betek holl harzoù Bro-C'halilea.

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  • 4eme Dimanche

    Dans le cadre de la ”MiSE À JOUR” de notre patrimoine

    culturel, historique et religieux,

    présentation des pages des Lectures de la bible

    que l’Église propose traditionnellement en ce dimanche de l’année B .

    Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

    tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l’absence d’indication,

    -N°234 (5e année) -B -                                     - 4e DIMANCHE                                 - 1er février 2009

     

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    L’HOMME TOURMENTÉ

    D’UN ESPRIT MAUVAIS

    LIBÈRÉ SUR L’ORDRE DE JÉSUS,

    Sors de cet homme … !

     

     

     

     

    Si Jésus a impressionné et fasciné nombre de ses auditeurs, s'il a inquiété les autorités de son pays au point de s'attirer un verdict de mort, cela est à mettre au compte du rayonnement exceptionnel qui émanait de lui et qui transparaît, aujourd'hui encore, à chaque page des évangiles.

    À la synagogue de Capharnaüm, lieu de son “quartier général”, Jésus «parlait en homme qui a autorité ». La liturgie de ce dimanche nous convie à relire dans cette perspective les paroles adressées par Dieu à Moïse: « C'est un prophète comme toi que je susciterai du milieu de leurs frères; je mettrai mes paroles dans sa bouche. »

    Des messagers de cette trempe, notre temps en a un criant besoin. Or, la parole du prophète se vérifie dans le témoignage de sa vie; elle s'affermit dans la docilité à l’Esprit de Dieu.

    1. Lecture du livre du Deutéronome Dt 18, 15-20

    Le prophète Moïse, porte-parole de Dieu, annonce la venue d'un prophète comme lui; mais Jésus sera plus qu'un porteparole,

    il est la Parole de Dieu.

    MOÏSE dit au peuple d'Israël: “Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l'écouterez. C'est bien ce que vous avez demandé au Seigneur votre Dieu, au mont Horeb, le jour de l'assemblée, quand vous disiez: "je ne veux plus entendre la voix du Seigneur mon Dieu, je ne veux plus voir cette grande flamme, je ne veux pas mourir!"

    Et le Seigneur me dit alors: "Ils ont raison, je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. Si quelqu'un n'écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderai compte.
    Mais un prophète qui oserait dire en mon nom une parole que je ne lui aurais pas prescrite, ou qui parlerait au nom d'autres dieux, ce prophète-là mourra. "»

    Sous les dehors terrifiants de l'orage qui éclate sur la montagne du Sinaï, le tonnerre de la voix de Dieu et la grande flamme de ses éclairs, le peuple hébreu a bien perçu la difficulté qu'éprouve l'homme laissé à lui-même, d'affronter seul le mystère de la présence et de l'action historique de Dieu et de comprendre le sens de ses appels.
    Le rôle du prophète est d'être parmi les hommes, ses frères, le porte-parole de Dieu («Je mettrai mes paroles dans sa bouche»), et l'interprète qualifié de son projet sur eux: «Il leur dira tout ce que je lui prescrirai.” Moïse et les prophètes qui lui ont succédé n'ont fait qu'ébaucher ce rôle prophétique que Jésus Christ seul accomplira parfaitement.

     

    Le prophète

    Dans la Bible, le prophète n'est pas un devin qui prédit l'avenir. C'est celui qui est le porte-parole de Dieu devant le peuple.
    Les prophètes de l'Ancien Testament rappellent sans complaisance à Israël qu'il est le peuple de l'Alliance. Et ils dénoncent inlassablement les ruptures et les transgressions, en appelant à une conversion radicale.
    On note ainsi à la fois un optimisme de base : la situation peut être redressée et un pessimisme menaçant: les catastrophes punitives sont proches.
    Les prophètes ont tenu une place importante dans l'histoire d'Israël. Les récits historiques mettent en scène les prophètes comme Moïse, Samuel, Nathan, Élie ou Élisée; pour d'autres, (les écrivains ), les oracles ont été recueillis dans les seize livres de la Bible qui portent leur nom (quatre « grands »: Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel; et douze «petits »: Amos, Osée, Michée, Sophonie, Nahum, Habacuc, Abdias, Aggée, Zacharie, Joël, Jonas et Malachie - «grand» et «petit» désignant avant tout la taille du livre). Les prophètes écrivains se sont succédé du VIII, au VI s. av. J.-C. (avant, pendant et après l'exil).
    Jésus a été compris comme un prophète, et il s'est lui-même présenté comme tel.
    Par le baptême et la confirmation, tous les chrétiens sont appelés à devenir des prophètes,
    en transmettant la parole de Dieu.
    Le SEMAINIER

