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BRELEVENEZ - LANNION - Page 460

  • Dieu et l'argent...

     

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    "Je regarde avec beaucoup plus de stupeur encore les catholiques que la lecture, même distraite, de l’Évangile ne semble pas inciter à réfléchir sur le caractère chaque jour plus pathétique d’une lutte qu’annonce pourtant une parole bien surprenante, qu’on n’avait jamais entendue, qui fût d’ailleurs restée, jadis, parfaitement inintelligible : « Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent."

    Georges Bernanos

  • “Tout homme qui fait le mal déteste la lumière”

    Dans le cadre de la "MiSE À JOUR" de notre patrimoine

    culturel, historique et religieux,

    présentation des pages des Lectures de la bible

    que l'Église propose traditionnellement en ce dimanche de l'année B .

    Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

    tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l'absence d'indication,

     

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    - Quelles que soient les infidélités de l'homme, la miséricorde de Dieu lui est acquise sans défaillance. C'est ainsi que l'auteur de la première lecture interprète après coup l'histoire de l'exil babylonien.
    - Par l'intermédiaire de Cyrus, roi des Perses victorieux de Babylone, c'est le Dieu d’Israël qui met un terme à la captivité et aux souffrances de son peuple.
    - Selon l"évangile de Jean, la vie éternelle est promise à quiconque regarde avec foi le Fils de l'homme élevé sur la croix. Parce que Jésus nous a aimés jusqu'à cette extrémité-là, les yeux levés vers le Crucifié ouvrent la voie à un retournement inouï: là où semblaient triompher les « mauvaises actions »,
    - Dieu a fait jaillir la vie. Comme l'affïrme avec force l'épître de ce dimanche, c'est par grâce que nous sommes sauvés.


    Deuxième livre des Chroniques 36,14 ... 23


    Sous le règne de Sédécias, tous les chefs des prêtres et le peuple multipliaient les infidélités, en imitant toutes les pratiques sacrilèges des nations païennes, et ils profanaient le temple de Jérusalem consacré par le Seigneur.
    Le Dieu de leurs pères, sans attendre et sans se lasser, leur envoyait des messagers, car il avait pitié de sa Demeure et de son peuple. Mais eux tournaient en dérision les envoyés de Dieu, méprisaient ses paroles, et se moquaient de ses prophètes ; finalement, il n'y eut plus de remède à la colère grandissante de Dieu contre son peuple.
    Les Babyloniens brûlèrent le temple de Dieu, abattirent les murailles de Jérusalem, incendièrent et détruisirent ses palais, avec tous leurs objets précieux. Nabuchodonosor déporta à Babylone ceux qui avaient échappé au massacre ; ils devinrent les esclaves du roi et de ses fils jusqu’au temps de la domination des Perses.

    Or, la première année de Cyrus, roi de Perse, pour que soit accomplie la parole proclamée par Jérémie - « La terre sera dévastée et elle se reposera durant soixante-dix ans, jusqu'à ce qu’elle ait compensé par ce repos tous les sabbats profanés » -, le Seigneur inspira Cyrus. Et celui-ci fit publier dans tout son royaume- et même consigner par écrit - : « Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: Le Seigneur, le Dieu du ciel, m'a chargé de lui bâtir un temple à Jérusalem, en Judée. Tous ceux d'entre vous qui font partie de son peuple que le Seigneur leur Dieu soit avec eux, et qu’ils montent à Jérusalem ! »


    L’exil des juifs organisé par Nabucodonosor, en 587 av. J.C., après la destruction du Temple, et le retour de captivité autorisé par l'édit de Cyrus en 538, sont pour l'auteur du livre des Chroniques l'occasion d'une lecture religieuse de l'histoire. Le Seigneur n'est pas infidèle à son Alliance avec Israël, c'est le peuple qui s'est détourné de lui, qui s'est moqué des prophètes et s'est fourvoyé dans l'idolâtrie. Il s'est acheminé à la catastrophe. Mais Dieu reste fidèle: c'est par un roi païen qu'il accomplira la promesse de Jérémie annonçant que les exilés rentreront dans leur pays et rebâtiront le Temple. Ainsi l'auteur voulait-il maintenir vivante la confiance du peuple dans la fidélité de Dieu à ses promesses messianiques.

