2 R 4, 42-44 Ps144 Ep4,1-6 Jn 6, 1-15
La multiplication des pains, appel à notre participation
Fil conducteur :
Cette multiplication des pains nous est tellement familière qu’elle nous semble presque « naturelle » ! Et pourtant, elle apporte plus que la seule satisfaction de cette foule affamée ! Ce miracle nous fait découvrir, certes, la Toute Puissance du Christ et sa compassion pour tous les hommes !
Mais il nous appelle aussi à participer à l'oeuvre de Dieu, en tant que co-créateurs et au salut de l’humanité, en tant que disciples du Christ !
Principaux points :
1) Cinq pains et deux poissons nous semblent peu de choses, mais, aux yeux de Dieu, ils représentent la participation des hommes à son oeuvre de salut, de même que la goutte d’eau qui sera mise tout à l’heure dans le calice représentera notre participation, lors de l'eucharistie, à l'offrande sacrificielle du Christ pour le salut de l'humanité….
2) Quand Jésus pose à ses disciples le problème de cette foule affamée spirituellement mais aussi physiquement, il reçoit deux réponses:
- celle de Philippe (et de nous peut-être, habituellement!), qui se défile purement et simplement!
- celle d'André, plus responsable, décidé à apporter ce qu'il peut, mais conscient de la "faiblesse de ses moyens" et dénotant alors une attitude de confiance active en Dieu, mais pas d’attente magique! Une vraie leçon pour nous qui avons un penchant naturel à demander à Dieu de tout faire…ou même à chercher ailleurs qu'avec lui des solutions…douteuses! On retrouve bien, là, l'attitude d'Elisée dans la première lecture.
3) Pourquoi Jésus fait-il ramasser les morceaux ? Il aurait pu les faire enlever par des anges, pendant qu’on y est ! Mais non : tout ce que Dieu nous donne doit servir à la réalisation du Plan de Dieu, à la venue du Royaume. C’est une bonne leçon de véritable écologie et de respect pour cet amour dont Dieu nous témoigne en nous confiant la gestion de la création.
De plus, dans ce respect de Jésus pour « ce qui n’a pas servi », il y a, pour nous, un appel à l’espérance. Nous pensons trop souvent avoir oeuvré pour rien : « j’ai perdu mon temps à essayer d’éduquer mes enfants, à supporter mon conjoint….en pure perte, pour rien » !
Non…avec Jésus, rien n’est perdu!
4) Au lieu de comprendre cela, nous voulons accaparer Dieu. Ainsi, les juifs voulaient en faire leur roi…pour en profiter, bien sur! Notre attitude d’accaparement de Dieu, c’est elle qui oblige Dieu à prendre une distance (et ici Jésus à se retirer dans la montagne).
C’est nous qui nous éloignons de Dieu et non l’inverse!
5) Les juifs voulaient prendre Jésus de force. Forcer les choses n’est jamais dans le Plan de Dieu. C’est ce que Gamaliel va démontrer avec sagesse au « grand conseil » (Ac 5, 34-39 : "ne risquez pas d'être en guerre contre Dieu!").
L’exaltation contagieuse d’une foule ne plait pas à Dieu, car elle n’accomplit que le désir de cette foule et non la volonté de Dieu. L’exaltation désordonnée n’est pas l’enthousiasme d’une vraie louange. Celle-ci plait à Dieu, car elle découle de notre confiance en l’Amour Infini de notre Dieu !
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com
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