Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • 4ème DIMANCHE  DE CAREME  C  27 Mars  2022

     

                       Jos 5, 9-12  Ps 33  2Cor 5, 17-21  Lc 15, 1-32

                     L’ENFANT  PRODIGUE / APPEL  A  LA  RECONCILIATION

     

    Fil conducteur :

    Ce qui est en jeu, c’est notre réconciliation avec Dieu, avec les autres et avec…nous même, bref la véritable paix à laquelle nous aspirons tous et que Paul nous supplie de réaliser quand il nous dit (2Cor 5, 20) : « laissez vous réconcilier avec Dieu ! ». Il s'agit en fait …de se "laisser faire" par l'infinie Miséricorde de Dieu qui est sans cesse à la recherche de ses "fils prodigues" que parfois nous sommes.

    Pour cela, il y a une condition indispensable, que la parabole va mettre en lumière : faire la vérité en nous, sortir de l’illusion, l’erreur, voir le mensonge !

     

    Principaux  points :

    1. Ces deux fils sont doublement dans l’erreur : ils pensent n’avoir que des droits sur ce domaine que leur père a préparé pour eux et veut leur laisser quand ils seront capables de le gérer. Ils sont comme les hommes qui veulent s’approprier la création, mais sans le créateur.
    2. Seconde erreur, ils ne voient pas l’amour que leur porte leur père, comme tant d’hommes, dans le monde, qui veulent ignorer Dieu et l’éliminer, pour jouir, sans lui, de cette création. . Le Père laisse les fils libres… car cette liberté est la condition même de l’amour qu'il veut établir dans la relations entre eux et Lui !
    3.  Mais le cadet, aveuglé par ses convoitises, part le plus loin possible, avec le maximum d'argent, extorqué à son père, pour « profiter de la vie » à sa façon. Grâce à cet argent, il a beaucoup "d’amis"…mais pas d’amour. Et, quand les fonds sont épuisés, il est affronté à la dure réalité : ce qu’il a fait était une erreur, il s’en rend compte. Mais il n’est pas encore dans la vérité, celle de la découverte de l’amour de son père! Dans sa stupidité, il veut même lui proposer de ne plus être considéré comme son fils ! Il n'a pas compris que c'est impossible pour un Père!
    4.  Cependant ce petit calcul mesquin que le cadet fait dans sa tête va avoir au moins le mérite de le pousser à retourner vers le Père. Toute honte bue, il revient, péniblement, se répétant le petit boniment qu’il a préparé.

         Dans la rencontre avec le père, tout va basculer : le père le laisse dire

          « je ne mérite pas  d’être appelé ton fils » car c’est la vérité, enfin reconnue du pécheur qui se repent, mais il ne peut entendre le « traite moi en serviteur ! » Cela l’amour du Père ne peut l’admettre et il met la main sur la bouche du fils qui découvre alors avec émerveillement

          l’amour du Père pour luiDouloureuse joie de la réconciliation, celle même que Dieu nous

          réserve quand nous accueillons sa Miséricorde, en vérité. Et c’est la fête !

    1. Le fils ainé, lui, n’a pas changé d’attitude : il n’aime pas le père et lui crache toute sa rancœur de fils qui se croit, à tort, mal aimé. Il ne sait que réclamer, revendiquer, soupçonner (en particulier chez son frère qu’il accuse d’avoir dilapidé l’argent avec des filles…car c’est cela qu’en secret il voudrait faire mais n’ose pas). Il est bloqué dans la haine, dans une vie de malheur. La vérité n’est pas en lui. Aux yeux de « l’opinion », il est un « bon fils » sérieux et travailleurAujourd’hui, peut-être serait-il regardé comme un « bon chrétien »? Tant qu’il ne fera pas, au fond de lui-même, la vérité, il ne pourra pas entrer en réconciliation et trouver la paix….que lui offre la Miséricorde du Père.
    2. Alors, pour nous, aujourd’hui, pourquoi hésiter encore à suivre la supplication de Paul : « laissez vous réconcilier avec Dieu ! ».

     

    Michel  ANDRE  diacre     jeannemichel.andre@gmail.com

     

    BLOG    http://puzzlebondieu777.over-blog.com

     

  • 3ème Dimanche de carême C 20 Mars 2022

                    

     

                             Ex 3, 1-8. 13-15  Psaume 102  1Cor 10, 1-6.10-12  Lc13, 1-9

     

     Epreuves ou  punitions? Nécessité de convertir notre regard sur Dieu!

