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BRELEVENEZ - LANNION - Page 461

  • Préparez le chemin....

    Dans le cadre de la ”MiSE À JOUR” de notre patrimoine

    culturel, historique et religieux,

    présentation des pages des Lectures de la bible

    que l’Église propose traditionnellement en ce dimanche de l’année B .

    Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

    tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l’absence d’indication,

     

    5e année N° 225                2e dimanche de l’Avent                      07 décembre 2008                 Année B



    Jean le Baptiste.JPG PRÉPAREZ  LE CHEMIN…

     

     

    L’humanité d'aujourd'hui aspire à un monde qui réponde mieux que l'actuel à son exigence de justice et à son insatiable soif de bonheur 
    Hélas ! rares sont ceux et celles qui acceptent de confronter leurs rêves ou leurs désirs aux lentes maturations que requiert une vraie conversion des mentalités et des comportements.

    Aux juifs déportés à Babylone, un prophète donne cette assurance : oui, le retour est à portée d'espérance, mais c'est Dieu qui prendra la tête de son peuple meurtri et pardonné, écartant tous les obstacles de la route.
    Préparer le chemin du Seigneur, c'est aussi la mission du Baptiste. Seul l'homme repentant est apte à accueillir le Messie et à faire sienne la patience de Dieu dont parle l'apôtre. Il faut de la ténacité pour rendre droits les sentiers tortueux.


    1. Lecture du livre d'Isaïe Is  40, 1-5. 9-11
    Dieu vient parler au cœur de son peuple, il vient le libérer et lui révéler sa tendresse. Ce programme qu'annonçait Isaïe est toujours celui de l'Avent.

    CONSOLEZ, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et proclamez que son service est accompli, que son crime est pardonné, et qu'elle a reçu de la main du Seigneur double punition pour toutes ses fautes. »
    Une voix proclame : «Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits et les escarpements seront changés en plaine. Alors la gloire du Seigneur se révélera et tous en même temps verront que la bouche du Seigneur a parlé. »

    Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda: «Voici notre Dieu.» Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance et son bras est victorieux. Le fruit de sa victoire l'accompagne et ses trophées le précèdent.
    Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits.


    La deuxième partie du livre d'Isaïe qui date de la fin de l'exil (539 av. J-C) et débute par cet appel pressant : “ Consolez, consolez mon peuple”, a été dénommée le «Livre de la consoIation d'Israël».
    Consoler ce peuple, c'est l'assurer qu'il n'est pas abandonné de Dieu malgré son péché, c'est lui crier cette bonne nouvelle que Dieu vient le libérer de sa captivité, c'est lui révéler la tendresse de Dieu qui porte sur son cœur ses enfants comme un berger le fait pour ses agneaux fragiles.
    Nous trouvons ici le premier emploi religieux dans la Bible du verbe « évangéliser»; il signifie proclamer cette bonne nouvelle qui est tout à la fois annonce du pardon, promesse de libération et révélation de l'amour de Dieu pour les hommes.

    # « Parlez au coeur » Quels sont ceux, Seigneur, à qui tu veux parler en te servant de Moi (Malades, enfants mal aimés, personnes âgées, gens déprimés) pour qu'ils se découvrent portés sur ton coeur ?


    2.  Deuxième lettre de saint Pierre Apôtre 2 P 3, 8-14
    Dieu, Maître des temps et de l'histoire, nous conduit avec patience vers une terre nouvelle où habitera la justice.

    FRÈRES bien-aimés, il y a une chose que vous ne devez pas oublier: pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour.
    Le Seigneur n'est pas en retard pour tenir sa promesse, comme le pensent certaines personnes; c'est pour vous qu'il patiente : car il n'accepte pas d'en laisser quelques-uns se perdre - mais il veut que tous aient le temps de se convertir.
    Pourtant, le jour du Seigneur viendra comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments en feu seront détruits, la terre, avec tout ce qu'on y a fait, sera brûlée. Ainsi, puisque tout cela est en voie de destruction, vous voyez quels hommes vous devez être, quelle sainteté de vie, quel respect de Dieu vous devez avoir, vous qui attendez avec tant d'impatience la venue du jour de Dieu, (ce jour où les cieux embrasés seront détruits, où les éléments en feu se désagrégeront). Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c'est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice.
    Dans l'attente de ce jour, frères bien-aimés, faites donc tout pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix.