    Première lettre de l’Apôtre Paul aux Corinthiens (7,32-35)

    FRÈRES, j'aimerais vous voir libres de tout souci. Celui qui n'est pas marié a le souci des affaires du Seigneur, il cherche comment plaire au Seigneur. Celui qui est marié a le souci des affaires de cette vie, il cherche comment plaire à sa femme, et il se trouve divisé. La femme sans mari, ou celle qui reste vierge, a le souci des affaires du Seigneur; elle veut lui consacrer son corps et son esprit. Celle qui est mariée a le souci des affaires de cette vie, elle cherche comment plaire à son mari. En disant cela, c'est votre intérêt à vous que je cherche; je ne veux pas vous prendre au piège, mais vous proposer ce qui est bien, pour que vous soyez attachés au Seigneur sans partage.

    Le don mutuel que des époux se doivent devant Dieu les engage en assumant le souci des affaires de cette vie et la recherche du bonheur de leur conjoint, à faire de leur mariage un chemin vers Dieu.
    D'autres ont choisi le célibat afin de n'avoir d'autres centres d'intérêts que les « affaires du Seigneur », c'est-à-dire, à la manière de Paul, le souci pastoral de toutes les Églises et le souci missionnaire de l'annonce de l'Évangile.
    Ces deux états de vie chrétienne s'épaulent l'un l'autre: le célibat vécu pour le Seigneur appelle les gens mariés à ne pas s'enliser dans les affaires de cette vie et du bonheur du couple; l'amour et le don de soi que réclame la vie conjugale rappellent que s'il ne s'accompagne pas d'un don total au service de Dieu et de ses frères, le célibat pour le Seigneur devient un piège puisque alors on n'est plus attaché par amour à
    personne, pas même au Seigneur.
    # Couples mariés, célibataires, et ceux et celles qui ont choisi le célibat consacré ont la responsabilité, les uns vis-à-vis des autres, de s'aider à vivre un amour vrai qui les attache au Seigneur sans partage.
    Selon notre situation, comment se manifeste concrètement cette responsabilité ?

    Le célibat chrétien


    Le célibat est une situation bonne, affirme Paul. Affirmation novatrice par rapport à la législation juive de ce temps, qui prônait le mariage et insistait fortement sur la fécondité charnelle.
    Paul lui-même, qui était rabbin avant sa conversion, avait dû être marié, comme tous les rabbins. Certains ont pensé qu'il vivait en célibataire, séparé de sa femme qui, elle, serait demeurée fidèle à la loi juive. On peut plus vraisemblablement supposer qu'il était veuf.
    Il ne faut pas perdre de vue non plus que Paul répond à des questions précises posées par la jeune communauté chrétienne de Corinthe. Les couples étaient fréquemment composés de convertis et de non-convertis, ce qui, bien évidemment, entraînait des tensions.

    « Je ne veux pas vous prendre au piège » : les conseils de Paul sont là pour aider, ils n'ont pas valeur d'impératifs. L'Église catholique, en demandant aux prêtres le célibat, partage ce point de vue qu'il est plus facile pour un célibataire de se consacrer tout entier à Dieu.

