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  • “Tout homme qui fait le mal déteste la lumière”

    Dans le cadre de la "MiSE À JOUR" de notre patrimoine

    culturel, historique et religieux,

    présentation des pages des Lectures de la bible

    que l'Église propose traditionnellement en ce dimanche de l'année B .

    Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

    tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l'absence d'indication,

     

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    - Quelles que soient les infidélités de l'homme, la miséricorde de Dieu lui est acquise sans défaillance. C'est ainsi que l'auteur de la première lecture interprète après coup l'histoire de l'exil babylonien.
    - Par l'intermédiaire de Cyrus, roi des Perses victorieux de Babylone, c'est le Dieu d’Israël qui met un terme à la captivité et aux souffrances de son peuple.
    - Selon l"évangile de Jean, la vie éternelle est promise à quiconque regarde avec foi le Fils de l'homme élevé sur la croix. Parce que Jésus nous a aimés jusqu'à cette extrémité-là, les yeux levés vers le Crucifié ouvrent la voie à un retournement inouï: là où semblaient triompher les « mauvaises actions »,
    - Dieu a fait jaillir la vie. Comme l'affïrme avec force l'épître de ce dimanche, c'est par grâce que nous sommes sauvés.


    Deuxième livre des Chroniques 36,14 ... 23


    Sous le règne de Sédécias, tous les chefs des prêtres et le peuple multipliaient les infidélités, en imitant toutes les pratiques sacrilèges des nations païennes, et ils profanaient le temple de Jérusalem consacré par le Seigneur.
    Le Dieu de leurs pères, sans attendre et sans se lasser, leur envoyait des messagers, car il avait pitié de sa Demeure et de son peuple. Mais eux tournaient en dérision les envoyés de Dieu, méprisaient ses paroles, et se moquaient de ses prophètes ; finalement, il n'y eut plus de remède à la colère grandissante de Dieu contre son peuple.
    Les Babyloniens brûlèrent le temple de Dieu, abattirent les murailles de Jérusalem, incendièrent et détruisirent ses palais, avec tous leurs objets précieux. Nabuchodonosor déporta à Babylone ceux qui avaient échappé au massacre ; ils devinrent les esclaves du roi et de ses fils jusqu’au temps de la domination des Perses.

    Or, la première année de Cyrus, roi de Perse, pour que soit accomplie la parole proclamée par Jérémie - « La terre sera dévastée et elle se reposera durant soixante-dix ans, jusqu'à ce qu’elle ait compensé par ce repos tous les sabbats profanés » -, le Seigneur inspira Cyrus. Et celui-ci fit publier dans tout son royaume- et même consigner par écrit - : « Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: Le Seigneur, le Dieu du ciel, m'a chargé de lui bâtir un temple à Jérusalem, en Judée. Tous ceux d'entre vous qui font partie de son peuple que le Seigneur leur Dieu soit avec eux, et qu’ils montent à Jérusalem ! »


    L’exil des juifs organisé par Nabucodonosor, en 587 av. J.C., après la destruction du Temple, et le retour de captivité autorisé par l'édit de Cyrus en 538, sont pour l'auteur du livre des Chroniques l'occasion d'une lecture religieuse de l'histoire. Le Seigneur n'est pas infidèle à son Alliance avec Israël, c'est le peuple qui s'est détourné de lui, qui s'est moqué des prophètes et s'est fourvoyé dans l'idolâtrie. Il s'est acheminé à la catastrophe. Mais Dieu reste fidèle: c'est par un roi païen qu'il accomplira la promesse de Jérémie annonçant que les exilés rentreront dans leur pays et rebâtiront le Temple. Ainsi l'auteur voulait-il maintenir vivante la confiance du peuple dans la fidélité de Dieu à ses promesses messianiques.

    # Pour accomplir sa promesse envers son peuple, le Seigneur a inspiré un étranger, Cyrus, roi de Perse. Aujourd'hui encore des hommes et des femmes qui ne partagent pas notre foi, font avancer la démocratie, la justice et la paix. lis sont inspirés par Dieu, les reconnaissons-nous?



    2. Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens Ep 2, 4- 10


    C'est parce que Dieu est riche en miséricorde, et non à cause de nos actes, qu'il nous a recréés en Jésus Christ.