    C'est une tentation continuelle aujourd'hui comme aux premiers temps de l'Église, de penser que Dieu est inerte et prend bien du retard à accomplir sa promesse de faire surgir un monde nouveau où habitera la justice.
    Mais n'est-ce pas d'abord notre impatience qui nous fait juger ainsi ? Dieu ne mesure pas le temps à nos projets, ni son amour pour les pécheurs qu'il veut tous sauver, aux trop courts délais que nous leur accordons. Heureusement !
    Pourtant, la certitude de la venue du Jour du Seigneur nous rappelle que ce monde où nous vivons, n'est pas définitif. Il doit être nettoyé de ses injustices (dans la Bible, le feu est très souvent le signe symbolique de la purification du péché), il doit être renouvelé par la justice de Dieu. À nous de collaborer au projet de Dieu en vivant en conformité avec ce monde que nous espérons.

    # Dieu prend son temps alors que si souvent nous n'avons pas le temps d'écouter, de comprendre, d'aimer et de nous laisser aimer !


    3. Évangile de Jésus Christ selon saint Marc Mc 1, 1-8
    Préparez le chemin du Seigneur ! C'est aussi à nous que Jean Baptiste adresse ce pressant appel.

    COMMENCEMENT de la bonne nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu.
    Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe: Voici que j'envoie mon messager devant toi, pour préparer ta route. A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
    Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait :
    “Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l'eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
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    Jean le Baptiste

    Le précurseur :
    Dernier des prophètes de l'ancienne alliance, Jean le Baptiste ouvre le temps de la Nouvelle Alliance, en tant que précurseur du Christ.

    Le cousin de Jésus : Luc, dans son évangile, met en parallèle l'enfance de Jésus et celle de Jean son cousin (sa naissance fut annoncée à ses vieux parents, Élisabeth et Zacharie, par l'ange Gabriel).

    Membre des Esséniens ? On retrouve Jean adulte, dans le désert, dans les années 27-29, puis dans toute la contrée du Jourdain. Son existence est celle d'un ascète, son langage est rude, ses préceptes exigeants. Tous ces traits évoquent la spiritualité de la communauté essénienne installée à Qumrân. Mais les Esséniens ne baptisaient pas.

    Il prêche et baptise - Jean, lui, prêchait « un baptême de conversion », de pénitence : divers mouvements religieux se caractérisaient alors par une pratique parfois quotidienne de bains ou d'ablutions en vue de la purification des impuretés (pratique plus rituelle qu'hygiénique). Le baptême de Jean, qui annonce le baptême chrétien, s'en distingue : il est offert à tous, et n'est reçu qu'une fois, comme ultime préparation au jugement dernier. La plongée dans le Jourdain signifiait et consacrait la conversion.

    Jean avait des disciples. Les uns rejoignirent Jésus, d'autres (les « johannites ») sont signalés à Éphèse vers 54.

    Décapité à cause d’une promesse imprudente à une gamine -

    L'évangile raconte le baptême de Jésus par Jean, l'emprisonnement de celui-ci par Hérode dans la forteresse de Machéronte, les incertitudes de Jean concernant le Messie, sa décapitation pour plaire à Hérodiade, et sa tête offerte sur un plateau à Salomé, la fille d'Hérodiade qui dansait si bien Sa tombe était honorée en Samarie (à Sénate) au IVe siècle.

