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C’EST OUI ? ou C'EST NON ?

Dans le cadre de la ”MiSE À JOUR” de notre patrimoine culturel, présentation des pages des Lectures de la bible que l’Église propose en ce dimanche.

Les commentaires destinés à en éclairer le sens sont du P. André REBRÉ, des Fils de la Charité tandis que les notes numérotées de la dernière page sont du rédacteur local.

4e année

N° 214

26e dimanche du temps de lӃglise

28 septembre 2008


26.jpg “Publicains et prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu »: telle est
la pointe de la parabole évangélique de l'homme qui avait deux fils.
La préférence de Jésus va aux pécheurs qui, ayant d'abord dit «non», se
sont repentis et ont cru à la parole de Jean Baptiste. A sa manière, le prophète
Ezékiel avait évoqué le premier fils de la parabole sous les traits du méchant
qui abandonne l'iniquité pour pratiquer le droit et la justice.
Quant au second fils, il symbolise ceux qui disent et ne font pas ou ceux qui
disent une chose et en font une autre. Le second fils, c'est aussi la personne
qui dit « oui » à une religion conformiste et « non » à l'évangile des Béatitudes.
En toute circonstance, saint Paul nous exhorte dans l'épître à avoir « assez

d'humilité pour estimer les autres supérieurs à nous-mêmes ».

 

1. Lecture du livre d'Ézékiel Ez 18,25-28

Dieu ne veut pas la mort du méchant et, si étrange que cela paraisse, il offre à tout homme la chance de refaire sa vie.

PAROLE du Seigneur tout-puissant: je ne désire pas la mort du méchant, et pourtant vous dites: «La conduite du Seigneur est étrange» Écoutez donc, fils d'Israël: est-ce ma conduite qui est étrange ? N'est-ce pas plutôt la vôtre ?
Si le juste se détourne de sa justice, se pervertit, et meurt dans cet état, c'est à cause de sa perversité qu’il mourra. Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu'il a ouvert les yeux, parce qu'il s'est détourné de ses fautes, il ne mourra pas (1), il vivra.


En annonçant que Dieu était prêt à pardonner au coupable s'il venait à se repentir, mais que par contre il punirait le juste s'il venait à renier son passé d'honnêteté, Ézékiel soulève un tollé parmi ses auditeurs qui qualifient d'étrange une telle conduite divine.
Mais le prophète révèle le motif profond de cet étonnement : c'est parce que Dieu ne désire pas la mort du pécheur ! Aux yeux du monde, un homme est définitivement classé par son passé : s'il est mauvais, on ne lui laisse aucune chance de refaire sa vie; s'il est bon, on n'imagine pas qu'il garde la liberté de le renier.
Dieu croit à notre liberté, croit que nous pouvons nous convertir du mai au bien et du bien au mieux. En ouvrant par son pardon
l'avenir de notre liberté, Dieu nous fait libres.


#  Avoir la même conduite étrange que celle du Seigneur en ne classant pas quelqu'un comme définitivement pécheur et perdu, c'est croire que notre amour peut aussi recréer et libérer, comme le fait celui de Dieu.


2. Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens Ph 2, 1-11


Les sentiments que Paul réclame des chrétiens et l'attitude qui en découle se fondent sur ceux de Jésus au milieu des hommes.


FRÈRES, s'il est vrai que dans le Christ on se réconforte les uns les autres, si l'on s'encourage dans l'amour, si l'on a de la tendresse et de la pitié, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments; recherchez l'unité. Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d'humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres.
Ayez entre vous les dispositions que l'on doit avoir dans le Christ Jésus: [ lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé(2) lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix.
C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame: «Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.]


Quelques rivalités à l'intérieur de la communauté de Philippes, l'esprit de parti, le sentiment de supériorité de quelques-uns, la poursuite par d'autres de leurs intérêts personnels, inquiètent l'apôtre. Un autre aurait donné des conseils de bon sens et de modération. Paul invite plutôt à contempler l'attitude de Jésus Christ qui n'a été guidé que par l'amour des hommes: il s'est abaissé jusqu'à eux, a tout partagé de leur vie, jusqu'à leur pauvre mort humaine - et quelle mort! Il ne lui serait pas venu à l'idée de se montrer supérieur, lui qui s'est fait le serviteur de tous.

C'est pourtant lui que Dieu a déclaré le plus grand, le Seigneur du monde que tous aujourd'hui sont appelés à adorer.


#  Nous arrive-t-il d'estimer les autres supérieurs à nous-mêmes parce que nous reconnaissons en eux des qualités et des dons qui complètent les nôtres ?


3. Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu Mt 21, 28-32


On ne peut se contenter de dire: oui, Seigneur; il faut faire la volonté du Père. Or, celle-ci peut nous être signifiée par des gens que nous estimons être loin de Dieu.


JÉSUS disait aux chefs des prêtres et aux anciens: “Que pensez-vous de ceci ?