    FRÈRES, Dieu est riche en miséricorde; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a fait revivre avec le Christ: c'est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités; avec lui, il nous a fait régner aux cieux, dans le Christ Jésus.

    Par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus, il voulait montrer, au long des âges futurs, la richesse infinie de sa grâce. C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos actes, il n'y a pas à en tirer orgueil. C'est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus Christ, pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre.


    La création de l'homme et son salut en Jésus Christ ne sont pas pour Paul deux moments distincts de l'histoire, comme si après avoir créé l'homme, Dieu voulait rattraper son oeuvre mise à mal par le péché en nous donnant un Sauveur. Non! Dieu «nous a créés en Jésus Christ»; c'est là l'intention première de son amour qui se réalise au long des âges et révèle la richesse infinie de sa grâce. Le but de la création n'est atteint que lorsque nous sommes ressuscités avec Jésus, lorsque nous régnons aux cieux avec lui.
    S'il ne dépend de nous d'être ainsi créés et aimés de Dieu, il dépend de nous de correspondre à cet acte de création continuelle par une vie conforme à la voie que Dieu a tracée pour nous.

    ## Les hommes ont été créés en Jésus Christ, ce qui signifie que Jésus Christ est le prototype de l'humanité accomplie. Comment rendre grâce au Père d'avoir formé un tel projet pour les hommes, qui n'a rien d'une vocation au rabais ?


    3. Évangile de Jésus Christ selon saint Jean Jn 3, 14-21


    Dieu a tant aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique pour que tout homme obtienne la vie.


    De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que assis.JPGtout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.

    Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

    Et le jugement, le voici: quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs ceuvres étaient mauvaises. En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière: il ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne lui soient reprochées; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses oeuvres soient reconnues comme des oeuvres de Dieu.


    - Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique. » Désormais tout homme est appelé à prendre position devant ce geste d'amour de Dieu en la personne de Jésus. Ce sont les hommes qui portent sur eux le jugement, ce n'est pas Dieu qui condamne. Celui qui fait le mal refuse l'amour qui aurait éclairé sa vie; celui qui agit selon la vérité - et cette vérité c'est l'Évangile d'amour que révèle Jésus - vient au Christ, d'une manière explicite ou non, et sa vie en est illuminée. Comme le serpent de bronze dressé sur un mât dans le désert guérissait les Hébreux des morsures de scorpions s'ils le regardaient avec foi, ainsi Dieu un regard d'amour et de foi vers Jésus Christ élevé sur la croix sauvera les hommes de la mort.
    C'est donc devant la croix de Jésus que chacun décide de son propre jugement final.

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    (1) - Les chroniques.- un livre en 2 volumes, écrit par un lévite (un religieux) du 1Ve s av. J-C. C’est moins l’hisitoire d’Israël qu’une réflexion théologique sur la fidélité et l'infidélité du peuple juif à son Dieu.


    (2) Une théologie de la rétribution : Le texte rend compte ici du pillage du Temple et de la ville deJérusalem par les troupes de Nabuchodonosor, roi de Babylone (en Iraq actuel). Ce pillage précéda la déportation à Babylone, en 586 av. J.-C. Une cinquantaine d’années plus tard, Darius, roi des Perses (Iran actuel) s’empara à son tour de Babylone. En gestionnaire avisé, il rendit la liberté aux exilés juifs, considérant qu’ils lui seraient plus utiles comme travailleurs libres dans leur pays que comme esclaves en Babylonie.

    Sédécias est le vingtième et dernier roi de Juda (597-587): il mourut en captivité à Babylone, image de celui qui reste sourd à la parole de Dieu.

    la rétribution : Pour l'auteur des Chroniques, la rétribution est immédiate : Dieu ne diffère pas son jugement et chaque génération répond pour ses propres actes et en reçoit bénédiction ou châtiment Pour les juifs, cette théologie se fonde sur la foi en un Dieu vivant et présent, qui intervient dans le cours de l'histoire.: Dieu est un Dieu de tendresse et de miséricorde, contrairement aux dieux des peuples païens voisins.