    Jean le Baptiste est aussi nommé le Précurseur du Messie. Il est fêté au solstice d'été, le 24 juin. À LANNION, l’église St Jean du Bali lui est dédiée.

    Voir en pages suivantes le petit intercalaire à ce N°225, comportant deux articles :
    La Couronne de l'Avent et Paul, le révolutionnaire, ce dernier extrait du N° ZF081201 de Zénit, agence internationale d’information

    http://www.zenit.org


    225        Les coutumes à travers l’HISTOIRE
    07/12/08

    La Couronne de l'Avent,

    On la trouve apposée sur les portes d’entrée de certaines maisons; elle a été inventée par un éducateur et théologien de Hambourg, qui avait recueilli des enfants très pauvres dans une vieille ferme.
    Comme pendant le temps de l'Avent ces enfants lui demandaient toujours quand Noël allait enfin arriver, il fabriqua en 1839 une couronne de bois, avec dix-neuf petits cierges rouges et quatre grands cierges blancs. Chaque matin, un petit cierge de plus était allumé et, à chaque dimanche d'Avent, un grand cierge. La coutume n'a retenu que les grands.
    Depuis 1860, l'année où est née officiellement la couronne de l'Avent, on tresse des branches de sapin ; depuis le début du XXe siècle, elle est devenue en Allemagne une des traditions de Noël.

    Cet usage allemand a été repris dans de nombreux pays. Dans les églises de rite orthodoxe se trouvent çà et là des couronnes avec six cierges, conformément à une durée plus longue de l'Avent orthodoxe.

    Au vu de coutumes scandinaves tardives et déjà mélangées au christianisme, on a déduit que les Germains de l'Antiquité connaissaient déjà la coutume d'une telle couronne de lumière. Pour imiter peut-être le jour qui ne cessait de décroître, on allumait quatre cierges, puis trois, puis deux, puis un.

    À Jul, qui était au 21 décembre la fête du solstice d'hiver, on célébrait alors la renaissance de la lumière.


    Symbolique

    Il existe des interprétations différentes quant à la symbolique de la couronne de l'Avent. On pense volontiers au monde et aux quatre points cardinaux. Le cercle symbolise également l'éternité donnée à la vie par la résurrection, par lui-même le vert symbolise la vie, et les cierges la lumière qui vient et éclairera le monde dans la nuit de Noël.

    Selon le rite catholique on bénit la couronne de l'Avent. Traditionnellement on allume la couronne de l'Avent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Allumer au deuxième dimanche le cierge qui fait face au premier est considéré comme une erreur.


    En marge de l’année Saint Paul

    Paul, le révolutionnaire *

    L’Agence Internationale ZENIT s'est entretenue avec Mgr Romano Penna, professeur à l'Université du Latran à Rome, l'un des plus grands experts de la vie et des œuvres de Paul de Tarse.

    ZENIT- Qu'a fait Paul après sa conversion sur la route de Damas ?

    R. Penna - Il a passé trois ans de sa vie à méditer dans le désert, puis il est allé à Jérusalem pour rencontrer les apôtres et la communauté chrétienne, puis à Antioche, où il a reçu officiellement l'ordre de diffuser l'Evangile. Antioche de Syrie a été une ville très importante dans l'histoire du christianisme, car c'est dans cette ville que l'Evangile a été annoncé pour la première fois aux païens. Jésus n'a jamais prêché aux païens. Il a prêché uniquement aux juifs, de même que les apôtres au début. C'est à Antioche qu'a eu lieu le grand tournant. Et c'est de là que Paul est parti pour son premier voyage apostolique.

    ZENIT - On dit que, pendant ce premier voyage, il s'était disputé avec les autres apôtres ... est-ce exact ?

    R. Penna - Il y avait eu des divergences. Paul avait une très forte personnalité. Et Jésus lui avait confié une mission spéciale, celle d'annoncer l'Evangile aux païens, à tous les adorateurs des multiples dieux de l’empire romain. C'était un projet impensable pour les juifs de l'époque. Et pour les apôtres aussi. Ils estimaient que Jésus était venu pour le seul peuple d'Israël.
    Alors que Paul voulait prêcher à tous ces païens.