    Remarquons aussi la réciprocité des rôles de l'homme et de la femme dans ce que Paul en dit: cela permet de nuancer la misogynie qu'on lui reproche tant. Elle est peut-être plus due à l'époque qu'aux convictions personnelles de l'apôtre.                                  Le SEMAINIER

    3. Évangile de Jésus Christ selon saint Marc Mc 1, 21-28

    Marc a regroupé dans un même lieu et une même journée un certain nombre d’événements qui offrent un aperçu sur l'activité de Jésus.
    Voici le premier temps de cette journée à Capharnaüm. Jésus enseigne avec autorité, et, devant son autorité, les forces du mai se taisent.

    JÉSUS, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
    Or, il y avait dans leur synagogue un homme, tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier: « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? je sais fort bien qui tu es: le Saint, le Saint de Dieu.» Jésus l'interpella vivement: «Silence! Sors de cet homme.»
    Saisis de frayeur, tous s'interrogeaient: «Qu'est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent.»
    Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée. L’esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri.

    En guérissant quelques malades physiques ou mentaux, Jésus ne fait pas seulement acte de bonté mais montre qu'il est venu entreprendre un combat gigantesque contre le Mal à l’oeuvre dans le monde.

    L'esprit mauvais qui interpelle Jésus le sait bien: - Es-tu venu pour nous perdre?» Nous, c'est-à-dire toute la horde des esprits mauvais auxquels les Anciens attribuaient l'origine des maladies, des infirmités et des cataclysmes. La parole et les actes de Jésus manifestent qu'il est le Saint de Dieu, c'est-àdire le Messie, et donc que son autorité s'enracine en Dieu.
    # Quelle est la nouveauté radicale qui me frappe toujours dans les paroles du Christ, malgré des années de vie chrétienne et de fréquentation des évangiles? l

    L’ AUTORITÉ de JÉSUS- « Jésus enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » : en effet, les scribes n'ont qu'une autorité de compétence professionnelle. Ils sont spécialistes de l'Écriture, de l'interprétation de la Loi. Alors que l'autorité de Jésus, elle, lui vient de son Père. Les contemporains de Jésus ne s'y sont pas trompés: « Voilà un enseignement nouveau,…”
    JÉSUS ET LE DÉMON - Dans la société juive de l'époque de Jésus, on appelait « démon » tous les maux de l'existence, et on vivait dans la crainte de ces démons. La bonne nouvelle qu'annonce Jésus doit se manifester d'une manière concrète, au sein d'une mentalité et d'une culture qui exigent ces guérisons et exorcismes. Voilà pourquoi Jésus parle, mais aussi agit: il faut que l'homme soit libéré des poids qui pèsent sur lui.
    « SILENCE ! » Pourquoi ? Parce que l'heure n'est pas encore venue que sa mission soit révélée. Si le démon reconnaît qui est Jésus, c'est pour mieux le confondre, pour faire échouer sa mission. Jésus le sait.

    Conversions célèbres: Le feuillet précédent, celui du dimanche 25 janvier, nous a présenté les deux récits rapportés par les Actes des Apôtres concernant la mystérieuse aventure imprévue de l’apôtre Paul, il y a presque deux mille ans, sur le chemin de Damas, et entraînant le renversement radical de ses opinions religieuses et de son mode de vie: sa conversion !

     

