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Des talents à faire fructifier ?

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5e année N° 222 33e dimanche du temps de l’Église 16 novembre 2008
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DES TALENTS À FAIRE FRUCTIFIER ?


Éclairé rétrospectivement par la parabole des talents, le poème du livre des Proverbes exaltant une femme vaillante peut être lu dans la perspective d'un idéal de vie généreuse, dynamique et ouverte au risque.

Il est vrai qu'avec la parabole de Matthieu nous pénétrons dans un monde plus complexe, où le mécanisme de l'enrichissement annonce étrangement le système capitaliste. Il s'agit de faire fructifier une somme d'argent, par le travail certes, mais aussi par un placement judicieux.

La pointe du texte est dirigée contre la conduite timorée et stérile du troisième serviteur. C'est une illusion de croire que le salut puisse résider dans
la simple conservation de ce qu'on a.

Enterrer son unique talent, c'est se soustraire à l'Alliance que Dieu propose à chacun de nous, à la mesure des dons qu'il a reçus.

 

 

Mes pensées, dit le Seigneur Dieu, sont des pensées de paix et non pas de malheur.
Appelez-moi, je vous écouterai et, de partout, je vous rassemblerai.

1. Lecture du livre des Proverbes Pr 31, 10 ... 31

Voici le portrait d'une femme de ressources, tant pour son travail que pour son ouverture aux pauvres.

LA FEMME VAILLANTE, qui donc peut la trouver ? Elle est infiniment plus précieuse que les perles. Son mari peut avoir confiance en elle : au lieu de lui coûter, elle l'enrichira. Tous les jours de sa vie, elle lui épargne le malheur et lui donne le bonheur. Elle a fait provision de laine et de lin, et ses mains travaillent avec entrain. Sa main saisit la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau. Ses doigts s'ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.

Décevante est la grâce, et vaine la beauté; la femme qui craint le Seigneur est seule digne de louange. Reconnaissez les fruits de son travail : sur la place publique, on fera l'éloge de son activité.

Ce très beau poème en faveur de la femme prend toute sa signification si l'on songe que dans l'Antiquité, la femme était habituellement
considérée comme la chose de son mari. *

Le poème biblique s'attache à décrire ses qualités d'épouse et de mère, tout autant que son activité économique qui la sort du seul horizon de son foyer. Mais plus que toutes ces qualités, l'auteur célèbre son ouverture de coeur devant Dieu et le pauvre.

Si la grâce et la beauté sont un charme certain, combien décevantes sont-elles si elles ne s'accompagnent pas de toutes ces qualités!
# « Elle lui donne le bonheur » Donner le bonheur, c'est souvent le fruit d'une attention sans cesse renouvelée à l'autre, dans un couple, entre amis et dans les rencontres quotidiennes. À qui donner cette semaine ce bonheur?

Première lettre de St Paul Apôtre aux Thessaloniciens 1 Th 5, 1-6

Nous attendons la venue de Jésus Christ dans la gloire, mais il viendra comme un voleur dans la nuit. Ne nous laissons pas surprendre !

FRÈRES, au sujet de la venue du Seigneur, il n'est pas nécessaire qu'on vous parle de délais ou de dates. Vous savez très bien que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront: “ Quelle paix ! quelle tranquillité ! », c'est alors que, tout à coup, la catastrophe s'abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte: ils ne pourront pas y échapper.

Mais vous, frères, comme vous n'êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour; nous n'appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres.

Toute l'existence chrétienne est sous le signe de l'espérance: celle du Jour où Jésus Christ se manifestera comme le Seigneur de tout homme et de tout l'univers. Sûrs de la Parole de Dieu, nous savons qu'il accomplira ce qu'il a promis et déjà commencé: un monde nouveau pointe déjà au sortir de la nuit. Nous n'en connaissons pas la date, nous savons seulement que ce Jour surprendra les hommes qui se confiaient aveuglément en eux-mêmes, mais viendra comme un jour de joie pour tous ceux qui se laissent conduire par la lumière du Christ.
Vivre dans l'espérance de ce Jour, c'est travailler avec vigilance à l'oeuvre de Dieu, à la création nouvelle de toutes choses, à faire naître une humanité nouvelle.


# Pour qu'il n'entre pas dans notre vie par effraction, tel un voleur dans la nuit, laissons ouverte la porte de notre cœur à Îous les passages
du Seigneur, qu'il vienne à nous par sa Parole ou dans le visage de nos frères, les hommes !


3. Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu Mt 25, 14-30


On ne peut accueillir l'Évangile sans avoir le goût du risque. La prudence en ce domaine mène à l'imprudence.


JESUS parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : « Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs

À l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités.

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Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.

~~ Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit: "Seigneur, tu m'as confié cinq talents; voilà, j'en ai gagné cinq autres. - Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître."Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit: "Seigneur, tu m'as confié deux talents; voilà, j'en ai gagné deux autres. - Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître."

Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit: "Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient."

«Son maître lui répliqua: "Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres - là il y aura des pleurs et des grincements de dents! "»

Libération de la femme : Il est évident que c’est le christianisme qui a le plus fait pour elle.

Cas du troisième serviteur : Cette parabole attire notre attention sur ce serviteur qui se juge lui-même : il savait que son maître lui
réclamerait davantage, mais par peur du risque, il s'est refusé à mettre en valeur le bien reçu ; pourtant, il s'estime juste: « tu as ce qui
t'appartient», insinuant l'injustice de son maître à lui réclamer davantage.

Qui est visé derrière ce troisième serviteur? Tous ceux qui devant le message de l'Évangile refusent les exigences de Dieu : les pharisiens
du temps de Jésus qui s'enferment dans leurs bonnes oeuvres, croyant être ainsi quittes devant Dieu ; les chrétiens d’aujourd’hui qui enfouissent la Bonne Nouvelle par peur du risque à se compromettre pour elle ; ceux qui se reposent sur la bonne conscience de leur baptême et de leur pratique religieuse en pensant que Dieu n'en demande pas davantage ; ceux qui ne vont pas jusqu'au bout de leurs possibilités, parce qu'il est plus sage de se ménager..

# Si le troisième serviteur avait perdu le talent confié parce qu'il avait osé prendre des risques pour le faire fructifier, son maître l'aurait
félicité de n'avoir pas été paralysé par la peur. Quelles sont les initiatives que j'ai su prendre malgré mes craintes d'échouer ?

Le talent

- Le talent, d'argent ou d'or, d'abord unité de poids de 35 kg, était alors une monnaie de compte pour les banquiers de Palestine, d'une valeur de 6000 deniers. Un denier équivalant à une journée de travail pour un ouvrier, un talent c'est 17 années de salaire - une fortune, déjà ~

- Cette démesure des chiffres invite à interpréter la parabole comme celle d'un Dieu créateur qui donne à l'homme, en toute latitude d'exploitation, ce qu'il y a de mieux pour lui, selon ses capacités (ses talents), afin qu'à son tour il devienne créateur : Dieu nous a voulus riches !

LE SEMAINIER

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