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TRENTE DEUXIEME DIMANCHE ORDINAIRE B 10 Novembre 2024
Mc 12, 38-44 avec 1 R 17, 10-16 Ps 145 He 9, 24-28
L’obole de la veuve ou la réalité de ce que nous « donnons » !
Fil conducteur :
Cet épisode poignant de l'évangile doit marquer chacun de nous autant qu'il a marqué Jésus en lui rappelant ce qu’il allait devoir donner pour notre Salut ! Il nous oblige à voir clairement la réalité de ce que nous prétendons " donner" dans l'Amour. A ce titre, il nous oblige à rejeter l'hypocrisie et à entrer dans la sincérité d'un Amour rénové!
Principaux points :
1) Un examen superficiel de ce passage pourrait faire croire que Jésus nous pousse à classer nos semblables en catégories bien déterminées. Ainsi, les scribes seraient-t-ils tous des hypocrites parce qu’ils sont scribes, tout simplement ?
Mais alors, pourquoi, juste avant cet épisode, Jésus vient-il de louer un scribe en lui déclarant qu’il n’était pas loin du Royaume de Dieu ?
Tout simplement parce que Jésus, contrairement à nous, ne condamne pas l’appartenance à une ethnie, race, profession, catégorie sociale ou autre…mais parce que ce qu’il considère, c’est la façon de se comporter, au sein de cette catégorie. C’est ce qui lui permettra d’être toujours à l’aise pour aborder ceux sur lesquels le « monde »colle volontiers des étiquettes très critiques, comme le faisaient les concitoyens de la samaritaine sur cette femme avec laquelle parlait Jésus ( Jn 4) et comme il nous arrive à nous aussi de le faire
2) Il va faire de même devant le tronc du Temple. Il ne condamne pas les gens aisés qui ont mis seulement « de leur superflu » (peut-être certains pour se « faire valoir », ou d’autres par simple peur de manquer ?). Il ne parle pas, non plus, des pauvres qui ont versé peu sans, toutefois, mettre leur vie en danger. Mais il admire, par contre, la pauvre veuve. Pourquoi ? Parce que, dit-il, elle a mis « tout ce qui lui restait pour vivre ». Cela suppose une confiance totale en Dieu, une remise vraie de sa vie entière, un choix de vivre… entre les mains de Dieu qui, seul désormais, peut l’empêcher de mourir de faim!
Or, c’est justement ce genre de choix que va bientôt faire Jésus au cours de sa proche passion : se remettre librement et totalement entre les mains du Père. Le geste de la pauvre veuve va, en quelque sorte, marquer pour Jésus l’entrée dans sa Passion!
3) D’où l’émotion qui étreint Jésus, mais que les disciples présents ne comprennent pas. Cette incompréhension va intensifier la souffrance qui saisit Jésus à la perspective de ce qui l’attend inéluctablement.
En ce moment là, Jésus prend déjà sur lui chacune de ces souffrances éprouvées par nous devant l’incompréhension de ceux qui ne nous aiment pas, mais, plus encore, de ceux « qui nous aiment », mais ne nous comprennent pas autant que nous en aurions besoin !
C’est un appel solennel que Jésus nous lance aujourd’hui à travers cette scène, celui d’être attentif à la souffrance du prochain et…surtout de ce plus proche prochain qui attend de nous son quota d’attention légitime: époux, épouse, parents, enfants, famille et proches, qui souffrent parfois de n’être plus, semble-t-il, que de « simples meubles » dans la maison !
4) C’est aussi un appel à être en vérité par rapport à ce que nous «donnons » et à la façon dont nous le donnons
Est-ce que je "donne" ce qui me plait ou ce dont l’autre a réellement besoin et que Dieu attend que je donne à ce « prochain » ?
Est-ce que je donne avec le sourire, la joie au coeur ou « en faisant la gueule » ?
Suis-je capable d’aller réellement jusqu’à « donner ma vie », par exemple en m’engageant totalement par cette parole qu’est le fameux, solennel : « je te prends comme époux(se) et je me donne à toi !». C’est autre chose que de remettre indéfiniment cet engagement pour la vie, dans le mariage, parce qu’on ne veut pas « donner » sa chère indépendance !
Qu’attendons-nous pour répondre à l’appel de Jésus de donner , à sa suite, ce que l’Amour véritable exige de nous pour nous ouvrir, dés maintenant, le chemin du BONHEUR !
Chaque eucharistie n’est-t-elle pas l’occasion de nous offrir nous-mêmes au Père, lorsque le Seigneur Jésus s’y donne lui-même en toute sa personne, réellement présente, pour le Salut de tous les hommes !
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com
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