    Alphonse RATISBONNE


    Plus près de nous dans le temps, il y a seulement 167 ans, exactement le 20 janvier 1842, quelque chose de similaire est survenu à Rome, en Italie, à un jeune homme de famille bourgeoise : Alphonse Ratisbonne
    Alphonse Ratisbonne était un jeune juif de Strasbourg, riche, cultivé, flâneur, fils de banquier. En 1842, il promenait dans Rome, entre un voyage en Orient et une escale à Palerme, une sorte de désoeuvrement touristique et nonchalant qui le fait ressembler de loin à un personnage de Stendhal.
    Ratisbonne était fiancé, et se préparait à se fixer, en voyageant beaucoup. Il était athée, encore qu'il eût le scepticisme chatouilleux et qu'il fit à l'Église et au christianisme des querelles sans nombre. Il avait un ami, le baron de Bussières, fort pieux, lui, et qui multipliait pour sa conversion les voeux et les exhortations.
    Ratisbonne avait consenti depuis quelque temps, par pure gentillesse et parce qu'il n'y attachait vraiment aucune importance, à porter au cou, comme un bijou, une médaille pieuse offerte par son ami.
    Un jour, cet ami l'invite à une promenade en calèche. L'attelage du baron de Bussières s'arrête sur la petite place de Rome où s'élève l'église Saint-André-delle-Fratte, édifice de dimensions modestes, qui n’égare pas les imaginations.
    Le baron, qui a une démarche à faire à l'église, descend, et invite son passager à l'attendre, ou à l'accompagner; c'est l'affaire, dit-il, de quelques minutes: Ratisbonne, plutôt que de s'ennuyer dans sa voiture, décide d'aller visiter l'église, sans autre intention, bien entendu,
    que de l'ajouter à sa collection de monuments romains: Lorsqu’il pousse la porte de cette église, c’est en parfait incroyant curieux, à la recherche d'un ami, non une âme torturée à la recherche d'un idéal.
    Ratisbonne se tient non loin de l'entrée, près d'une chapelle latérale (la deuxième) engagée dans la muraille, à sa gauche: La chapelle qu’il parcourt d'un regard distrait et que nul chef-d'oeuvre n'arrête au passage disparaît brusquement: ce qu'il voit alors, c'est la Vierge Marie,
    telle qu'elle figure sur la médaille qu'il porte au cou, et telle qu'elle est représentée aujourd'hui en couleurs augmentées de quelques artifices lumineux dans la chapelle de Saint-André-delle-Fratte. Il a ce bonheur, qui le jette au sol, ainsi qu’il l’a raconté plus tard:

    « L'église de Saint-André est petite, pauvre et déserte; aucun objet d'art n'y attirait mon attention. je promenai machinalement mes regards autour de moi, sans m'arrêter à aucune pensée, je me souviens seulement d'un chien noir qui sautait et bondissait devant mes pas...
    Bientôt ce chien disparut, l'église tout entière disparut, je ne vis plus rien ou plutôt, ô mon Dieu, je vis une seule chose !!!…
    « Comment serait-il possible d'expliquer ce qui est inexplicable; toute description, quelque sublime qu’elle puisse être, ne serait qu'une profanation de l'ineffable vérité. J'étais là, prosterné, baigné dans mes larmes, le coeur hors de moi-même, quand M. de Bussières me
    rappela à la vie.
    « Je ne pouvais répondre à ses questions précipitées; mais enfin je saisis la médaille que j'avais laissée sur ma poitrine; je baisai avec effusion l'image de la Vierge rayonnante de grâce... Oh ! oui…, C'était bien elle !
    « Je ne savais où j'étais, je ne savais si j'étais Alphonse ou un autre; j'éprouvais un si total changement que je me croyais un autre moi-même... Je cherchais à me retrouver et je ne me retrouvais pas... La joie la plus ardente éclata au fond de mon âme; je ne pus parler; je
    ne voulus rien révéler; je sentais en moi quelque chose de solennel et de sacré qui me fit demander un prêtre...
    On m'y conduisit, et ce n'est qu'après en avoir reçu l'ordre positif, que je parlai selon qu'il m'était possible, à genoux et le coeur tremblant.
    << Mes premiers mots furent des mots de reconnaissance pour M. de Bussières …. je savais d'une manière certaine qu’il avait prié pour moi mais je ne savais dire comment je l'ai su, pas plus que je ne pourrais rendre compte de vérités dont j'avais acquis la foi et la connaissance.
    Tout ce que je puis dire, c'est qu'au moment du geste, le bandeau tomba de mes yeux; non pas un seul bandeau, mais toute la multitude des bandeaux qui m'avaient enveloppé, disparurent successivement et rapidement, comme la neige et la boue et la glace sous l'action d'un brûlant soleil.

