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VINGT TROISIEME DIMANCHE ORDINAIRE B (8 Septembre 2024)
Mc 7, 31-37 avec Is 35, 4-7 et Jc 2, 1-5
Une leçon de compassion et de respect, dans la relation aux autres et une espérance d'amélioration de cette relation si malmenée!
Fil conducteur :
Magnifique exemple que nous donne Jésus, de respect et d'amour dans la relation au prochain.
Cela doit nous inciter, pour faire de même, à bien regarder nos façons habituelles de nous comporter avec les autres.
Principaux points :
1) Ce monde idéal que nous annonce Isaïe n’est-t-il pas une fable pour enfants sages ? Oui si nous n’avons pas compris qu’il nous décrit, en fait, ce que Dieu a prévu dans son Plan initial.
Pour que ce monde conforme au Plan de Dieu puisse se réaliser, il faut :
- la part de Dieu : elle est en potentialité dans cette création offrant la
possibilité d’orientation vers un monde idéal ou, au contraire, vers une
« jungle » relationnelle. On rejoint ici le problème du Mal.
- La part de l’homme, qu’il réalise, dans sa liberté, vers le Bien ou vers
le Mal.
2) Jésus va nous montrer, dans sa façon de réaliser la guérison du sourd-muet, d’une part que Dieu intervient pour l’homme par une compassion efficace et, d’autre part, qu’il y a une façon de faire vis-à-vis de « l’autre » pouvant déjà changer ce monde détraqué !
Pour cela, Jésus va agir à l’encontre de nos fausses « valeurs » habituelles !
Vanité, orgueil, puissance, « tape à l’oeil », froideur, non respect… Toute cette panoplie empoisonnant nos relations et dénoncées dans la lettre de Jacques (à peine exagérée, hélas), Jésus va la transformer en relation d’amour envers le sourd-muet.
Il commence par lui éviter de figurer comme une bête curieuse devant cette foule avide (comme nous) de merveilleux. Tout se passera dans la discrétion !
Ensuite, Jésus va montrer sa proximité aussi profonde que discrète, envers cet exclu incompris comme le sont en fait tous les sourds.
Il va le toucher respectueusement, lui donner une part de lui-même qu’est sa salive (tant pis pour les règlements d’hygiène européens !). A noter qu’il renouvellera ce geste d’intimité avec l’aveugle de Bethsaïde. Plus tard, il donnera son corps et son sang. Jésus peut se permettre cela car toute son attitudeest respectueuse, adaptée aux craintes légitimes de cet handicapé, dont il souligneainsi la valeur aux yeux de Dieu : c’est pour cet homme qu’il est là, qu’il agit et pour lui seul. Le soupir qu’il émet n’est pas une plainte, mais marque l’intensité de son attention envers celui qui souffre. Cela explique la recommandation de discrétion !
3) Jésus vient de nous montrer concrètement comment agir pour transformer ce monde en transformant nos relations avec le prochain. Regardons notre propre façon habituelle d’agir et déjà avec nos plus proches prochains, ceux avec lesquels « on ne se gêne pas bien sur » :
- les respectons-nous vraiment et toujours ?
- les soustrayons-nous à la critique des autres…en ne les critiquant pas
nous-mêmes en public ?
- les mettons-nous en valeur...ou notre propre réputation passe-t-elle avant la leur ?
- les rejoignons-nous avec compassion, dans leurs souffrances et d’abord nous rendons-nous compte de celles-ci ?
- cherchons-nous à les connaître afin de les rejoindre et nous laissons-nous connaître tels que nous sommes ?
- cherchons-nous et leur donnons-nous leur Bien véritable et accueillons nous d’eux le nôtre ?Il y a du pain sur la planche ! Au travail !