Mc 10, 35-45 avec Is 53, 10-11 et Hb 4, 14-16
Quelle sorte de religion pratiquons-nous ?
Fil conducteur :
Le long cheminement des apôtres, allant d'une croyance très "mélangée", jusqu'à la FOI qui les a jetés sur les routes du monde pour annoncer la Bonne Nouvelle, est pour nous source d'espérance. Nous avons, en effet, à faire le point, aujourd'hui, sur notre "religion" personnelle, par rapport à ce que nous voyons dans le "monde" autour de nous. Nous devons aussi profiter de tout ce que Jésus nous a apporté pour parvenir, nous aussi, à cette FOI libératrice!
Principaux points :
1) Première constatation : l’énorme décalage entre ce que vient d’annoncer Jésus à ses disciples, à savoir l’imminence de sa passion, de sa mort, de sa résurrection…et la préoccupation mesquine de gloriole des apôtres Jacques et Jean. Après trois ans de compagnonnage avec Jésus, en être encore là est lamentable ! Mais dans un certain sens cela nous fait espérer que, malgré notre faiblesse, nous parviendrons, comme eux, un jour, au Royaume de Dieu.
La demande stupide de Jacques et Jean en dit long sur leur « religion », c'est-à dire ce qui les relie à Dieu !
Bien sur, ils sont « croyants », en la puissance de Dieu, en Jésus comme Messie, mais sans attacher encore à ce terme son véritable sens. Ils n’ont pas compris l’amour infini que Dieu nous manifeste en la personne et en la mission de Jésus. Leur relation à Dieu est encore basée sur la vaine gloire, sur l’obtention d’avantages personnels et non sur l’amour : ils ne sont pas dans la FOI !
2) Et nous, où en sommes-nous vraiment en matière de religion ? Disonsnous, comme beaucoup de nos contemporains que « toutes les religions se valent » ?
Cela voudrait dire que Dieu est vu de la même façon par tous les hommes. Ce n’est certainement pas le cas, outre le fait que certains ne croient pas en Dieu.
Certains voient en Dieu essentiellement la Toute Puissance (les chrétiens que nous sommes la voient aussi !). Mais si cette Toute Puissance ne s’accompagne pas d’amour, alors, la peur sera automatiquement au rendez-vous…et c’est bien ce qu’on constate (y compris chez certains qui se disent chrétiens).
Pour d’autres « croyants », la Toute Puissance divine se répartit en une multitude de « divinités » aux contours assez flous, réparties, entre le Bien et le Mal. Dans la lutte entre elles et l’issue incertaine qui en découle, l’aspiration à l’Amour et au Bonheur que tout homme porte en son coeur est insatisfaite !
Quant à la croyance en un Dieu dont la Toute Puissance solitaire, pour ne pas dire «envahissante», éclipse tout amour, nous savons combien elle risque d'entraîner l’intolérance et la haine !
Jésus, lui, est venu non seulement nous confirmer la Toute Puissance du Dieu unique, le Dieu d’Abraham et des patriarches, mais nous révéler l’Amour infini qui réunit les trois personnes de la Trinité divine.
3) Cette salutaire Bonne Nouvelle, Jésus nous demande d’y adhérer - en choisissant l’Amour comme sens à notre vie, à notre relation à Dieu et aux autres,
- en « ouvrant notre porte » (Ap 3, 20) à Celui qui vient nous apporter la certitude de l’Amour de Dieu pour nous et demeurer en nous, pour notre joie…que, dés lors, rien ni personne ne pourra nous retirer !
Si ce dimanche est celui « de la mission », on peut évoquer celle-ci, qui est :
- certes témoignage du bonheur que la FOI procure en notre vie dés maintenant,
- mais aussi explications sur le chemin qui y mène, fournies à ceux qui sont « en recherche ». Ainsi, à ceux qui nous disent désirer « la foi » mais « ne l’ont pas », nous pouvons préciser que « pour ouvrir la porte », il faut déjà avoir choisi « l’amour » et non l’indifférence ni, à plus forte raison la haine sous toutes les formes que ce soit !
- quant à l’incidence de la « mission » sur notre vie concrète, elle concerne évidemment tous les aspects de notre vie, selon notre vocation propre. La « mission » n’est pas pour « les autres » seulement, mais pour tous les baptisés conscients de la grâce de leur baptême.
Michel ANDRE, diacre.