    Tout ce que je sais, c'est qu'en entrant à l'église, j'ignorais tout, et qu'en sortant, je voyais clair. Je ne puis expliquer ce changement que par la comparaison d'un homme qu'on réveillerait subitement d’un profond sommeil, ou bien par l'analogie d'un aveugle-né qui tout à coup verrait le jour; il voit, mais il ne peut définir la lumière qui l'éclaire et au sein de laquelle il contemple les objets de son admiration. Si on ne peut expliquer la lumière physique, comment pourrait-on expliquer la lumière qui, au fond, n'est que la Vérité elle-même?
    Je crois rester dans le vrai en disant que je n'avais nulle science de la lettre, mais que j'entrevoyais le sens et l'esprit des dogmes. Je sentais ces choses plus que je ne les voyais et je les sentais par les effets inexprimables qu'elles produisirent en moi. Tout se passait au dedans
    de moi, et ces impressions mille fois plus rapides que la pensée, mille fois plus profondes que la réflexion, n'avaient pas seulement ému mon âme, mais elles l'avaient comme retournée et dirigée dans un autre sens, vers un autre but et dans une nouvelle vie»

    Telle est l'aventure romaine d'Alphonse Ratisbonne.
    Dès lors, ajoute-t-il, le monde ne fut plus rien pour lui, ses préventions contre le christianisme s'effacèrent sans laisser de traces, de même que les préjugés de son enfance, et l'amour de son Dieu « avait pris la place de tout autre amour ».

    Source: Il y a un autre monde, édit. FAYARD

    # À voir, la semaine prochaine, le troisième épisode de cette série des conversions célèbres inaugurée par celle de St Paul : l’aventure du journaliste français André FROSSARD, il y a 73 ans, racontée par lui-même dans son livre édité chez Fayard Dieu existe, je L’ai rencontré et lors de conférences données à la Centrale Catholique de Conférences.

     

  • UNE RENCONTRE BOULEVERSANTE

    Dans le cadre de la ”MiSE À JOUR” de notre patrimoine

    culturel, historique et religieux,

    présentation des pages des Lectures de la bible

    que l’Église propose traditionnellement en ce dimanche de l’année B .

    Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

    tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l’absence d’indication,

    -N°233 .(5e année) -B - CONVERSION de St PAUL -                                  25 janvier 2009

     

    SaintPaul.JPGUNE RENCONTRE BOULEVERSANTE :

    « Qui es-tu, Seigneur ?

    - je suis Jésus, celui que tu persécutes. »

     

     

     

    Depuis le mois de juin dernier, l’Église universelle vit une année « saint Paul ». Aujourd'hui, jour de la conversion de l’Apôtre, nous nous -souvenons de cet événement majeur de son "histoire”, une rencontre bouleversante qui a changé toute la vie de cet homme, Saul de Tarse, en Cilicie.

    Sur la route de Damas, à la tête d’une troupe de fanatiques, chemine un homme de trente ans, qu’on appelle alors Saul (plus exactement Shaoul). Juif de race, grec de fréquentation, et politiquement romain, il a bénéficié de trois cultures, il connait le grec, l'araméen et l’hébreu. Il revendique une double citoyenneté, celle de Tarse1 et celle de Rome. A Tarse, sa ville natale, il n’a fréquenté que les écoles de grammaire, puis il est allé chercher à Jérusalem sa culture supérieure à l’école de Gamaliel2. Moins tolérant que son maître il s’est vite mué en persécuteur des chrétiens. On le voit garder les vêtements de ceux qui lapident Etienne, ravager l’Eglise de Jérusalem et obtenir un mandat officiel pour engager des poursuites contre les chrétiens de Damas.

    Avant de parvenir à Damas, Saul rencontre le Christ et sa destinée en est toute changée. De ce grand événement, nous possédons trois récits inspirés : saint Paul rapporte lui-même les faits dans son discours apologétique aux Juifs de Jérusalem et dans son éloquente plaidoirie devant le roi Agrippa ; saint Luc raconte cet épisode au début des Actes des Apôtres dans les deux passages suivants :

    Source: Lectionnaire sanctoral

    Lecture du livre des Actes des Apôtres (9, 1-22)

    SAUL était toujours animé d'une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin de faire prisonniers et de ramener à Jérusalem tous les adeptes de la Voie (1) de Jésus, hommes et femmes, qu'il découvrirait.

