DIMANCHE DE LA MISERICORDE
Jn 20, 19-31 avec Ac 4, 32-35 et 1Jn 5, 1-6
Fil conducteur :
Du côté de Dieu, pas de problème : sa miséricorde est là, toujours prête…et nous attend patiemment !
C'est de notre côté que nos "comédies" de soi disant victimes (à plaindre) compliquent tout et nous retiennent de nous précipiter vers la miséricorde de Dieu, dans l'immense joie du repentir! L’évangile de ce dimanche en est l’illustration dans l’histoire de Thomas !
Principaux points :
- Fêter la « Miséricorde », c’est d’abord reconnaître avec gratitude celle, sans limite, dont Dieu témoigne à notre égard en pardonnant notre refus d’amour qu’est le péché. C’est ensuite entrer, à notre tour, dans ce mouvement d’amour de la miséricorde. L’histoire de Thomas en est l’illustration
- Quel contraste entre la joie débordante des disciples après la visite de Jésus, au soir de la résurrection et la réaction de Thomas quand il les retrouve ! Leur joie, il ne peut la partager. Non par ce qu’il doute de ce qu’ils lui racontent et qu’il sait être vrai (il n’est pas bête et connaît suffisamment ses copains pour savoir ce qu’il en est de leurs affirmations). Oui, il croit que Jésus ressuscité est venu, mais il est terriblement déçu dans son attente vis-à-vis de Jésus : « m’aime-t-il vraiment ? ». Comment est-t-il possible que Jésus soit venu quand lui, Thomas, n’était pas là ? Lui, le pauvre Thomas, avait tellement souffert, dans ces terribles moments de la Passion, de ce que Jésus avait subi : ce n’est pas juste ! Et voila le doute : puis-je croire que Dieu m’aime vraiment ? S’il m’aimait, il ne m’aurait pas « fait ça » ! Je doute de son amour pour moi !
- C’est la question qu’on entend poser autour de nous …et peut-être même en nous, à l’occasion, tout en déclarant qu’on aimerait avoir « la chance de croire ». Thomas croit, en la résurrection de Jésus, mais il n’a pas la Foi, c'est-à-dire la confiance qu’il est aimé de Dieu et peut donc s’abandonner à cet Amour.
- Dans cette situation de désespoir, on s’enfonce encore plus en se complaisant dans le rôle de victime boudeuse et revendicative (mais qu’estce que j’ai fait au Bon Dieu ?). C’est le « laissez-moi tranquille » que nous savons si bien jeter au visage des consolateurs qui veulent nous réconforter. Pire : puisque Jésus ne tient pas compte de moi, se dit Thomas, je vais le provoquer en le défiant de me montrer ses plaies (Ah ah, très drôle n’est-ce pas, la balle est dans ton camp Jésus).
Ne jetons pas la pierre à Thomas ! Reconnaissons plutôt combien nous lui ressemblons quand nous sommes blessés et révoltés devant l’indifférence (réelle ou supposée) de ceux dont nous attendons en vain l’amour. Combien de fois nous refusons de voir qu’en réalité on nous aime (que ce soit Dieu…ou les autres). Nous préférons jouer le rôle de pauvre victime (et néanmoins agressive). Dans nos « tiédeurs », nous réclamons parfois à Dieu « la grâce de croire » …alors que ce qui nous bloque, c’est, comme pour Thomas, ce rôle de « pauvre victime » que nous savons si bien jouer !
5) Comme ces huit jours passés ensuite dans cette révolte ont dû être horribles pour Thomas….comme pour nous quand nous refusons obstinément d’ouvrir notre coeur à la miséricorde de Dieu….et des autres, quand nous refusons de faire ce premier pas qui sauve !
Le premier pas, c’est la miséricorde de Jésus qui va le faire pour Thomas, en revenant exprès pour lui pour qu’il retrouve la confiance et parvienne ainsi à la foi. Comme Thomas, laissons nous envahir par la miséricorde de Dieu, entrons dans la «douloureuse joie du repentir »…laissons nous être consolés pour consoler à notre tour, dans la confiance de l’amour !
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com
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