Lc 24, 46-53
Pour comprendre l'ASCENSION, il nous faut comprendre d'abord ce que représente pour nous l'ABSENCE et la PRESENCE, ces deux réalités si importantes de notre vie, étroitement liées au bonheur et au malheur!
L'absence évoque tout de suite une souffrance. Nous sommes tous concernés…!
Souffrance de la perte, du renoncement, pour un temps…ou définitivement!
C'est aussi une crainte…par rapport à l'amour: "loin des yeux, loin du cœur": ça fait mal! Est-ce la faute du temps, l'usure du temps? Non, c'est la faute de la confusion, par nous, entre les deux sortes d'absence: -l'absence aimante, dans l'amour – et l'absence indifférente, sans véritable amour;
L'absence dans l'amour vient de la recherche d'un plus grand Bien, même s'il exige des sacrifices! Ainsi, le départ des enfants au seuil de leur vie d'adultes responsables. Ainsi, aussi, les absences répétées, voir journalières, du fait de la profession, dans la perspective du bien de la famille. Si c'est accepté, reconnu nécessaire par tous, dans un dialogue d'amour, cela sera, certes une épreuve douloureuse, mais porteuse de croissance dans l'amour : loin des yeux, près du cœur!
C'est comme cela que Jésus a préparé son ascension, avec ses disciples, en les assurant d'une présence invisible mais efficace et assortie du don de l'Esprit Saint, gage de l'amour! Il pouvait partir : rien à craindre.
C'est dans cette même disposition que nous devons être, devant toute absence, y compris celle de Jésus!
Et d'abord, se préparer dans l'amour et par l'amour, à l'absence, sinon, l'amour n'y trouvera pas son compte et ce sera la catastrophe, car l'absence sera le révélateur de l'insuffisance d'amour qui existait déjà avant l'absence, au temps de la bienfaisante PRESENCE.
La présence dans laquelle on s'endormait n'était, dans ce cas, que satisfaction assez égoïste d'être ensemble, à cueillir les fruits de la présence, mais sans soigner l'arbre sensé les offrir, à savoir l'amour lui-même. Au contraire, dans ce cas, on s'estime propriétaire de l'autre (voir de Jésus lui-même) et on n'admet aucune absence, même minime et nécessaire pour le Bien de tous. Dés lors, on comprend la suite des événements : le déclin et la mort de l'amour!
C'est clair: l'orientation de l'absence vers un plus ou un moins d'amour, vers le bonheur ou le malheur, se trouve dans la préparation à cette absence!
Tout est-t-il donc joué dès le départ?
Non, bien sur, et il faudra, de plus, maintenir le contact pendant l'absence et, là aussi, de la bonne façon…car le téléphone, fixe ou portable, ne résout pas tout.
"Allo! ça va? qu'est-ce que tu fais? où es-tu? Cela fait x jours que tu n'as pas appelé!" …confiance ou méfiance? la température de l'amour est en baisse et ce genre d'appel n'arrange rien, au contraire, car non préparé dans l'amour.
Avec Jésus, c'est bien pareil et nous manions la prière comme un portable…sauf qu'on ne lui demande pas si ça va, mais qu'on lui dit que nous ça va pas. Si c'est comme cela qu'on lui téléphone…pardon : qu'on le prie, cela veut dire que notre manque d'amour a tourné l'absence en indifférence et pas en amour!
Alors, dans ce cas, il est temps pour nous de réagir!