Ml 1, 14b- 2, 2b.8-10 / PS 130 / 1 Th 2, 7b-9.13/ Mt 23, 1-12
Chacun à sa place, à sa juste place, selon l'esprit et non la lettre!
FIL CONDUCTEUR :
« Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé ». C’est Dieu qui fixe la place de chacun, ce ne sont pas les hommes ! Par contre, à la juste place que Dieu nous assigne, c’est à nous qu’il revient d’y œuvrer avec amour pour accomplir le Plan de Dieu.
PRINCIPAUX POINTS :
- Certes, Dieu a une place pour chacun et nous la montrera si nous désirons vraiment la connaître. Mais la détermination de notre juste place se heurte à deux forces convergentes que sont :
- la vanité ou même l'orgueil de l'homme
- et, en face, la flatterie intéressée!
Jésus nous invite à ne mettre personne sur un piédestal, et à ne pas fouler aux pieds, non plus, celui qui tombe ! Voila ce que Jésus démasque… en nous disant : « n’appelez pas….(pour flatter), ne vous faites pas appeler….(par vanité ou orgueil) ».
- Jésus nous met en garde contre un certain désir de pouvoir et de domination. C’est ce qu’il vise en disant aux disciples de ne pas se faire appeler « Père »….avec une majuscule, comme l’imposait l’empereur de Rome à tous ses sujets. Le seul véritable Père de l’humanité, c’est notre Père du Ciel !
Par contre, Jésus n’a jamais demandé de rompre ce lien privilégié qu’est l’appellation de « père », par un fils à son père, lorsque cette dénomination exprime tout à la fois l’affection paternelle, l’amour filial, le respect, la reconnaissance, dans cette liberté qui caractérise l’amour véritable. Jamais un père digne de ce nom n’empêchera ses enfants et petits enfants de l’appeler « papa » sous prétexte d’être fidèle à la lettre de l’évangile : ce serait ridicule!
- La mise en garde de Jésus s’applique aussi à l’appellation de « docteur » ou de « maître », quand elle procède d’un désir de domination.
« Les scribes et les pharisiens, nous dit Jésus, ont la charge de vous donner les enseignements de Moïse…..accueillez donc ce qu’ils vous transmettent (réellement de la part de Moïse!)….mais gardez vous de leur hypocrisie et ne copiez pas ce qui, dans leur attitude est contraire à ce qu’ils enseignent ».
4. C’est le désir de puissance que Jésus condamne ainsi que l'hypocrisie.
Jésus vise là ceux qui se targuaient d’être des « docteurs de la Loi » !
Nous faut-il alors renoncer à appeler "docteur" ceux auxquels nous confions le soin de notre santé?
Le simple bon sens nous l'interdit, de même qu'il ne nous permet pas, non plus, d'exiger avec véhémence cette appellation, tout comme celle de "père", de la part de ceux qui sont nos fils ou nos "patients", le cas échéant!
Ce n’est, en effet nullement un signe de soumission de leur part, de nous appeler ainsi! Mais c'est l’affirmation d’une amitié réciproque, avec confiance, dans l'assurance d’une disponibilité rassurante et fraternelle, jour et nuit et par tous les temps. C'est le partage de la joie dans la guérison, le soutien dans l'épreuve de l’échec ou la mort. Bref, l'appellation de "père" ou "docteur", dans ces cas là, est témoignage de respect discret, dans sa simplicité et sa fidélité. Pas question de rejeter dans ces conditions, avec les appellations de "père" ou "docteur" les vraies valeurs qu'elles signifient, prônées par Jésus lui-même ! Souvenons nous également que, enfants d'un même Père, nous sommes tous frères (verset 8).
Merci Jésus de nous avoir montré, dans ce passage d’évangile, si mal compris par certains, que ce qui compte n’est pas la lettre mais l’esprit !
La lettre est cause d’intolérance, de division, de guerres…toutes choses que Jésus a combattues, jusqu’à en mourir.
L’esprit, au contraire, c’est ce qu’insuffle en nous l’Esprit d’Amour !
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com
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