    (3) L'élévation - Jean dit que le Christ doit être « élevé de terre ». C'est-à-dire cloué sur une croix, mais aussi exalté, glorifié, car tel est le mystère de la croix : l'abaissement est le lieu de la glorification.

    Trois «élévations» ont marqué la vie de Jésus:
    - il a été élevé de terre sur la croix. Cette croix manifeste à tous, par sa dimension verticale, la relation privilégiée de Jésus à son Père et, par sa dimension horizontale (avec les bras ouverts), son amour universel;
    - il a été relevé du tombeau où il gisait. relevé de la mort;
    Le Père l'a « remis debout ». Il se dresse désormais, vainqueur.
    - il s'est élevé aux cieux, le jour de l'Ascension glorieuse. Il vit à jamais, élevé au-dessus de l'espace-temps qui le limitait.


    Source :Le Semainier Chrétien, F-56120 GUEGON www.edmc.fr

     

     

  • Allez, dégagez-moi ça !...

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    que l'Église propose traditionnellement en ce dimanche de l'année B .

    Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

    tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l'absence d'indication,

     

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    C'est un même souffle prophétique qui anime les Préceptes du Décalogue et le récit des marchands chassés du Temple. Dans les deux cas, il est question de la fidélité à l’Alliance. Or l'idolâtrie menace toujours le coeur de l'homme.

    En confondant commerce et religion, les contemporains de Jésus transforment le Temple en «Maison de trafic». Mais l'évangile de Jean se distingue des synoptiques en faisant remarquer que Jésus «parlait du Temple de son corps ».


    Désormais, la maison de Dieu parmi les hommes n'est autre que le corps de Jésus, c'est-à-dire à la fois son humanité et le corps ecclésial que forment ses disciples.

    Détruit par les hommes, puis relevé par Dieu, le corps deJésus révèle l’éminente dignité de tout être vivant. En lui éclate la folie de l'amour dont Dieu aime les hommes.


    Tel est le vigoureux message de l'épître d'aujourd'hui.

    1. Lecture du livre de l’Exode Ex 20, 1-17

    La pratique du Décalogue est la réponse du peuple à l'initiative du Dieu qui libère.


    Sur le Sinaï, Dieu prononça toutes les paroles (1) que voici : «Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison d'esclavage. Tu n'auras pas d'autres dieux que moi.
    [Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images, pour leur rendre un culte.
    « Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux: chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu'à la troisième et la quatrième génération; mais ceux qui m'aiment et observent mes commandements, je leur garde ma fidélité jusqu'à la millième génération.]
    Tu n'invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son nom pour le mal.
    - Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré.
    - [Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l'honneur du seigneur ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l'a consacré.
    Honore ton père et ta mère afin d'avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.
    Tu ne commettras pas de meurtre. (2) Tu ne commettras pas d'adultère.Tu ne commettras pas de vol.
    Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras pas la fernrne de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, nï rien de ce qui lui appartient.» (3)

    Ces dix commandements sont LE CODE DE LA ROUTE d'un peuple sorti de l'esclavage et qui marche vers la liberté sous la conduite du Dieu libérateur. Ils ont pour but de garantir et de baliser cette marche en dénonçant les idoles qui asservissent l'homme et en rnettant en garde contre la tentation d'asservir son frère en lui volant sa femme, ses biens ou sa réputation.

    Ce code peut nous paraître simpliste au regard de l'Évangile, mais peut-on prétendre vivre l'Évangile sans être d'abord fidèle à ces commandements ?

    # Aimer, c'est avoir un amour exigeant pour celui que l'on aime. Comment concilions-nous amour et exigence dans notre tâche de parents, d'éducateurs, d'enseignants ou de catéchistes ?


    2.Première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens Co 1, 22-25


    Que Dieu se soit révéIé dans un crucifié prendra toujours les hommes à contre-pied de leurs idées sur Dieu et sur l'homme.

    FRÈRES, alors que les juifs réclament les Signes du Messie (4), et que le monde grec recherche une sagesse> (5), nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les peuples païens (6). Mais pour ceux que Dieu appelle, qu'ils soient juifs ou Grecs, ce Messie est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car la folie de Dieu est plus sage que l'homme, et la faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme.