    Comme il était en route et approchait de Damas, une lumière venant du ciel l'enveloppa soudain de sa clarté. il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait: « Saul, Saul, (2) pourquoi me persécuter ? » Il répondit: « Qui es-tu, Seigneur? - Je suis Jésus, celui que tu persécutes (3). Relève-toi et entre dans la ville: on te dira ce que tu dois faire. »

    Ses compagnons de route s'étaient arrêtés, muets de stupeur: ils entendaient la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva et, bien qu'il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien (4). Ils le prirent par la main pour le faire entrer à Damas. Pendant trois jours, il fut privé de la vue et il resta sans manger ni boire.

    Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananie (5). Dans une vision, le Seigneur l'appela: «Ananie ! » Il répondit: « Me voici, Seigneur. » Le Seigneur reprit: « Lève-toi, va dans la rue Droite, chez Jude: tu demanderas un homme appelé Saul, de Tarse. Il est en prière, et il a eu cette vision: un homme, du nom d'Ananie, entrait et lui imposait les mains pour lui rendre la vue. »

    Ananie répondit: « Seigneur, j'ai beaucoup entendu parler de cet homme, et de tout le mal qu'il a fait à tes fidèles de Jérusalem. S'il est ici, c’est que les chefs des prêtres lui ont donné le pouvoir d'arrêter tous ceux qui invoquent ton Nom. »

    Mais le Seigneur lui dit: « Va ! cet homme est l'instrument que j'ai choisi pour faire parvenir mon Nom auprès des nations païennes, auprès des rois et des fils d'Israël. Et moi, je lui ferai découvrir tout ce qu'il lui faudra souffrir pour mon Nom. »

    Ananie partit donc et entra dans la maison. Il imposa les mains à Saul, en disant: « Saul, mon frère, celui qui m'a envoyé, c’est le Seigneur, c'est Jésus, celui qui s'est montré à toi sur le chemin que tu suivais pour venir ici. Ainsi, tu vas retrouver la vue, et tu seras rempli d'Esprit Saint. » Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue. Il se leva et il reçut le baptême. Puis il prit de la nourriture et les forces lui revinrent.

    Il passa quelques jours avec les disciples de Damas et, sans plus attendre, il proclamait Jésus dans les synagogues, affirmant qu'il est le Fils de Dieu.

    Tous ceux qui l'entendaient étaient déconcertés et disaient: « N'est-ce pas lui qui, à Jérusalem, s'acharnait contre ceux qui invoquent ce nom-là, et qui était venu ici pour les faire prisonniers et les ramener devant les chefs des prêtres? » Mais Saul, avec une force croissante, réfutait les juifs de Damas en démontrant que Jésus est le Messie.

     

    (1) - la Voie, la manière de vivre et d’agir, de suivre le Christ.

    (2) - Saul, ancien nom de Paul

    1. - celui que tu persécutes : Dans la personne de ses disciples, c’est le Seigneur qui est persécuté.

    2. - aveugle : Paul a été littéralement aveuglé par l’éclat de l’apparition

    3. - Ananie, (Ananias en grec) : un vrai juif, en grec disciple de Jésus, et non pas un païen converti

     

    Lecture du livre des Actes des Apôtres (22, 3-16)

    où Paul lui-même confirme le récit à la première personne.

     

    PAUL, MENACÉ DE MORT par les Juifs de Jérusalem, leur parlait ainsi:

    « Je suis juif : né à Tarse, en Cilicie, mais élevé ici dans cette ville, j'ai reçu, à l’école de Gamaliel, un enseignement strictement conforme à la Loi de nos pères; je défendais la cause de Dleu avec une ardeur jalouse comme vous le faites tous aujourd'hui. J'ai persécuté à mort les adeptes de cette doctrine: je les arrêtais et les jetais en prison, hommes et femmes; le grand prêtre et tout le conseil des Anciens peuvent en témoigner. Eux,mêmes m’avaient donné des lettres pour nos frères et j'étais en route vers Damas: je devais faire prisonniers ceux qui étaient là-bas, et les ramener à Jérusalem- pour. qu'ils subissent leur châtiment.

