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VINGT SEPTIEME DIMANCHE ORDINAIRE (3 0ctobre 2021)
Marc 10, 2-16 avec Gn 2, 18-24 Ps 127 He 2, 9-11
Le mariage, entre Plan de Dieu pour le Bonheur et égoïsme humain.
Fil conducteur :
Il y aura toujours affrontement entre le Plan de Dieu sur la sexualité de l'homme, laquelle est destinée à le faire progresser en Amour et l'égoïsme humain dont le but est tout autre.
Pour autant, il ne faut pas confondre la Loi d'Amour intangible, définie par le Christ dans le cadre du salut de l'humanité et les règlements nécessairement modifiables de son application concrète.
Principaux points :
1) L’enjeu est de taille : l’homme va-t-il entrer dans le projet de Dieu d’utiliser la sexualité comme instrument d’Amour en vue du Bonheur, ou détourner la sexualité de son but pour obtenir son bonheur par lui même, en dehors de l’Amour, en dehors de Dieu ? Depuis le début de l’humanité, cela n’a pas changé : il y a un affrontement entre ces deux visions de la sexualité et du Bonheur. Pas étonnant que les ennemis de Jésus essaient de le coincer sur ce sujet et qu’aujourd’hui, l’Eglise soit attaquée à son tour à ce propos. Tout en maintenant, elle aussi, la position ferme de Jésus sur la Loi d’Amour, elle ne doit, pas plus que lui, se laisser piéger, à propos de règlements !
2) Jésus fait bien la distinction entre la Loi d’Amour régissant la sexualité et les applications adaptées aux circonstances, que sont les règlements.
Ainsi, l’adaptation du règlement de Moïse sur le certificat de divorce, en fonction de la dureté de coeur des juifs de son temps, avait pour but la protection de la femme répudiée. Mais cela ne modifie en rien l’exigence de la Loi d’Amour, à savoir la fidélité !
3) Jésus rappelle que le couple humain a été formé par Dieu dans un but dépassant totalement celui des animaux sexués. Certes, la Bible emploie, pour le dire, un langage poétique et imagé, mais le fait que ce «don » de la femme à l’homme ait lieu au cours d’un mystérieux sommeil s’emparant de l’homme, montre que c’est Dieu qui agit …et non le vouloir de l’homme !
C’est donc bien Dieu et non l’homme, qui fixe au couple humain sa finalité dans laquelle l’Amour et la fidélité concomitante ont un rôle de choix !
4) Le but de l’union de l’homme et de la femme a donc bien été précisé par Jésus. C’est dans le plan de Dieu et ne peut donc changer.
Le problème de l’admission, aux sacrements, des divorcés contractant un nouveau mariage est une toute autre question, en grande partie d’ordre réglementaire et pouvant donc évoluer, comme le règlement sur le certificat de répudiation dont on vient de parler.
Sur cette question, en tous cas, c’est l’amour qui doit avoir toujours le dernier mot, comme Jésus vient de nous le montrer…et non le règlement si ce règlement venait à n’être plus conforme à l’amour, du fait d’un changement des conditions de vie, par exemple !
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.abdre@gmail.com
Blog http://puzzlebondieu777.over-blog.com
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VINGT SIXIÈME DIMANCHE ORDINAIRE B (26 Septembre 2021)
Marc 9, 38-48 avec Nb 11, 25-29 et Jc 5, 1-6
Notre soumission à l’Esprit Saint est-t-elle vraiment réelle et totale ?
Fil conducteur :
Ce qui fera la vraie réussite de notre vie, notre accession au Bonheur en plénitude dans le Royaume, c'est notre soumission réelle et totale à l'Esprit Saint. Au contraire, ce qui sera toujours un obstacle pour cela, c’est notre tendance à « utiliser » l’Esprit à nos fins personnelles !
- Principaux points : Les prodiges spontanés de l’Esprit Saint. Voici, dans la Parole de ce dimanche deux prodiges de l’Esprit : deux anciens prophétisent dans le camp, en dehors du « label Moïse » (Nb 11, 25-29), et un inconnu, sorti d’on ne sait où, chasse les mauvais esprits « au nom de Jésus » (Mc 9, 38…). Nous devrions en conclure que c’est l’Esprit qui agit dans la diffusion de la Bonne Nouvelle et que nous ne sommes que ses instruments…et non l’inverse !