    La réflexion des philosophes grecs sur Dieu et le sens aigu de la grandeur divine qu'avaient les Juifs sont certainement parmi les plus hauts sommets spirituels de l'Antiquité.
    Cette recherche avait conduit le monde grec à la conception d'un Dieu rationnel, norme suprême de l'intelligence et de l'harmonie de l'univers, et le monde juif à celle d'un Dieu tout-autre, inaccessible, le Tout-Puissant créateur et maître de l'histoire.
    Et qu'a fait Dieu? Il a planté la croix de son Fils en plein milieu de ce monde. Et qu'annoncent Paul et les apôtres? Que cet homme crucifié est l'ultime parole où Dieu se fait connaître et qu'en lui repose le salut du monde!
    Et qu'est-ce que l'Église? Le groupe de ceux qui, devant cette folie de Dieu au regard des hommes sensés, ont abandonné toute assurance propre, toute prétention à se valoriser eux-mêmes pour croire que cette faiblesse infinie de Dieu est la force qui transformera le monde!


    3. Évangile de Jésus Christ selon saint Jean jn 2, 13-25

     

    C’est par un corps d'homme, celui de Jésus ressuscité, que Dieu se rend présent désormais à tous les hommes.

    Comme la Pâque des juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de boeufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et  leurs boeufs; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : «Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » (7)colombes.JPG

    Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture :“L’amour de ta maison fera mon tourment”. Les juifs l'interpellèrent: «Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là? » Jésus leur répondit: «Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. ».

    Les juifs lui répliquèrent: « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
    Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
    Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
    Pendant qu'il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque beaucoup crurent en lui, à la vue des signes qu'il accomplissait. Mais Jésus n'avait pas confiance en eux, parce qu'il les connaissait tous et n'avait besoin d'aucun témoignage sur l'homme : il connaissait par lui-même ce qu'il y a dans l'homme.


    Les sacrifices d'animaux et les offrandes que faisaient au Temple de Jérusalem les nombreux pèlerins de la Pâque nécessitaient la présence des marchands et des changeurs qui envahissaient le parvis. Ce trafic, s'il prêtait parfois à des transactions malhonnêtes, était nécessaire. Pourquoi donc le geste violent de Jésus? En agissant ainsi, Jésus met fin, symboliquement, au privilège du peuple élu: désormais c'est le Christ ressuscité qui est le seul chemin vers Dieu, le seul Temple où l'on peut rencontrer Dieu.
    Et ce nouveau Temple est universel, il n'est la propriété d'aucun peuple, d'aucune civilisation.


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    NOTES

    (1) - Le Décalogue, une loi fondamentale qui pose la double reconnaissance des droits de Dieu et des droits de l’homme, et affirme le caractère inséparable de ces deux aspects.
    Le Décalogue
    - Le Décalogue, c'est-à-dire les « dix paroles » (l'expression « dix commandements » ne figure pas dans la Bible), désigne
    la liste des commandements présentés comme donnés par Dieu aux Hébreux dans le désert par l'intermédiaire de
    Moise. Le texte en est écrit sur des blocs de pierre appelées « Tables de la Loi ».
    Dieu parle à son peuple. C'est une des affirmations essentielles de notre foi.

    Ces dix commandements sont des paroles de vie, comme des balises qui indiquent la route pour aller vers Dieu. Aussi est-il le fondement de la morale, et sans doute pas seulement de la juive et de la chrétienne.


    (2) - La préférence donnée à la forme négative, à l'interdiction, relève d'une certaine sagesse: les limites aident à grandir.

    (3) - De dix à un - Les dix commandements peuvent se résumer en deux thèmes: respect de Dieu et respect des autres.
    Jésus les résumera en deux grands commandements: amour de Dieu et amour du prochain.
    Et saint Jean les unifiera en rapportant le commandement de Jésus: « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (15,12) Car il n'y a qu'une façon d'aimer Dieu, c'est d'aimer les autres.
    L'avons-nous remarqué ? Jésus ne nous dit pas: « Aimez-moi comme je vous ai aimés » Il nous tourne vers l'amour du prochain.