    Donc, comme j'étais en route et que j'approchais de Damas, vers midi, une grande lumière venant du ciel m'enveloppa soudain. Je tombai sur le sol, et j'entendis une voix qui me disait: « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » Et moi je répondis: « Qui es-tu, Seigneur ? - je suis Jésus le Nazaréen, celui que tu persécutes. »

    Mes compagnons voyaient la lumière, mais ils n'entendaient pas la voix de celui qui me parlait, et je dis: « Que dois-je faire, Seigneur ? » Le Seigneur me répondit: « Relève-toi, va jusqu'à Damas, et là on t'indiquera tout ce qu'il t’est prescrit de faire. »

    Comme je n'y voyais plus, à cause de l'éclat de cette lumière, mes compagnons me prirent par la main, et c'est ainsi que j'arrivai à. Damas. Or, Ananie, un homme religieux et fidèle à la Loi, estimé de tous les Juifs habitant la ville, vint me trouver et, arrivé auprès de moi, il me dit: «Saul, mon frère, retrouve la vue. » Et moi, au même instant, je retrouvai la vue, et je le vis. Il me dit encore: « Le Dieu de nos pères t'a destiné à connaître sa volonté, à voir celui qui est le juste et à entendre la parole qui sort de sa bouche. Car tu seras pour lui, devant tous les hommes, le témoin de ce que tu as vu et entendu. Et maintenant, pourquoi hésiter.? Lève-toi et reçois le baptême, sois lavé de tes péchés en invoquant le nom de Jésus. »

    Note sur Gamaliel : Gamaliel était un pharisien très influent, « docteur de la Loi, respecté de tout le peuple » . Chef d'une école rabbinique, il fut le maître de saint Paul . Gamaliel était partisan de l'enseignement de Hillel qui représentait dans l'interprétation de la Loi le courant le plus libéral ; ainsi autorisait-il à épouser une femme sur l'avis de décès du mari rapporté par un seul témoin. Gamaliel était membre du Sanhédrin lors de l'arrestation des Apôtres (Actes des Apôtres, V 34), et c’est grâce à son intervention prudente et lucide, qu'ils échappèrent à la condamnation capitale

     

    Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (7,29-31)

    FRÈRES, je dois vous le dire: le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s'ils n'avaient pas de femme, ceux qui pleurent, comme s'ils ne pleuraient pas, ceux qui sont heureux, comme s'ils n'étaient pas heureux, ceux qui font des achats, comme s'ils ne possédaient rien, ceux qui tirent profit de ce monde, comme s'ils n'en profitaient pas. Car ce monde tel que nous le voyons est en train de passer.

     

     

    Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (16, 15-18)

     

    Jésus ressuscité dit aux onze Apôtres: « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé; celui qui refusera de croire, sera condamné.

    « Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants: en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais; ils parleront un langage nouveau; ils prendront des serpents dans leurs mains, et, s'ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s'en trouveront bien. »

     

    Ainsi, Saul voit apparaître dans la gloire le Christ ressuscité. Saul n’est pas un incroyant qui découvre Dieu, ni un pécheur qui veut se libérer de ses fautes, de ses négligences ou de son indifférence. S'il se convertit, c’est plus par un dépassement de sa foi première que par une répudiation de ses erreurs, qu’un retour à l'innocence perdue. Il croyait à la Loi et aux prophètes, il croyait que les promesses divines se réaliseraient et que le Messie viendrait.

    Dans sa conversion, il apprend et accepte, pour en faire la règle de sa vie, qu’il ne croyait pas en Jésus ! Il n'avait pas saisi que Jésus est le véritable accomplissement des prophéties, le propre Fils de Dieu, le Sauveur du monde, le ressuscité du matin de Pâques.

    Passer du judaïsme au christianisme n’était donc pas renier le passé religieux d’Israël mais le retrouver transfiguré dans ses providentiels achèvements.

    Source: Lectionnaire sanctoral