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Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit: "Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne." Il répondit: "je ne veux pas." Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla.
Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit: "Oui, Seigneur !" et il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père?» Ils lui répondent: «Le premier”..
Jésus leur dit: «Amen, je vous le déclare: les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu (3) . Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole (4) . »


Il ne fait pas de doute pour un juif que celui qui a accompli la volonté de son père soit celui de ses fils qui lui a obéi en fait, même s'il lui a préalablement opposé un refus verbal.
Le différend entre Jésus et les chefs des prêtres et les anciens (les notables) porte sur l'interprétation de la volonté divine. Pour le Christ, le règne de Dieu est arrivé en sa personne depuis la prédication du Baptiste.
Or, les chefs religieux du peuple qui prétendent obéir à Dieu, n'ont pas obtempéré à l'invitation de Jean à se convertir. Au contraire, les publicains et les prostituées, gens qui n'ont cure d'obéir à Dieu selon les responsables religieux d'Israël, se sont pourtant ravisés et se sont convertis. “Eux entreront dans le Royaume, mais pas vous,” dit Jésus !
“Bien plus, voyant cette conversion des pécheurs publics, vous ne vous êtes pas aperçus de votre erreur et ne vous êtes pas ravisés !”


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(1)- Mourir : comment croire que Dieu préfère la sanction au pardon ? La mort dont il est question ici, ce n'est pas la mort physique, c'est la rupture avec Dieu. Dieu veut que le « méchant » se convertisse. Alors il vivra, car il sera à nouveau dans l'alliance.


(2)- Cet «abaissement» de Dieu au niveau humain est un signe (presque «incroyable» !) de l'amour du Père. C'est à cet amour que Jésus s'est rendu obéissant.
- En vérité, le Messie s'est remis entre les mains des hommes, à sa naissance, à sa descente de croix, et chaque jour dans l'eucharistie.


(3)- L’entrée dans le Royaume : - Les expressions « Royaume de Dieu », « Royaume des Cieux »,sont très souvent employées dans les Évangiles (14 fois chez Marc, 39 fois chez Luc, 32 fois chez Matthieu).

- Deux phases : Ces textes nous obligent à conclure que le Royaume de Dieu comporte deux phases : l'une actuelle, visible seulement par la foi, discrète mais réelle, et l'autre future, dans la lumière, dans la gloire. Le Royaume est déjà là, et il n'est pas encore. Comme le Christ « qui est et qui vient »

- La condition exigée pour entrer dans le Royaume est la conversion: changer l'esprit dominateur en esprit de service ; rompre avec les intérêts terrestres, se libérer du primat de l'argent (sa servitude pour ne pas dire son esclavage), accéder à la disponibilité …

- Les pharisiens ont beau être appelés les « fils du royaume » (parce qu'ils ont été appelés les premiers), leur bonne conscience leur ferme la porte du Royaume de Jésus.

(4) - Une parabole polémique : « Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume »: il y a évidemment un aspect polémique dans cette affirmation. Mais toute l'habileté de Jésus, dans cette parabole, aura été de placer ses auditeurs face à leur contradiction. Et le trait final le leur fait cruellement sentir : en donnant eux-mêmes la bonne réponse, la seule possible, ils se sont dénoncés eux-mêmes !
Voici donc les grands prêtres et les anciens acculés. Pourtant, eux qui connaissent les prophètes, et Ezéchiel, ils devraient savoir que Dieu veut la vie du pécheur et ne demande que sa conversion. Encore faudrait-il apprendre à ouvrir son cœur, mais changer son coeur, se convertir, ce n'est pas chose facile, surtout si l'on s'estime juste ! Le SEMAINIER


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RETOUR sur ” Les ouvriers de la 11e heure” (dimanche dernier) Au temps de Jésus, la pièce d’argent était la valeur de la nourriture
nécessaire à une famille pour la journée. Dieu ne rétribue pas seulement en fonction du mérite, mais aussi des besoins

- Ce patron sait que les ouvriers de la dernière heure ont les mêmes nécessités que les autres, ont aussi des enfants à nourrir,
comme ceux de la première heure. En donnant à tous la même paie, le patron montre ne pas tenir compte uniquement du mérite,
mais aussi du besoin. Aujourd'hui, les syndicats ne protesteraient-ils pas en choeur si quelqu'un agissait comme ce patron ?

NOS LECTEURS ONT LA PAROLE (au sujet de ces ouvriers de la 11e heure) (par mail 21/09)

- “Dans la chapelle de Port-Blanc (Penvénan) vous pouvez voir une chaire à prêcher ornée d'un cadran d'horloge avec un sablier.
Ce cadran comporte deux fois le chiffre XII mais pas le chiffre XI. Certains y ont vu une illustration ou une allusion à la parabole des
ouvriers de la onzième heure. Personnellement, j'ai un peu de mal à voir le lien” .

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