    (4)-« Les juifs réclament les signes du Messie »: Jésus s'était plaint de l'appétit de ses contemporains pour les signes spectaculaires et avait refusé d'y répondre (Mt 12, 38 ; 16, 1). De fait, les juifs attendaient des interventions divines en leur faveur, comme celles qu'ils avaient vues tout au long de leur histoire; comme celles qu'ils se remémorent chaque année pour la Pâque.

    (5) « Le monde grec recherche une sagesse » : les Grecs cherchent Dieu par des moyens humains. Ils représentent les païens les plus cultivés, adeptes de philosophie, créateurs de systèmes, hommes du raisonnement.

    (6)- « Nous proclamons un Messie crucifié »: cette affirmation a dû paraître, en son temps, d'une très grande audace !
    Les crucifiés, à Jérusalem, étaient soit des « terroristes », soit des assassins (ou considérés comme tels ).
    Paul refuse de partager l'attente des juifs, ses contemporains: un messie puissant qui triompherait des Romains, les occupants. Jésus a accepté la mort la plus redoutée, la plus méprisée, pour signifier, d'un signe extrême, que l'amour de son Père pour l'humanité allait « jusqu'au bout » de l'infinie tendresse.

    (7) - Le culte, au Temple de Jérusalem

    Dans le Temple de Jérusalem, coeur de la vie religieuse en Israël, étaient célébrées de nombreuses fêtes qui attiraient des foules de pèlerins venus non seulement de Palestine, mais des quatre coins du monde connu où les juifs étaient dispersés.

    Outre la prière des psaumes, la visite au Temple comportait des offrandes d'animaux destinés à être sacrifiés: taureaux et béliers pour les plus riches, pigeons et colombes pour les petites bourses.
    Naturellement, de nombreux marchands proposaient ces produits qu'ils étaient sûrs de vendre. Par ailleurs, pour ces acheteurs très cosmopolites, il fallait des changeurs de monnaie. Les uns et les autres finissaient par envahir l'espace même du Temple, et tout ce réseau de marchands, de marchandises et de marchandages finissaient par être autant d'obstacles à la rencontre avec le Seigneur.
    D'où la colère de Jésus: « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic ! »

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    L’Indignation, une vertu ? :

     

    Parmi les dynamismes qui assurent le progrès spirituel de l'humanité, on peut compter l’Indignation. Il peut paraître étrange d'en faire une vertu. Toute société a peur de ceux qui ne veulent pas supporter l'injustice, et qui clament cette volonté de ne pas supporter l'insupportable !

    L'indignation est « un sentiment de colère soulevée par une action qui heurte la conscience morale ». Habituellement, il faut du courage pour oser exprimer son indignation, surtout si le forfait » est commis ou toléré par l'autorité en place. L'indignation est l'opposé de la courtisanerie.

    Au cours de l'Histoire, les chrétiens ont trop généralement commis la faute grave de ne pas s'indigner (sauf un tout petit nombre) devant la guerre de terreur menée contre les Indiens, devant la traite des Noirs qui dura près de trois siècles, devant les pogroms de toutes sortes... Il y a des indignations nécessaires. Aujourd'hui, face à la famine, avons-nous une réaction suffisante de refus ?

    L’indignation est le corollaire même de l'amour, comme le montre bien l'épisode de Jésus chassant les marchands du Temple. La colère du Christ n'a qu'une source : l'amour de son Père qui, pour Israël, habite le Temple.

    Il peut y avoir ainsi un usage bon de l'agressivité, quand nous l'utilisons avec calme contre la haine, l'indifférence et la bêtise. La colère devient bonne quand, unie à une véritable charité, elle dénonce le mal,

    Source : Le Semainier Chrétien, F-56120 GUEGON www.edmc.fr

  • Jésus transfiguré

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    que l'Église propose traditionnellement en ce dimanche de l'année B .

    Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

    tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l'absence d'indication,

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    Parce qu'il n'a pas épargné Isaac, son fils unique né de son épouse Sara, Abraham le retrouvait, non seulement comme le fruit de sa chair, mais comme un merveilleux cadeau de Dieu.
    Croire, c'est renoncer à ses certitudes propres pour se recevoir de la main et de la parole de Dieu. Or, tout se passe comme si Dieu lui-même s'était dépossédé de soi en « livrant son propre Fils pour nous tous», selon l'expression de l'épître de ce dimanche.
    De tout temps, la tradition chrétienne s'est ainsi représenté la vie, la passion et la mort de Jésus de Nazareth.
    Nous en avons un écho très ancien dans la scène de la Transfiguration. Cet homme baigné de lumière a rendez-vous avec la mort; la blancheur jamais vue de ses vêtements, soulignée par Marc, annonce la gloire de sa résurrection, car il est le «Fils bien-aimé» du Père.


    1. Lecture du livre de la Genèse
    Gn 22, 1 18


    “L’obéissance vaut mieux que tous les sacrifices», diront plus tard

    les prophètes, instruits par la mise à l'épreuve d'Abraham.


    DIEU mit Abraham à l'épreuve. Il lui dit: «Abraham ! » Celui-ci répondit: “ Me voici ! »
    Dieu dit: “Prends ton fils, ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l'offriras en sacrifice sur la montagne que je t'indiquerai.»
    Quand ils furent arrivés à l'endroit que Dieu lui avait indiqué, Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils. Mais l'Ange du Seigneur l'appela du haut du ciel et dit: « Abraham ! Abraham ! » Il répondit: “Me voici ! » L’Ange lui dit: “Ne porte pas la main sur l'enfant ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m'as pas refusé ton fils, ton fils unique. »
    Abraham leva les yeux et vit un bélier qui s'était pris les cornes dans un buisson. Il alla prendre le bélier, et l'offrit en holocauste à la place de son fils.
    Du ciel, l'Ange du Seigneur appela une seconde fois Abraham : “ Je le jure par moimême, déclare le Seigneur,: parce que tu as fait cela, parce que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton fils unique, je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer, et ta descendance tiendra les places fortes de ses ennemis. Puisque tu m'as obéi, toutes les nations de la terre s'adresseront l'une à l'autre la bénédiction par le nom de ta descendance. »


    Les chefs des peuples païens qui habitaient la Palestine et les pays environnants avant l’arrivée du peuple hébreu, avaient coutume d'immoler leur fils aîné pour obtenir la faveur de leur dieu dans des circonstances exceptionnelles.
    À plusieurs moments de son histoire le peuple élu (le peuple hébreu ) a été tenté d'agir de même, mais ses prophètes ont réclamé du peuple une obéissance intérieure à Dieu, une vie selon la justice et l'amour du prochain, plutôt que ces sacrifices humains.
    Abraham, l'ancêtre du peuple, est ainsi devenu le prototype du vrai croyant : mis à l'épreuve, il n'a pas refusé de sacrifier ce qu'il avait de plus précieux: l’enfant porteur de la promesse. Mais Dieu n'a réclamé de lui que cette totale obéissance intérieure.

    # Notre amour se mesure au don que nous faisons de nous-mêmes. Seigneur, aide-moi à ne pas lésiner quand il s'agit de t'aimer et d'aimer mes frères


    2. Lettre de saint Paul apôtre aux Romains
    Rm 8, 31-34


    Dans un même élan d'amour du Dieu Trinité, le Père donne son Fils et le Fils se donne à nous.


    FRÈRES, si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Il n'a pas refusé son propre Fils, il l'a livré pour nous tous: comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout?
    Qui accusera ceux que Dieu a choisis? puisque c'est Dieu qui justifie. Qui pourra condamner? puisque Jésus Christ est mort; plus encore: il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous.


    Ce que Dieu n'a pas réclamé d'Abraham, il l'a fait lui-même pour nous: il nous a livré son propre Fils et accepté qu'il soit mis à mort pour nos péchés. En possession d'un tel gage d'amour de Dieu pour nous, comment pourrions-nous craindre encore et ne pas nous abandonner à sa tendresse ?


    # Nous connaissons des gens dont la conscience est inquiète, qui se croient loin de Dieu ou oubliés de lui, qui vivent dans la peur Comment leur faire découvrir que Dieu est ”pour» eux et non “contre» eux ?


    3. Évangile de Jésus Christ selon saint Marc Mc 9, 2-10


    Encadré par Moïse et Élie, Jésus transfiguré se présente comme la Parole du Père

    que ces deux prophètes n'avaient fait que balbutier.


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    JÉsus prend avec lui Pierre Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l'écart sur une haute montagne.
    Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d'une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
    Elie leur apparut avec Moïse, et ils s'entretenaient avec Jésus.
    Pierre alors prend la parole et dit à Jésus: “Rabbi, il est heureux que nous soyons ici; dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »
    De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre: “Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le. » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
    En descendant de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu'ils avaient vu, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire: “ressusciter d'entre les morts ».

     

    Au milieu des diverses annonces de sa passion au cours desquelles Jésus prévient ses disciples qu'il sera défiguré par la haine des hommes, se dresse cet événement où le Christ se montre transfiguré à la fois par l'amour du Père pour son «Fils bien-aimé» et celui que Jésus porte à Dieu et aux hommes qu'il vient sauver.
    # Voir des visages transfigurés: l'enfant du catéchisme que la grâce illumine, le jeune qui vient d'être embauché, le malade qu'une visite arrache à sa torpeur, le couple qui rayonne à la naissance de son enfant... Comme nous voudrions être souvent les acteurs de ces transfigurations !


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    Est-il évident que Dieu peut se manifester par des signes ? :


    Dans l’Ancien Testament Dieu invisible se fait parfois reconnaître dans des signes extérieurs, des manifestations sensibles, des phénomènes cosmiques, qui présentent un caractère symbolique :
    - le buisson ardent qui brùle sans se consumer révèle à Moïse que Dieu est pureté, sainteté absolue (Ex 3,1-16).
    - La colonne de nuée le jour, de feu la nuit, qui précède les Hébreux fuyant l'Égypte et guide leur marche dans le désert, leur révèle Dieu lumière et présence (Ex 13, 21-22).
    - les flammes et le tonnerre du Sinaï révèlent dans toute leur force la gloire et la puissance de Dieu, lorsqu'il établit son alliance avec le peuple d'Israël (Ex 19, 16-19).
    Dans le Nouveau Testament la manifestation de Dieu. la plus importante est la Transfiguration de Jésus en présence de trois de ses apôtres. Par son visage resplendissant comme le soleil, ses vêtements éblouissants, Jésus apparaît dans sa double nature d'homme et de Fils de Dieu participant pleinement à la gloire de son Père (Mt 17, 1-9 et passages correspondants des autres évangiles.)


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    ABRAHAM, LE PÈRE DES CROYANTS :


    La figure d'Abraham, -père des croyants», domine la Bible tout entière, car elle marque le début de la révélation, c'est-à-dire d'une relation de Dieu à l'homme manifestée par la parole.
    Son histoire est rapportée par des récits bibliques écrits entre les Xe et Vle s. av. J.-C., reprenant des traditions orales très anciennes qui s'accordent bien avec le cadre de vie des XIX* et XVIII e s. av. J.-C. révélé par les découvertes archéologiques. Son nom se rattache à une racine babylonienne, “Il aime le Père», ou araméenne, «Le père est élevé». Mais la tradition biblique l'a interprété «Père
    d'une multitude».
    Originaire de Harran en Mésopotamie, chef d'un clan de pasteurs qui nomadisait plus au sud, près d'Ur en Chaldée, il entend l'appel intérieur de Dieu: «Quitte ton pays et va dans celui que je te montrerai ! ». Abraham fait confiance à l'appel de Dieu et emmène sa famille et ses troupeaux dans la terre de Canaan, aux abords de la Méditerranée A lui, dont le drame est de n'avoir pas d'enfant, Dieu promet une postérité innombrable et lui donne effectivement un fils, Isaac.
    L'épreuve : Toutefois, Dieu soumet Abraham à l'épreuve lorsqu'il lui demande précisément de sacrifier ce fils, et ainsi sa postérité. Ce récit de la Genèse (ch. 22) a été médité par toute la tradition juive, chrétienne, musulmane, pour découvrir jusqu'où vont la foi et la soumission à Dieu.
    A travers l'ensemble de la Bible revient l'éloge d'Abraham, ancêtre de tous les vrais croyants; Jésus affirme vouloir rassembler les fils d'Abraham ; les premiers écrivains chrétiens, Paul, Jacques, Jean, et l'auteur de l'épître aux Hébreux, le donnent également en exemple.
    Il est particulièrement révéré des musulmans, qui le nomment “El Khalil”, l'ami de Dieu.



