DIMANCHE DE LA MISERICORDE
Jn 20, 19-31 avec Ac 5, 12-16 Ps 117 et Ap 1, 9-11a.12-13, 17-19
Fil conducteur :
Du côté de Dieu, pas de problème : sa Miséricorde est là, toujours prête…et nous attend avec la patience de l'Amour!
C'est de notre côté que viennent les difficultés :
- pour accueillir cette Miséricorde quand notre sentiment de ne pas être aimable vient tout gâter…
- et quand nous ne réalisons pas qu'accueillir pour nous la Miséricorde et la transmettre aux autres, c'est tout un!
Principaux points :
- Fêter la « Miséricorde », c’est d’abord reconnaître avec gratitude celle, sans limite, dont Dieu témoigne à notre égard en pardonnant notre refus d’amour qu’est le péché. C’est ensuite accepter d’entrer, à notre tour, dans ce mouvement d’amour de la miséricorde. L’histoire de Thomas en est l’illustration magnifique.
- Quelle joie débordante des disciples après la visite de Jésus, au soir de la résurrection ! Leur joie, Thomas ne peut la partager quand il les retrouve. Non par ce qu’il doute de ce qu’ils lui racontent et qu’il sait être vrai (il connaît suffisamment ses copains pour savoir que ce qu'ils disent est vrai!). Oui, il croit que Jésus ressuscité est venu, mais il est terriblement déçu dans son attente vis-à-vis de Jésus : « m’aime-t-il vraiment…pour avoir permis que je sois privé de tout ce qu'ont reçu les autres ? ». Comment est-t-il possible que Jésus soit venu quand lui, Thomas, n’était pas là ?
- Les autres ont eu la consolation, ils ont reçu le pouvoir de remettre les péchés au nom de Jésus! Lui, le pauvre Thomas, qui avait tellement souffert, dans ces terribles moments de la Passion, il n'a rien eu: ce n’est pas juste ! Si Jésus m’aimait, pense-t-il, il ne m’aurait pas fait ça! Affirmation que nous entendons autour de nous…et peut-être même en nous, quand sévit l’épreuve !
- Dans cette situation de désespoir, Thomas s’enfonce encore plus en se complaisant dans le rôle de victime revendicatrice (mais qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ?). Ne jetons pas la pierre à Thomas ! Reconnaissons plutôt combien nous lui ressemblons quand nous sommes blessés et révoltés devant l’indifférence (réelle ou supposée) de ceux dont nous attendons en vain l’amour. Nous préférons trop souvent nous complaire dans le rôle de pauvre victime (et néanmoins agressive). Pour excuser nos « tiédeurs », nous réclamons parfois à Dieu la grâce de croire …alors que ce qui nous bloque, c’est, comme pour Thomas, cette fatale tendance à nous plaindre de ne pas être aimé comme on s'y attendait…et de la façon exacte qu'on imaginait!
- Le premier pas dans la Miséricorde, c’est Jésus qui va le faire pour Thomas, en revenant exprès pour lui pour qu’il retrouve sa confiance et parvienne ainsi à la foi. Comme Thomas, laissons nous envahir par la Miséricorde de Dieu, entrons dans la « douloureuse joie du repentir »…laissons nous être consolés pour consoler à notre tour, dans la confiance de l’amour !
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre @gmail.com
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