    Par ailleurs, Paul se trouvait dans une position délicate. D’une part, les chrétiens le regardaient avec méfiance, se souvenant de l'acharnement qu'il avait mis à les persécuter ; d’autre part, les juifs le considéraient comme un traître, qui avait abandonné la religion des pères. Il a eu beaucoup de mal à faire accepter ses idées par les premiers chrétiens.  

    Surtout sa conviction que le Christ était venu, non pour les seuls juifs, mais pour TOUS les hommes. Et que les païens, pour devenir des disciples de Jésus, ne devaient pas se plier à toutes les dispositions de la loi juive de Moïse. Même parmi les apôtres, tout le monde ne partageait pas ses idées. Alors il se mettait en colère et les appelait « faux frères ». Il a même eu maille à partir avec saint Pierre qui, dans un premier temps avait adhéré à ses idées, mais s'était ensuite rétracté, Paul le réprimandant alors  publiquement.

    Quoi qu'il en soit, il a continué à croire aux intuitions qu'il avait eues durant sa mystérieuse rencontre avec le Christ sur la route de Damas. Il sentait très fort en lui l'urgence d'évangéliser les païens. Après son premier voyage, il en a entrepris deux autres, fondant beaucoup de communautés chétiennes, les Eglises. Tous les apôtres ont fini par adhérer à ses intuitions, comprenant que Jésus était venu pour sauver tous les hommes et pas seulement les juifs.
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    Extrait de ZENIT, N°ZF081201, du 1er  décembre 2008 Vous êtes invités à visiter leur site à l'adresse
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    Jean le Baptiste parut dans le désert

  • Le Veilleur

     

    Dans le cadre de la ”MiSE À JOUR” de notre patrimoine

    culturel, historique et religieux,

    présentation des pages des Lectures de la bible

    que l’Église propose traditionnellement en ce dimanche de l’année B .

    Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité,

    tandis que les notes de la dernière page sont du rédacteur local, en l’absence d’indication,

     

    5e année B             N° 224              1er dimanche de l’Avent                      30 novembre 2008

     

     

     

    guetteur.JPGLE VEILLEUR

     

     

    Le propre de l'homme est de s'interroger sur le sens de sa vie. À la lumière de l’expérience, il s'efforce de déchiffrer les signes - événements, rencontres, paroles - qui s'offrent à lui.

    En ce début d'une nouvelle année chrétienne, l'Ecriture sainte nous présente des croyants qui se sont posé les mêmes questions dans des situations fort diverses : juifs exilés à Babylone, fidèles de l'Église de Corinthe, destinataires de l'évangile de Marc.

    A ces hommes désemparés, le prophète, l'apôtre Paul et Jésus lui-même adres-sent un message identique: « Tenez bon, car Dieu est fidèle ! Il vous a aimés en vous comblant de ses dons; aujourd'hui encore, il vient à votre rencontre. »

    Un avenir nouveau commence si chacun de nous accomplit sa tâche de serviteur comme le portier de l’Évangile.

     

     

    1. Lecture du livre d'Isaïe ls 63, 16---64, 7

    Ah ! Seigneur notre Père, si tu déchirais les cieux, si tu descendais parmi nous! Cette prière n'est-elle pas toujours la nôtre ?

     

    Tu es, Seigneur, notre Père, notre Rédempteur : tel est ton nom depuis toujours. Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de ton chemin, pourquoi rends-tu nos cœurs insensibles à ta crainte ? Reviens, pour l'amour de tes serviteurs et des tribus qui t'appartiennent. Ah! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant toi.