    # Pour accomplir sa promesse envers son peuple, le Seigneur a inspiré un étranger, Cyrus, roi de Perse. Aujourd'hui encore des hommes et des femmes qui ne partagent pas notre foi, font avancer la démocratie, la justice et la paix. lis sont inspirés par Dieu, les reconnaissons-nous?



    2. Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens Ep 2, 4- 10


    C'est parce que Dieu est riche en miséricorde, et non à cause de nos actes, qu'il nous a recréés en Jésus Christ.

    FRÈRES, Dieu est riche en miséricorde; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a fait revivre avec le Christ: c'est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités; avec lui, il nous a fait régner aux cieux, dans le Christ Jésus.

    Par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus, il voulait montrer, au long des âges futurs, la richesse infinie de sa grâce. C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos actes, il n'y a pas à en tirer orgueil. C'est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus Christ, pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre.


    La création de l'homme et son salut en Jésus Christ ne sont pas pour Paul deux moments distincts de l'histoire, comme si après avoir créé l'homme, Dieu voulait rattraper son oeuvre mise à mal par le péché en nous donnant un Sauveur. Non! Dieu «nous a créés en Jésus Christ»; c'est là l'intention première de son amour qui se réalise au long des âges et révèle la richesse infinie de sa grâce. Le but de la création n'est atteint que lorsque nous sommes ressuscités avec Jésus, lorsque nous régnons aux cieux avec lui.
    S'il ne dépend de nous d'être ainsi créés et aimés de Dieu, il dépend de nous de correspondre à cet acte de création continuelle par une vie conforme à la voie que Dieu a tracée pour nous.

    ## Les hommes ont été créés en Jésus Christ, ce qui signifie que Jésus Christ est le prototype de l'humanité accomplie. Comment rendre grâce au Père d'avoir formé un tel projet pour les hommes, qui n'a rien d'une vocation au rabais ?


    3. Évangile de Jésus Christ selon saint Jean Jn 3, 14-21


    Dieu a tant aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique pour que tout homme obtienne la vie.


    De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que assis.JPGtout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.

    Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

    Et le jugement, le voici: quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs ceuvres étaient mauvaises. En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière: il ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne lui soient reprochées; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses oeuvres soient reconnues comme des oeuvres de Dieu.


    - Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique. » Désormais tout homme est appelé à prendre position devant ce geste d'amour de Dieu en la personne de Jésus. Ce sont les hommes qui portent sur eux le jugement, ce n'est pas Dieu qui condamne. Celui qui fait le mal refuse l'amour qui aurait éclairé sa vie; celui qui agit selon la vérité - et cette vérité c'est l'Évangile d'amour que révèle Jésus - vient au Christ, d'une manière explicite ou non, et sa vie en est illuminée. Comme le serpent de bronze dressé sur un mât dans le désert guérissait les Hébreux des morsures de scorpions s'ils le regardaient avec foi, ainsi Dieu un regard d'amour et de foi vers Jésus Christ élevé sur la croix sauvera les hommes de la mort.
    C'est donc devant la croix de Jésus que chacun décide de son propre jugement final.

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    (1) - Les chroniques.- un livre en 2 volumes, écrit par un lévite (un religieux) du 1Ve s av. J-C. C’est moins l’hisitoire d’Israël qu’une réflexion théologique sur la fidélité et l'infidélité du peuple juif à son Dieu.


    (2) Une théologie de la rétribution : Le texte rend compte ici du pillage du Temple et de la ville deJérusalem par les troupes de Nabuchodonosor, roi de Babylone (en Iraq actuel). Ce pillage précéda la déportation à Babylone, en 586 av. J.-C. Une cinquantaine d’années plus tard, Darius, roi des Perses (Iran actuel) s’empara à son tour de Babylone. En gestionnaire avisé, il rendit la liberté aux exilés juifs, considérant qu’ils lui seraient plus utiles comme travailleurs libres dans leur pays que comme esclaves en Babylonie.

