Dans le cadre de la ”MiSE À JOUR” de notre patrimoine culturel, présentation des pages des Lectures de la bible que l’Église propose en cette fête de la TOUSSAINT
Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l’absence d’indication.
N° 219 5e année fête de la TOUSSAINT Samedi 01 novembre 2008
En un langage imagé, l’Apocalypse présente l'impressionnant cortège des élus, mêlant aux douze tribus d’Israël une foule innombrable venue de tous les horizons. Qui sont-ils ? Le visionnaire répond: « Ils viennent de la grande épreuve », allusion aux victimes des premières persécutions déclenchées contre les chrétiens. Dans l'épître, saint Jean déclare que les baptisés sont dès à présent, et en vérité, enfants de Dieu - en attendant d'être rendus semblables au Fils de Dieu.
Les Béatitudes de Matthieu donnent à cette double réponse un contenu concret : les élus sont les pauvres de cœur, les doux, les compatissants, les assoiffés de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix et les persécutés.
Jésus les déclare heureux parce qu'ils ont accueilli dans leur vie la joie de Dieu.
Une foule immense est déjà près de Dieu et du Christ. Unis à cette foule par la communion des saints, nous chantons notre espérance de participer à sa fête.
Lecture de l’Apocalypse de saint Jean Ap 7, 2 ... 14
M0I, JEAN, j'ai vu un ange qui montait du côté où le soleil se lève, avec le sceau qui imprime la marque du Dieu vivant .- d'une voix forte, il cria aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de dévaster la terre et la mer: “ Ne dévastez pas la terre, ni la mer, ni les arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. » Et j'entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau: ils étaient cent quarante-quatre mille, douze mille de chacune des douze tribus d'Israël.
Après cela, j'ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. Ils
se tenaient debout devant le Trône et devant l'Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. Et ils proclamaient d'une
voix forte: «Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l'Agneau ! »
Tous les anges qui se tenaient en cercle autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants, se prosternèrent devant le Trône, la face contre terre, pour adorer Dieu.
Et ils disaient: “ Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! »
L’un des Anciens prit alors la parole et me dit:
“Tous ces gens vêtus de blanc, qui sont-ils, et d'où viennent-ils ? » Je lui répondis: “C'est toi qui le sais, mon Seigneur. » Il reprit: “ Ils viennent de la grande épreuve; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l'Agneau. » une foule de toutes nations, races, peuples et langues ….
Le livre de l'Apocalypse dont le nom signifie « révélation » de Jésus Christ, est écrit en période de crise, au cours des tracasseries et des persécutions qui s'abattent sur les Églises d'Asie Mineure, sous le règne de l'empereur Domitien, vers l'an
95 de notre ère. Le livre veut répondre à l'angoissante question des chrétiens: Jésus a-t-il réellement vaincu le mal ?
L’auteur s'appuie sur des événements contemporains pour montrer que l'impérialisme romain qui suscite les forces du mal, court à sa ruine. En revanche, le peuple de Dieu - ces hommes, ces femmes et ces enfants que l'épreuve n'a pu
ébranler dans leur foi - porte en lui l'espérance de l'humanité: celle d'une victoire définitive de l'amour sur la haine, du pardon sur la vengeance, de la justice sur l'oppression des consciences.
Le livre est bourré d'allusions à l'Ancien Testament, il est riche en images symboliques. Parfois difficile à lire, ce qui favorise les interprétations fantaisistes. Cela n'ôte rien à l'actualité du message de l'Apocalypse: « Courage! Les saints sont des hommes comme nous, qui ont cru que l'amour était plus fort que tout. »
2. Lecture de la première lettre de saint Jean 1 jn 3, 1-3
MES BIEN-AIMÉS, voyez comme il est grand, l'amour dont le Père nous a comblés: il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, - et nous le sommes - Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître: puisqu'il n'a pas découvert Dieu.
Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons: lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est. Et tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.
Dans sa lettre, Jean combat une erreur qui se fait jour dans l'Église, venant de gens qui prétendent que Dieu fait seulement semblant de nous aimer.
Ainsi, pour eux, le Fils de Dieu aurait fait semblant de se faire homme, en prenant un corps irréel; il aurait donc fait semblant de souffrir et de mourir; les sacrements ne seraient que des semblants d'union au Christ, bref l'amour de Dieu ne serait qu'un faux-semblant.
Non, proteste Jean, le Fils de Dieu, je l'ai vu et touché comme les autres apôtres ont pu le faire; son sang, je l'ai vu couler; sa résurrection, j'en suis témoin. L’amour du Père pour nous est une réalité, non des mots: il ne se contente pas de nous appeler ses enfants, - nous le sommes », et cela - dès maintenant -, même si cette vie de Dieu qui nous transforme n'est appelée à paraître de tout son éclat qu'avec la venue du Christ Jésus.
3. Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu Mt 5, 1-12 4
L’Èvangile de Jésus est la bonne nouvelle de la joie et du bonheur. Écoutons-le nous en indiquer le chemin.
QUAND Jésus vit toute la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait:
- “Heureux les pauvres de cœur: le Royaume des cieux est à eux!
- Heureux les doux: ils obtiendront la terre promise!
- Heureux ceux qui pleurent: ils seront consolés!
- Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice: ils seront rassasiés!
- Heureux les miséricordieux: ils obtiendront miséricorde!
- Heureux les cœurs purs: ils verront Dieu!
- Heureux les artisans de paix: ils seront appelés fils de Dieu !
- Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice: le Royaume des cieux est à eux !
- Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
- Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux !»
Cet évangile est celui de la joie: « Heureux... réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse... »
La raison de cette joie, c'est le Royaume des cieux, « ... car le Royaume des cieux est à eux », dit Jésus, après la première et la dernière béatitudes.
Si nous demandons: - Qu'est-ce que le Royaume des cieux ? les autres béatitudes nous diront que c'est Dieu lui-même. Oui, Dieu lui-même, à l'action dans la vie des hommes, quand il réconforte les affligés, comble l'espérance des affamés de justice, pardonne à ceux qui ouvrent
leur cœur à la misère de leurs frères, se laisse trouver par ceux qui le cherchent d'un coeur sincère, et reconnaît pour ses fils les bâtisseurs de la paix.
Mais, pour faire cette expérience de l'action de Dieu dans sa vie, il faut se compromettre pour la non-violence, pour la justice et la bonté, pour la paix et pour la pureté de ses intentions. Il faut avoir affronté les insultes et les moqueries, avoir risqué la persécution et la calomnie. Le Christ reconnaît pour siens tous ceux-là qui se seront ainsi compromis: « à cause de moi», dit-il. Ce sont ceux-là que nous fêtons aujourd'hui.