     

    Voici que tu es descendu, et les montagnes ont fondu devant ta face. Jamais on ne l'a entendu ni appris, personne n'a vu un autre dieu que toi agir ainsi envers l'homme qui espère en lui. Tu viens à la rencontre de celui qui pratique la justice avec joie et qui se souvient de toi en suivant ton chemin. Tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant nous serons sauvés.

    Nous étions tous semblables à des hommes souillés, et toutes nos belles actions étaient comme des vêtements salis. Nous étions tous desséchés comme des feuilles, et nos crimes, comme le vent, nous emportaient. Personne n'invoquait ton nom, nul ne se réveillait pour recourir à toi- Car tu nous avais caché ton visage, tu nous avais laissés au pouvoir de nos péchés.

     

    Pourtant, Seigneur, tu es notre Père. Nous sommes l'argile, et tu es le potier: nous sommes tous l'ouvrage de tes mains.

     

     

    Revenu d'exil dans l'enthousiasme, le peuple de Dieu fut très vite désenchanté : à la solidarité qui liait entre eux les juifs en captivité, a succédé le «chacun pour soi » d'une vie plus facile; les chaînes du péché ont remplacé l'asservissement en pays étranger. Qu'il est difficile de se libérer !

    Il faudrait, écrit le prophète, que Dieu déchire à nouveau les cieux pour venir à la rencontre des hommes, qu'il chemine avec eux sur la route de la liberté où l'humanité piétine si souvent, paralysée par son péché. Ainsi, grâce à ce compagnonnage quotidien, les hommes pourraient connaître le visage de Dieu, à la fois Père et Libérateur.

     

    # Il y a dans la vie des heures de doute, de découragement, de désespoir où Dieu semble cacher son visage. Le cri du prophète Isaïe: «Ah! Si tu déchirais les cieux “- prend alors toute son actualité.

    Pendant le temps de l’Avent laissons grandir en nous le désir de voir le visage de Dieu.

     

     

    2. Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 1 Co 1, 3-9

     

    Dieu qui nous a mis en route en éveillant la foi dans nos coeurs nous fera tenir solidement jusqu'au bout. Notre persévérance, elle aussi, est un don de Dieu.

     

    FRÈRES, que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu'il vous a donnée dans le Christ Jésus; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au Christ s'est implanté solidement parmi vous. Ainsi aucun don spirituel ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ.

     

    C'est lui qui vous fera tenir solidement jusqu'au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

     

     

    Paul remercie Dieu sincèrement des grâces reçues par la jeune communauté de Corinthe. Mais sa prière n'est pourtant pas dénuée d'humour: ces dons de Dieu, les Corinthiens les ont reçus pour préparer le retour définitif du Christ qui révélera alors le bon ou le mauvais usage qu'on en aura fait.

    Or, justement, ces chrétiens usent mal de ces dons qui provoquent parmi eux des jalousies et des rivalités. La prière de Paul est donc aussi une mise en garde, en même temps qu'il invite les Corinthiens à demander la lumière et la force du Christ afin d'être irréprochables au jour de son retour.

    * En Jésus Christ nous avons reçu toutes les richesses de la Parole et de la connaissance de Dieu. Comment notre équipe ou notre communauté chrétienne agissent-elles pour donner gratuitement ce qu'elles ont reçu gratuitement ?

     

     

    3. Évangile de Jésus Christ selon saint Marc Mc 13, 33-37

     

    Veiller dans l'attente du retour du Christ, c'est être prêt à l'accueillir lorsqu'il passe chaque jour.

    Veiller.JPG

     

    JÉSUS parlait à ses disciples de sa venue: “Prenez garde, veillez: car vous ne savez pas quand viendra le moment. Il en est comme d'un homme parti en voyage: en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller.”

     

    Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis.

    Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

     

     

    Le Christ et les auteurs du Nouveau Testament comparent volontiers la situation actuelle des chrétiens dans le monde à une veille au cours de la nuit. De même qu'il faut lutter, quand on veille, pour ne pas céder à la tentation de s'endormir, de même faut-il aux chrétiens combattre contre les ténèbres qui règnent au coeur du monde.