    Sédécias est le vingtième et dernier roi de Juda (597-587): il mourut en captivité à Babylone, image de celui qui reste sourd à la parole de Dieu.

    la rétribution : Pour l'auteur des Chroniques, la rétribution est immédiate : Dieu ne diffère pas son jugement et chaque génération répond pour ses propres actes et en reçoit bénédiction ou châtiment Pour les juifs, cette théologie se fonde sur la foi en un Dieu vivant et présent, qui intervient dans le cours de l'histoire.: Dieu est un Dieu de tendresse et de miséricorde, contrairement aux dieux des peuples païens voisins.

    (3) L'élévation - Jean dit que le Christ doit être « élevé de terre ». C'est-à-dire cloué sur une croix, mais aussi exalté, glorifié, car tel est le mystère de la croix : l'abaissement est le lieu de la glorification.

    Trois «élévations» ont marqué la vie de Jésus:
    - il a été élevé de terre sur la croix. Cette croix manifeste à tous, par sa dimension verticale, la relation privilégiée de Jésus à son Père et, par sa dimension horizontale (avec les bras ouverts), son amour universel;
    - il a été relevé du tombeau où il gisait. relevé de la mort;
    Le Père l'a « remis debout ». Il se dresse désormais, vainqueur.
    - il s'est élevé aux cieux, le jour de l'Ascension glorieuse. Il vit à jamais, élevé au-dessus de l'espace-temps qui le limitait.


    Source :Le Semainier Chrétien, F-56120 GUEGON www.edmc.fr

     

     

  • Allez, dégagez-moi ça !...

    Dans le cadre de la "MiSE À JOUR" de notre patrimoine

    culturel, historique et religieux,

    présentation des pages des Lectures de la bible

    que l'Église propose traditionnellement en ce dimanche de l'année B .

    Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

    tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l'absence d'indication,

     

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    C'est un même souffle prophétique qui anime les Préceptes du Décalogue et le récit des marchands chassés du Temple. Dans les deux cas, il est question de la fidélité à l’Alliance. Or l'idolâtrie menace toujours le coeur de l'homme.

    En confondant commerce et religion, les contemporains de Jésus transforment le Temple en «Maison de trafic». Mais l'évangile de Jean se distingue des synoptiques en faisant remarquer que Jésus «parlait du Temple de son corps ».


    Désormais, la maison de Dieu parmi les hommes n'est autre que le corps de Jésus, c'est-à-dire à la fois son humanité et le corps ecclésial que forment ses disciples.

    Détruit par les hommes, puis relevé par Dieu, le corps deJésus révèle l’éminente dignité de tout être vivant. En lui éclate la folie de l'amour dont Dieu aime les hommes.


    Tel est le vigoureux message de l'épître d'aujourd'hui.

    1. Lecture du livre de l’Exode Ex 20, 1-17

    La pratique du Décalogue est la réponse du peuple à l'initiative du Dieu qui libère.


    Sur le Sinaï, Dieu prononça toutes les paroles (1) que voici : «Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison d'esclavage. Tu n'auras pas d'autres dieux que moi.
    [Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images, pour leur rendre un culte.
    « Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux: chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu'à la troisième et la quatrième génération; mais ceux qui m'aiment et observent mes commandements, je leur garde ma fidélité jusqu'à la millième génération.]
    Tu n'invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son nom pour le mal.
    - Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré.
    - [Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l'honneur du seigneur ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l'a consacré.
    Honore ton père et ta mère afin d'avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.
    Tu ne commettras pas de meurtre. (2) Tu ne commettras pas d'adultère.Tu ne commettras pas de vol.
    Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras pas la fernrne de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, nï rien de ce qui lui appartient.» (3)

    Ces dix commandements sont LE CODE DE LA ROUTE d'un peuple sorti de l'esclavage et qui marche vers la liberté sous la conduite du Dieu libérateur. Ils ont pour but de garantir et de baliser cette marche en dénonçant les idoles qui asservissent l'homme et en rnettant en garde contre la tentation d'asservir son frère en lui volant sa femme, ses biens ou sa réputation.

    Ce code peut nous paraître simpliste au regard de l'Évangile, mais peut-on prétendre vivre l'Évangile sans être d'abord fidèle à ces commandements ?

    # Aimer, c'est avoir un amour exigeant pour celui que l'on aime. Comment concilions-nous amour et exigence dans notre tâche de parents, d'éducateurs, d'enseignants ou de catéchistes ?