    ISAAC, le fils de la promesse


    La version juive et chrétienne :


    Isaac est le fruit de l'étonnante promesse faite par Yahvé au vieil Abraham malgré leur âge avancé à l'un et à l'autre, Sara, l'épouse légale jusque là stérile d'Abraham, lui donnera un fils, Isaac ; celui-ci sera lui-même le père d'une descendance innombrable ; Isaac, vient ainsi combler les espoirs du couple, qui les croyait devenus vains. Ainsi s'ouvre la perspective de l'histoire du peuple élu d'où naîtra un jour le Christ.

    Or, c'est ce fils unique que Dieu demande à Abraham de sacrifier, paraissant ainsi se mettre en contradiction avec sa promesse de descendance. Pourtant Abraham fait confiance à Dieu, Il s'agissait seulement pour Dieu de mettre cette foi d'Abraham à l'épreuve; Isaac, sorti indemne de l'aventure, sera le père de Jacob qui, lui-même, par ses 12 fils, sera le fondateur du peuple juif, chez qui naîtra un jour le Christ.

    La version musulmane (de Mahomet et du Coran) : Il est à remarquer que Mahomet, fondateur de l’islam voudra, lui aussi, légitimer sa nouvelle religion en la rattachant, plus de deux millénaires plus tard, à cette figure patriarcale, quitte à déformer le texte biblique d’une façon manifeste et à tordre le sens de la Tradition établie.

    C’est ainsi que par opposition farouche aux communautés juives de son époque, qui refusaient de reconnaître son autorité religieuse et civile, il remplace Isaac par Ismaël, le fils d’Abraham et de sa servante Agar, rejeté par ce dernier, et qu’il prétend devenu pour Dieu le “fils d’adoption”.

    Ismaël est ainsi considéré par les musulmans arabes comme leur ancêtre éponyme (les ismaëliens).
    Source THEO


    Les sacrifices humains dans la pré-histoire

    Il est certain que les sacrifices humains (« le fait de rendre sacré ») sont très anciens,mais impossible d'en dater l'origine. Il est probable que c’était là une pratique courante, parmi les divers peuples contemporains d’Abraham, le sacrifice étant un don fait au(x) dieu(x) ou esprit(s), une offrande, pour en obtenir un bienfait. Et dans la hiérarchie des sacrifices, le sacrifice humain était le plus puissant, le plus exceptionnel, Rien donc d’étonnant que Abraham se soit plié à l’usage.
    Il existait également une gradation, le sang d'un esclave ennemi n'ayant pas la même valeur sacrificielle que celui d'un fils de roi.


    De nos jours, un sacrifice, au sens le plus large, est le fait de renoncer à quelque chose de précieux pour obtenir autre chose que l'on estime encore plus précieux. Certains comportements contemporains, conduisant à des morts, bien que non reliés à une pratique explicitement religieuse, sont parfois analysés comme des sacrifices humains.

    Ainsi les pilotes de guerre japonais de 1944-1945 se trouvaient placés, en simplifiant, devant le choix suivant.

    - Ou ils attaquaient les navires américains de la façon classique (bombardement en piqué suivi d'une remontée en chandelle) et ils avaient environ soixante-dix pour cent de risque d'être tués, vu l'efficacité de l'artillerie adverse, et dix pour cent de chances d'atteindre leur cible;
    - ou bien ils adoptaient la nouvelle technique kamikaze, et le risque d'être tué passait à cent pour cent, mais les chances de faire mouche étaient triplées ou davantage. Un calcul élémentaire prouve que le choix de la deuxième solution était rationnel, à condition d'attacher plus de prix à la victoire qu'à leur vie.
    Le cas, plus actuel, des "kamikazes" islamistes est plus ambigu, dans la mesure où ils espèrent gagner ainsi plus sûrement le paradis.
    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sacrifice_humain