     

    Ces ténèbres, nous les connaissons bien : c'est l'engourdissement de notre charité dans un monde qui prône le profit et la réussite personnelle ; c'est la somnolence qui guette notre foi bien souvent contestée aujourd'hui ; c'est l'attiédissement de notre espérance qui, en nous alignant sur les espoirs du monde, nous fait oublier le retour du Christ.

     

     

    À NOTER :

     

    Le mot "Avent" désigne la période liturgique des quatre semaines qui nous relient à Noël, où l'on attend et prépare l'avènement du Seigneur Jésus-Christ, avec pour but de nous faire lever les yeux vers l'avenir et vers le ciel.

     

    Les cieux déchirés - Dans l'Ancien Testament, Le ciel, est parfois décrit comme une étoffe tendue par Dieu: « Tu déploies les cieux comme une tente », chante le psalmiste (Ps 1,03, 2). Mais l'étoffe cache le Seigneur. D'où l'appel du prophète : « Ah ! si tu déchirais les cieux ! » C est-à-dire : si tu pouvais te montrer, si nous pouvions voir descendre la bénédiction, le salut de Dieu !

     

    L'Évangile a repris cette image. Au moment du baptême de Jésus, Marc souligne que Jésus « vit les cieux déchirés » et lEsprit « descendre » sur lui.

     

    Argile et potier- « Nous sommes l'argile, et tu es le potier »: l'argile était largement utilisée en Orient.

    Dans la Bible, le potier qui modèle l'argile est devenu l'image du Dieu créateur et aussi l'image du Dieu «éducateur».

     

     

    Corinthe : Ville et port de Grèce, au sud de l'isthme qui porte son nom et qui relie la Grèce continentale au Péloponnèse, Corinthe bénéficiait d'un emplacement « carrefour » qui lui valait une population nombreuse et cosmopolite (c'est moins le cas depuis que l'isthme est traversé par un canal). On ne s'étonnera pas que Corinthe ait la réputation d'être une ville « de plaisir et de corruption » ! Au sanctuaire d'Aphrodite, les mille esclaves du temple se livraient à des relations homo et hétérosexuelles.

     

    Autour de sa synagogue se rassemblait une communauté juive importante et un fort groupe de chrétiens remuants, chez qui Paul vécut un an et demi (hiver 50 - été 52),à évangéliser surtout les païens.

     

    « Veillez » : l'impératif est insistant, Trois fois en ces quelques lignes

     

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    Tels des sentinelles qui veillent dans la nuit, les chrétiens doivent témoigner des valeurs de l'Évangile devant le monde contemporain

  • LE CHRIST-ROI

     

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    4e année     N° 223          34e dimanche LE CHRIST-ROI 23 novembre 2008

     

     

    LE CHRIST-ROI,

    34e et dernier dimanche

    de l’Année A (1)

     

     

    Dans l'épitre de cette fête, Paul présente le Christ glorieux comme le Seigneur de

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    l'univers: après avoir détruit les puissances du mal, il remettra son pouvoir royal à Dieu le Père.

     

    La première lecture, tirée du livre d'Ezékiel, ainsi que la parabole du Jugement dernier selon l'évangile de Matthieu comparent Dieu (ou le Fils de l'homme) à un berger jugeant son troupeau.

    On discerne une analogie entre la délicatesse de Dieu envers Israël et, dans la parabole de Matthieu, le comportement de l'homme à l'égard de son prochain affamé, assoiffé, étranger, nu, souffrant ou incarcéré.

    Si Dieu s'affaire ainsi auprès des faibles et des petits, l'homme ne doit-il pas en faire autant ?

    C'est au Fils de l'homme qu'il l'aura fait, même s'il n'en a pas une claire conscience.

     

    1.