    2.Première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens Co 1, 22-25


    Que Dieu se soit révéIé dans un crucifié prendra toujours les hommes à contre-pied de leurs idées sur Dieu et sur l'homme.

    FRÈRES, alors que les juifs réclament les Signes du Messie (4), et que le monde grec recherche une sagesse> (5), nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les peuples païens (6). Mais pour ceux que Dieu appelle, qu'ils soient juifs ou Grecs, ce Messie est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car la folie de Dieu est plus sage que l'homme, et la faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme.


    La réflexion des philosophes grecs sur Dieu et le sens aigu de la grandeur divine qu'avaient les Juifs sont certainement parmi les plus hauts sommets spirituels de l'Antiquité.
    Cette recherche avait conduit le monde grec à la conception d'un Dieu rationnel, norme suprême de l'intelligence et de l'harmonie de l'univers, et le monde juif à celle d'un Dieu tout-autre, inaccessible, le Tout-Puissant créateur et maître de l'histoire.
    Et qu'a fait Dieu? Il a planté la croix de son Fils en plein milieu de ce monde. Et qu'annoncent Paul et les apôtres? Que cet homme crucifié est l'ultime parole où Dieu se fait connaître et qu'en lui repose le salut du monde!
    Et qu'est-ce que l'Église? Le groupe de ceux qui, devant cette folie de Dieu au regard des hommes sensés, ont abandonné toute assurance propre, toute prétention à se valoriser eux-mêmes pour croire que cette faiblesse infinie de Dieu est la force qui transformera le monde!


    3. Évangile de Jésus Christ selon saint Jean jn 2, 13-25

     

    C’est par un corps d'homme, celui de Jésus ressuscité, que Dieu se rend présent désormais à tous les hommes.

    Comme la Pâque des juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de boeufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et  leurs boeufs; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : «Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » (7)colombes.JPG

    Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture :“L’amour de ta maison fera mon tourment”. Les juifs l'interpellèrent: «Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là? » Jésus leur répondit: «Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. ».

    Les juifs lui répliquèrent: « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
    Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
    Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
    Pendant qu'il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque beaucoup crurent en lui, à la vue des signes qu'il accomplissait. Mais Jésus n'avait pas confiance en eux, parce qu'il les connaissait tous et n'avait besoin d'aucun témoignage sur l'homme : il connaissait par lui-même ce qu'il y a dans l'homme.


    Les sacrifices d'animaux et les offrandes que faisaient au Temple de Jérusalem les nombreux pèlerins de la Pâque nécessitaient la présence des marchands et des changeurs qui envahissaient le parvis. Ce trafic, s'il prêtait parfois à des transactions malhonnêtes, était nécessaire. Pourquoi donc le geste violent de Jésus? En agissant ainsi, Jésus met fin, symboliquement, au privilège du peuple élu: désormais c'est le Christ ressuscité qui est le seul chemin vers Dieu, le seul Temple où l'on peut rencontrer Dieu.
    Et ce nouveau Temple est universel, il n'est la propriété d'aucun peuple, d'aucune civilisation.


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    NOTES

    (1) - Le Décalogue, une loi fondamentale qui pose la double reconnaissance des droits de Dieu et des droits de l’homme, et affirme le caractère inséparable de ces deux aspects.
    Le Décalogue
    - Le Décalogue, c'est-à-dire les « dix paroles » (l'expression « dix commandements » ne figure pas dans la Bible), désigne
    la liste des commandements présentés comme donnés par Dieu aux Hébreux dans le désert par l'intermédiaire de
    Moise. Le texte en est écrit sur des blocs de pierre appelées « Tables de la Loi ».
    Dieu parle à son peuple. C'est une des affirmations essentielles de notre foi.

    Ces dix commandements sont des paroles de vie, comme des balises qui indiquent la route pour aller vers Dieu. Aussi est-il le fondement de la morale, et sans doute pas seulement de la juive et de la chrétienne.


    (2) - La préférence donnée à la forme négative, à l'interdiction, relève d'une certaine sagesse: les limites aident à grandir.