- La réaction de Josué et des assistants, autour de Moïse (Nb 11, 25-29) est, au contraire, un obstacle à l’action de l’Esprit et Moïse remet les choses à leur place en montrant que c’est l’Esprit qui a l’initiative, mais que nous avons la fâcheuse prétention de contrarier son action.
- De même, Jésus remet à sa place son apôtre Jean qui s’insurge de voir un étranger à leur groupe chasser un esprit mauvais « au nom de Jésus ».
- Cependant, Jésus ajoute que celui qui reçoit la grâce d’être l’instrument miraculeux de l’Esprit ne peut, aussitôt après, mal parler » de lui ! Cela veut dire que plus tard, si le "faiseur de miracle" est resté isolé, loin de Jésus (et, de nos jours, loin de l’Eglise !), il risque de « déraper » en recherchant sa propre gloire et en « utilisant » l’Esprit Saint à ses fins personnelles. C’est une mise en garde vis-à-vis du danger d’opérer seul, en dehors de l’Eglise, pour répandre soi-disant la Bonne Nouvelle.
- Combien de personnes de bonne volonté se figurent avoir « le numéro de portable personnel de l’Esprit Saint » et n’entendent recevoir que de lui, directement, leurs inspirations. C’est ainsi que commencent les « gourous » fondateurs de sectes et que s’égarent certains fidèles !
- Jésus, après ces mises en garde, nous demande de choisir :
- soit le Plan de Dieu, celui de l’Amour, celui de l’Esprit Saint
- soit notre plan personnel, marqué, hélas, par le péché.
C’est l’un ou l’autre ! Et de ce choix vont découler des attitudes et, finalement, une destinée totalement opposées !
- Si nous choisissons vraiment le Plan de Dieu, nos moindres actes font avancer sa réalisation. Ainsi, offrir un simple verre d’eau pour favoriser la diffusion de la Bonne Nouvelle, c’est se placer dans la première catégorie, du côté de l’Amour. A la limite, ce n’est pas tant l’importance apparente de cette action ou ses modalités qui lui donnent sa valeur, mais l’adhésion personnelle à cette Bonne Nouvelle et à l’Amour dont elle procède.
- Mais, à l’inverse, certains choisissent leur plan personnel, opposé à celui de Dieu dont ils détournent aussi le prochain, par le scandale. Jésus et Jacques les blâment sévèrement. La mise en garde est catégorique et détaillée (Mc 9, 43 à 46). Toutefois peut-être n’est-t-elle pas à prendre au pied de la lettre, sinon, nous aurions un grand nombre de manchots, unijambistes et borgnes dans nos assemblées !
- La volonté d’exclusion prononcée par Jean vis-à-vis de la « réussite » d’un autre, (Marc 9, 38), nous la constatons d’une façon générale, autour de nous et parfois même en nous. Quand la « réussite » de l’autre est jugée par nous imméritée n’est-ce pas, de notre part, de la jalousie ? Certes, la jalousie évoquée ici n’est pas ce questionnement maladif, incessant, envahissant sur l’infidélité réelle ou supposée de l’autre, par un mari jaloux ou une femme jalouse classiques (avec investigation du portable de l’autre, épluchage de son emploi du temps …etc.). C’est une autre «jalousie», c’est celle qui rend malheureux du bonheur des autres ! Sommes-nous bien certains d’être « au-dessus de ça » ? N’y a-t-il pas parfois, dans nos « exigences de justice » une pointe de jalousie ? Des remarques du genre : « il a quand même trop de chance… », « ça va lui rabattre son caquet… », «c’est bien fait pour lui »…devraient nous interroger sur nos manques d’amour réel du prochain exprimés par cette jalousie !
- En conclusion, notre soumission véritable à l’Esprit Saint est indispensable ! Elle nous amène à l'Amour. Par contre, son refus entraîne le Mal, dont la jalousie, si fréquente hélas, est révélatrice de l'installation insidieuse , en nous, de celui-ci!
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com
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