    Lecture du livre d'Ézékiel (2) Ez 34, 11... 17

     

    PAROLE du Seigneur Dieu. Maintenant, j'irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j'irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de brouillard et d'obscurité.

     

    C'est moi qui ferai paître mon troupeau, c'est moi qui le ferai reposer, déclare le Seigneur Dieu ! La brebis perdue, je la chercherai; l'égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai. Celle qui est faible, (3) je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec justice.

     

    Et toi, mon troupeau, déclare le Seigneur Dieu, apprends que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs.

     

    C'est l'exil, la déportation du peuple hébreu, du côté de Babylone, sur les bords de l’Euphrate (Irak actuel). À cause de leurs rêves de grandeur et de puissance, après bien des guerres malheureuses, les rois que s'est donnés le peuple de Dieu l'ont mené à cette dure captivité.

    Ce sont, bien sûr, les petits, les faibles et les sans-défense qui ont fait les frais de cette politique de grandeur. Ézékiel envisage désormais pour Israël un nouveau régime politique: il n'aura plus de rois, c'est le Seigneur lui-même qui gouvernera son peuple, comme un pasteur son troupeau.

    On le verra, tel un bon berger, partir à la recherche des brebis perdues en exil, les ramener au bercail en Palestine, et là, soigner et entourer de sollicitude les plus chétives. On le verra même venir en personne... plus tard, avec Jésus Christ !

    * L'attention de Dieu, berger de son peuple, à la conduite globale de son troupeau se conjugue avec l'attention portée à chacune de ses brebis, surtout aux plus exposées.

    Nos responsabilités dans le monde et dans l’Église réclament aussi de nous cette double attention.

     

     

    Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 1 Co 15, 20-26.28

     

    LE CHRIST est ressuscité d'entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité. Car, la mort étant venue par un homme, c'est par un homme aussi que vient la Résurrection. En effet, c'est en Adam (4) que meurent tous les hommes; c'est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang: en premier, le Christ ~ et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu'il reviendra.

    Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal.

    C'est lui en effet qui doit régner jusqu'au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort.

    Alors, quand tout sera sous le pouvoir du Fils, il se mettra lui-même sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.

     

    Adam est l'exemple de l'humanité coupée de Dieu, dont le lot quotidien est la mort physique, qui vient sanctionner la mort des cœurs de tous les mal-aimés, la mort des intelligences qu'on n'a pas su éveiller, la mort des consciences que le péché a ternies.

    Mourir en Adam, c'est connaître cette double mort, à la fois physique et spirituelle. Revivre dans le Christ, c'est sortir de cet environnement de mort, triompher de l'égoïsme et de l'orgueil qui tuent les cœurs, paralysent les intelligences, pourrissent les consciences; c'est aussi, par la résurrection des corps, voir le Christ tuer à jamais la mort physique et remettre au Père son royaume dans lequel Dieu sera tout en tous.

     

    # Participer à la royauté du Christ sur l'univers, c'est lutter avec lui contre toutes les puissances du mal : soigner et visiter un malade, briser la solitude d'une personne, épauler un jeune inquiet pour son avenir, rendre l'espérance à une famille dans le deuil.…

    Quel mal puis-je ainsi combattre ?

     

     

    Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu Mt 25, 31-46

    Quel est le Christ-Roi que nous fêtons ? Celui qui se montre à nous aujourd'hui sous les traits des malheureux.

     

    JÉSUS parlait à ses disciples de sa venue: « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire (5), et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres: il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.

     

    “Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite:

    "Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !"

     

    Alors les justes lui répondront :

    " Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu…? - tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? - tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? - tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli? - tu étais nu, et nous t'avons habillé ? - tu étais malade ou en prison...

    Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?"

     

    Et le Roi leur répondra : "Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait". - Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche: "

     

    Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité".

     

    - Alors ils répondront, eux aussi:

    "Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?"

     

    - Il leur répondra: "Amen, je vous le dis, chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait".

    ~ Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle».

