Mt 20, 1-16 avec Is 55, 6-9 et Ph 1, 20c -24. 27a
Parabole des ouvriers de la dernière heure:
Cette parabole nous oblige à reconnaître la véritable relation que nous avons envers le Seigneur et non celle que nous prétendons avoir. Elle nous met devant le choix essentiel entre « justice des hommes »et « justice de Dieu » et nous rappelle que si nous n’optons pas pour celle-ci, nous n’entrerons pas dans le Royaume des Cieux (Mt 5, 20)!
Principaux points:
- Le Maître du domaine (Dieu), a préoccupation de sa vigne, c’est-à-dire de cette création qu’il a mise en place et dont le résultat devrait être le bonheur, par l’Amour, pour toute l’humanité. Il veille donc à ce que son projet aboutisse et, pour cela, va embaucher des ouvriers (des co-créateurs!) efficaces et sérieux.
- Les premiers à se présenter bénéficient d’un a priori favorable : sérieux, travailleurs, on peut compter sur eux. Mais, en revanche, ils ont, par rapport au Maître une relation d’indépendance qui leur permet de discuter pied à pied leurs conditions de travail (puisque le Maître a besoin de leur collaboration!). Il y a donc palabre, discussion serrée, entente sur le salaire, mérité en toute justice…humaine. C’est un « contrat », en toute indépendance. Et ils vont le remplir scrupuleusement, tout comme nous, « les bons chrétiens » qui avons toujours suivi le « bon chemin » et supporté « le poids du jour et de la chaleur »!
- A la neuvième heure, le Maître et les nouveaux travailleurs entrent dans une relation totalement différente, une relation de confiance!
Confiance totale en la justice de ce Maître (qui est Dieu!) et promet simplement de donner comme salaire « ce qui est juste »!
Et plus on avance dans la journée, plus les ouvriers acceptent une dépendance…de totale confiance!
- A la dernière heure, il y a plus encore. Humainement parlant, on pourrait douter de la volonté réelle de ces gens de travailler. En disant que personne ne les a embauchés jusqu’à cette heure là, ils ignorent délibérément les quatre précédentes propositions d’embauche du Maître. A croire qu’ils étaient ailleurs et ne veulent pas en convenir! Le Maître, cependant, n’insiste pas. Son but, en effet est non seulement de réaliser pleinement la vendange (de toute l’humanité), mais d’y faire participer aussi ceux qui…étaient loin, indifférents. Il leur rend leur dignité de travailleurs (co-créateurs) et leur offre d’entrer dans une relation de confiance réciproque, premier pas d’une relation d’Amour, dans la « justice de Dieu ».
- C’est cette justice là qui va triompher lors de la distribution du salaire et va récompenser la confiance à l’égard du Maître, autrement dit l’acceptation de la dépendance d’Amour, caractéristique de cet Amour! Le fait de donner à chacun le « salaire total », montre que, dans le Royaume, ce n’est pas la « quantité » qui comptera pour chacun, mais la « plénitude de Bonheur par l’Amour », pour tous!
- Au contraire, les travailleurs de la première heure qui contestent, montrent qu’ils sont restés dans la « justice des hommes », englués dans la jalousie qui est la souffrance de voir le bonheur des autres. N’est-ce pas les prémices de l’enfer?
A chacun de nous de voir où nous en sommes sur le plan de la « justice » (des hommes où de Dieu?) et celui de la confiance (donc de l’amour) envers ce Maître si bon!
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com