    (3) - De dix à un - Les dix commandements peuvent se résumer en deux thèmes: respect de Dieu et respect des autres.
    Jésus les résumera en deux grands commandements: amour de Dieu et amour du prochain.
    Et saint Jean les unifiera en rapportant le commandement de Jésus: « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (15,12) Car il n'y a qu'une façon d'aimer Dieu, c'est d'aimer les autres.
    L'avons-nous remarqué ? Jésus ne nous dit pas: « Aimez-moi comme je vous ai aimés » Il nous tourne vers l'amour du prochain.

    (4)-« Les juifs réclament les signes du Messie »: Jésus s'était plaint de l'appétit de ses contemporains pour les signes spectaculaires et avait refusé d'y répondre (Mt 12, 38 ; 16, 1). De fait, les juifs attendaient des interventions divines en leur faveur, comme celles qu'ils avaient vues tout au long de leur histoire; comme celles qu'ils se remémorent chaque année pour la Pâque.

    (5) « Le monde grec recherche une sagesse » : les Grecs cherchent Dieu par des moyens humains. Ils représentent les païens les plus cultivés, adeptes de philosophie, créateurs de systèmes, hommes du raisonnement.

    (6)- « Nous proclamons un Messie crucifié »: cette affirmation a dû paraître, en son temps, d'une très grande audace !
    Les crucifiés, à Jérusalem, étaient soit des « terroristes », soit des assassins (ou considérés comme tels ).
    Paul refuse de partager l'attente des juifs, ses contemporains: un messie puissant qui triompherait des Romains, les occupants. Jésus a accepté la mort la plus redoutée, la plus méprisée, pour signifier, d'un signe extrême, que l'amour de son Père pour l'humanité allait « jusqu'au bout » de l'infinie tendresse.

    (7) - Le culte, au Temple de Jérusalem

    Dans le Temple de Jérusalem, coeur de la vie religieuse en Israël, étaient célébrées de nombreuses fêtes qui attiraient des foules de pèlerins venus non seulement de Palestine, mais des quatre coins du monde connu où les juifs étaient dispersés.

    Outre la prière des psaumes, la visite au Temple comportait des offrandes d'animaux destinés à être sacrifiés: taureaux et béliers pour les plus riches, pigeons et colombes pour les petites bourses.
    Naturellement, de nombreux marchands proposaient ces produits qu'ils étaient sûrs de vendre. Par ailleurs, pour ces acheteurs très cosmopolites, il fallait des changeurs de monnaie. Les uns et les autres finissaient par envahir l'espace même du Temple, et tout ce réseau de marchands, de marchandises et de marchandages finissaient par être autant d'obstacles à la rencontre avec le Seigneur.
    D'où la colère de Jésus: « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic ! »

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    L’Indignation, une vertu ? :

     

    Parmi les dynamismes qui assurent le progrès spirituel de l'humanité, on peut compter l’Indignation. Il peut paraître étrange d'en faire une vertu. Toute société a peur de ceux qui ne veulent pas supporter l'injustice, et qui clament cette volonté de ne pas supporter l'insupportable !

    L'indignation est « un sentiment de colère soulevée par une action qui heurte la conscience morale ». Habituellement, il faut du courage pour oser exprimer son indignation, surtout si le forfait » est commis ou toléré par l'autorité en place. L'indignation est l'opposé de la courtisanerie.

    Au cours de l'Histoire, les chrétiens ont trop généralement commis la faute grave de ne pas s'indigner (sauf un tout petit nombre) devant la guerre de terreur menée contre les Indiens, devant la traite des Noirs qui dura près de trois siècles, devant les pogroms de toutes sortes... Il y a des indignations nécessaires. Aujourd'hui, face à la famine, avons-nous une réaction suffisante de refus ?

    L’indignation est le corollaire même de l'amour, comme le montre bien l'épisode de Jésus chassant les marchands du Temple. La colère du Christ n'a qu'une source : l'amour de son Père qui, pour Israël, habite le Temple.

    Il peut y avoir ainsi un usage bon de l'agressivité, quand nous l'utilisons avec calme contre la haine, l'indifférence et la bêtise. La colère devient bonne quand, unie à une véritable charité, elle dénonce le mal,

    Source : Le Semainier Chrétien, F-56120 GUEGON www.edmc.fr