     

     

    La parabole est suffisamment claire par elle-même.

     

    Peut-être pourrait-on faire remarquer cependant que Jésus Christ ne s'identifie pas purement et simplement avec tout homme, mais tout spécialement avec les plus délaissés de la société.

     

    Le Christ dans cet affamé qui court les rues! Le Christ, cet ouvrier immigré de nos bidonvilles et de nos taudis ! Le Christ, ce prisonnier, politique ou non ! Le Christ dans ce malade que personne ne visite plus !

    Pensez donc ! Nous avons beau connaître cette page d'évangile, ça Christ2.JPGpasse difficilement dans notre vie. Et de fait, aurions-nous reconnu le Seigneur dans ce supplicié pendu au bois de la croix ? C'est pourtant lui le Roi de l'univers et les pauvres sont... notre Maître !

     

    # Le Christ délaissé est souvent de nos jours une collectivité. Prêtons-nous attention à ces peuples et à ces groupes qui ont faim, sont privés de liberté, souffrent mépris à cause de leur race ?

     

     

     

     

    RAPPELS :

     

    (1) - Années liturgiques A,B,C :

    la réforme liturgique de 1970 prévoit que l'ensemble des principaux textes bibliques serait lu à la messe du dimanche sur trois années consécutives, appelées A, B, et C. Chacune commence au 1er dimanche de l’Avent et se termine au dimanche du Christ-Roi suivant. Ainsi, l’année A actuelle se terminera avec la semaine du dimanche 23 nov. 2008 et l’année B s’ouvrira le dimanche suivant 30 novembre.

     

    (2) - Ézéchiel

    Ézéchiel était prêtre, du clergé le plus influent, celui de Jérusalem, En 593, il se trouve parmi les déportés à Babylone. C'est là qu'il reçoit mission de prophétiser, lors d'une vision qui l'envoie vers les Israélites rebelles. Ézéchiel a commencé par annoncer le pire, dénonçant l'idolâtrie et l'injustice sociale, puis il va faire renaître l'espérance que Dieu le fera sortir d'exil.

     

    (3) - Aux Mauvais chefs,

    politiques ou religieux, qui égarent le peuple, le prophète oppose le Pasteur juste et tendre, le Roi-Messie, La Bible donne souvent à Dieu ce titre de berger, d’où plus tard l’expression : Jésus, le bon berger.

     

    (4) - Adam :

    on a admis trop longtemps qu'il s'agissait d'une personne singulière («Mr Adam ») Adam est moins le premier homme que le prototype de l'humanité, Le nom «Adam» signifie «l'homme». De même que le latin « homo » (l'homme) a la même origine que « humus » (la terre), Adam vient de « adamah » qui signifie terre. On pourrait donc traduire Adam par « celui qui vient de la terre, le terreux, le glaiseux ». Il est bien évident que la mort est inscrite dans l'existence de toutes les espèces vivantes, depuis leur origine, des millions d'années avant la venue de l'homme.

    Les affirmations de Paul ont une autre interprétation : ce n'est pas la mort biologique qui est entrée sur notre planète avec le péché des hommes, c'est cette puissance de mort que nous connaissons, qui nous sépare d'avec Dieu, Alors nous perdons confiance dans l'amour de notre Père des Cieux.

     

    (5) - L’attente du Messie :

    Suite aux annonces des prophètes, les contemporains de Jésus « rêvaient » leur Messie, chacun selon sa communauté. Pour les «résistants» zélotes, il allait être le libérateur face à la puissance romaine. Pour les Pharisiens, il imposerait aux juifs comme aux païens la loi sacro-sainte. Ce serait, pour les Esséniens pieux, comme un surhomme. Chez les Sadducéens, qui s’accommodaient on ne peut mieux, de l’occupation romaine, on craignait l'arrivée d'un agitateur, d'un « empêcheur de s'enrichir en rond »...

    Le SEMAINIER