Dimanche 9 octobre à 11 heures a eu lieu à la basilique de Sainte-Anne-d’Auray (Morbihan) une cérémonie à la mémoire des agriculteurs qui ont mis fin à leurs jours.
Il y a un an, Jacques Jeffredo, maraîcher dans le Morbihan avait dressé 600 croix blanches à Sainte-Anne-d’Auray en hommage aux familles des suicidés en agriculture. Il avait pris cette initiative, alerté par un nombre de cas croissants qui lui était rapporté.
Il renouvelle cette année son initiative ce dimanche 9 octobre 2016, cette fois-ci autour d’une croix et de bougies qui symboliseront ces agriculteurs disparus.
Le suicide est aujourd'hui la 3ème cause de décès dans le monde agricole. Étranglés par une crise qui perdure, de nombreux agriculteurs français se sentent abandonnés.
«Plus de 600 agriculteurs se suicident par an. Cela représente environ deux personnes par jour, soit l’équivalent de quatre Airbus chaque année». Lui même agriculteur, Jacques Jeffredo a mis tout en œuvre pour mettre la lumière sur ce fléau peu médiatisé en France. À l’occasion d’une messe célébrée dans la basilique de Sainte-Anne d’Auvray, dans le Morbihan, ce maraîcher breton a installé sur le parvis du sanctuaire 600 croix blanches pour les 600 agriculteurs se donnant la mort chaque année.
Son action choc a rencontré un vif succès puisque près de 1 500 personnes ont répondu à l’appel. «J’ai cru voir de l’émotion sur les visages. C’est une forme de reconnaissance et de réhabilitation pour des gens qui ont donné leur vie dans la misère», a réagi Jacques Jeffredo après la messe. Ce dernier est très attaché à ce problème puisqu'il a lancé, il y a peu, une pétition en ligne pour faire connaître cette journée. Plus de 6 700 signatures ont été collectées depuis le 14 juillet.
D’après les chiffres de l’Institut de veille sanitaire, ou INVS, 485 agriculteurs exploitants sont morts par suicide entre 2007 et 2009. Des statistiques bien en-dessous des évaluations de Jacques Jaffredo mais qui représentent tout de même un suicide tous les deux jours.
Pour enrayer ce problème, le gouvernement et le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, ont promis de prendre le problème au sérieux. Un numéro national d’appel sera mis en place avec la collaboration avec l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé.