Jos 5, 9-12 Ps 33 2Cor 5, 17-21 Lc 15, 1-32
L’ENFANT PRODIGUE / APPEL A LA RECONCILIATION
Fil conducteur :
Ce qui est en jeu, c’est notre réconciliation avec Dieu, avec les autres et avec…nous même, bref la véritable paix à laquelle nous aspirons tous et que Paul nous supplie de réaliser quand il nous dit (2Cor 5, 20) : « laissez vous réconcilier avec Dieu ! ». Il s'agit en fait …de se "laisser faire" par l'infinie Miséricorde de Dieu qui est sans cesse à la recherche de ses "fils prodigues" que parfois nous sommes.
Pour cela, il y a une condition indispensable, que la parabole va mettre en lumière : faire la vérité en nous, sortir de l’illusion, l’erreur, voir le mensonge !
Principaux points :
- Ces deux fils sont doublement dans l’erreur : ils pensent n’avoir que des droits sur ce domaine que leur père a préparé pour eux et veut leur laisser quand ils seront capables de le gérer. Ils sont comme les hommes qui veulent s’approprier la création, mais sans le créateur.
- Seconde erreur, ils ne voient pas l’amour que leur porte leur père, comme tant d’hommes, dans le monde, qui veulent ignorer Dieu et l’éliminer, pour jouir, sans lui, de cette création. . Le Père laisse les fils libres… car cette liberté est la condition même de l’amour qu'il veut établir dans la relations entre eux et Lui !
- Mais le cadet, aveuglé par ses convoitises, part le plus loin possible, avec le maximum d'argent, extorqué à son père, pour « profiter de la vie » à sa façon. Grâce à cet argent, il a beaucoup "d’amis"…mais pas d’amour. Et, quand les fonds sont épuisés, il est affronté à la dure réalité : ce qu’il a fait était une erreur, il s’en rend compte. Mais il n’est pas encore dans la vérité, celle de la découverte de l’amour de son père! Dans sa stupidité, il veut même lui proposer de ne plus être considéré comme son fils ! Il n'a pas compris que c'est impossible pour un Père!
- Cependant ce petit calcul mesquin que le cadet fait dans sa tête va avoir au moins le mérite de le pousser à retourner vers le Père. Toute honte bue, il revient, péniblement, se répétant le petit boniment qu’il a préparé.
Dans la rencontre avec le père, tout va basculer : le père le laisse dire
« je ne mérite pas d’être appelé ton fils » car c’est la vérité, enfin reconnue du pécheur qui se repent, mais il ne peut entendre le « traite moi en serviteur ! » Cela l’amour du Père ne peut l’admettre et il met la main sur la bouche du fils qui découvre alors avec émerveillement
l’amour du Père pour lui. Douloureuse joie de la réconciliation, celle même que Dieu nous
réserve quand nous accueillons sa Miséricorde, en vérité. Et c’est la fête !
- Le fils ainé, lui, n’a pas changé d’attitude : il n’aime pas le père et lui crache toute sa rancœur de fils qui se croit, à tort, mal aimé. Il ne sait que réclamer, revendiquer, soupçonner (en particulier chez son frère qu’il accuse d’avoir dilapidé l’argent avec des filles…car c’est cela qu’en secret il voudrait faire mais n’ose pas). Il est bloqué dans la haine, dans une vie de malheur. La vérité n’est pas en lui. Aux yeux de « l’opinion », il est un « bon fils » sérieux et travailleur. Aujourd’hui, peut-être serait-il regardé comme un « bon chrétien »? Tant qu’il ne fera pas, au fond de lui-même, la vérité, il ne pourra pas entrer en réconciliation et trouver la paix….que lui offre la Miséricorde du Père.
- Alors, pour nous, aujourd’hui, pourquoi hésiter encore à suivre la supplication de Paul : « laissez vous réconcilier avec Dieu ! ».
Michel ANDRE diacre jeannemichel.andre@gmail.com
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