     

     

    C’est toujours la même question car c’est toujours la même répétition et la même hantise de ces catastrophes qui nous font peur et provoquent la question du « POURQUOI ? ». Jésus n’a pas échappé à cette question et ne l’a pas esquivée ! Il a affronté à "bras le corps" le malheureux sort des ces galiléens frappés alors qu'ils rendaient hommage à Dieu par un sacrifice. Dans cette affaire, Jésus percevait, chez ses interlocuteurs, l'accusation envers  Dieu, pour le moins d'indifférence et encore plus, d'injustice. Aujourd’hui, ils l’auraient accroché, de la même façon, sur la catastrophe humanitaire en Ukraine ! Et,  derrière cela, la question, bien sur, de savoir qui est coupable et de quoi? Mais Jésus, paradoxalement va amener ses interlocuteurs …et nous, sur un autre terrain, inattendu, celui de notre conversion, comme préalable nécessaire à la compréhension de tout événement !

     

    Principaux points :

     

    1. Jésus écarte d’emblée l’interprétation habituelle des événements par les hommes en déclarant qu’il ne s’agit ni de culpabilité ni de punition des péchés. Il s'agit en effet , ni de l’uns ni de l’autre, mais d'épreuve!
    2. Il évoque ensuite la « manière d’aborder la mort » qu’a été celle de ces victimes, qui toutes sont mortes sans savoir vraiment pourquoi, sans avoir l’explication de ce qui les a surpris soudain, d'autant plus que ces hommes étaient persuadés faire un sacrifice agréable à Dieu et respecter la Loi !
    3. Sommes-nous dans la même disposition d'esprit qu'eux et sommes-nous persuadés, dans ce carême, déjà bien entamé, d'accomplir "la Loi" par les "sacrifices" que nous nous imposons et d'avoir ainsi bonne conscience vis-à-vis de Dieu?
    4. Si tel est le cas, il nous faut "déchanter" et bien entendre l'injonction de Jésus d'avoir à nous "convertir", faute de quoi nous atteindrons la fin de notre vie sans avoir compris ce que nous avions à y changer pour que nos épreuves portent les fruits que Dieu en attend (pour notre progression en Amour vers le Bonheur). Il y aurait le risque d'aborder la mort sans avoir compris le sens de notre vie, le sens de ce que Dieu nous offre: " Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière!" nous affirme Jésus, c'est-à-dire …sans connaître le sens que nous devons donner à notre vie pour qu’elle nous amène au BONHEUR par l’AMOUR !
    5. Mais de quelle conversion s'agit-t-il? C'est celle du regard que nous portons sur Dieu à partir des interprétations des événements que nous faisons (trop souvent à tort !). Ainsi, les hébreux se croyaient abandonnés, ignorés de Dieu ! Ils récriminaient (cf 1 Cor 10, 10-12)! Alors, Dieu dit à Moïse « j’ai entendu la plainte de mon peuple ». Dieu offre le salut, mais les hébreux vont difficilement changer leur regard méfiant sur Dieu et beaucoup continueront à récriminer (comme nous?)…et ainsi à se perdre. Jésus n’explique pas à ses disciples le pourquoi de la souffrance…mais il va l’assumer lui-même jusqu’au bout. Par contre il va nous inciter à user de notre liberté dans le sens de l’amour, pour faire le bien et non le mal, dans une nature, un environnement qui, en lui-même est neutre. Neutre, qu’est-ce que cela veut dire ?
    6. La nature n’est ni bonne ni méchante par elle-même ! Le volcan, le cyclone, la pluie, ne sont ni bon ni mauvais en eux-mêmes.et offrent la possibilité du bon comme du mauvais, ne nous imposant ni l’un ni l‘autre. Cette neutralité de la nature fait de nous des hommes libres, capables de se convertir par le choix de l’amour….avec Dieu. C’est cela la conversion demandée par Jésus. C'est faire confiance à Dieu, même sans tout comprendre. C'est la confiance du jardinier, relatée dans ce passage d'évangile! Ce jardinier ne comprend pas pourquoi son arbre ne donne pas de fruit, mais au lieu de se lamenter et chercher un responsable pour s’en plaindre, il fait ce qu’il faut pour que son arbre fructifie !
    7. Nos épreuves ne sont donc pas des punitions, comme le pensaient les interlocuteurs de Jésus et comme le pensent beaucoup aujourd’hui ! L'épreuve n'est pas un genre de test que Dieu pratique…pour voir, mais une occasion à saisir par nous pour choisir dans le sens de l'Amour, le sens du Bonheur…en convertissant notre "regard sur Dieu". En effet, devant l'épreuve, l'homme peut :
    • fermer son cœur (pour se durcir et ne plus souffrir, croit-il), se renfermer sur lui-même, refuser l'ouverture de l'Amour envers Dieu et les autres, dans une méfiance agressive.
    • ou, au contraire, comprendre que le Bonheur ne peut venir que par l'ouverture à l'Autre et aux autres, par l'Amour comportant cette acceptation de dépendance amoureuse qui a porté Jésus à accomplir notre salut en traversant l'épreuve de la Passion et de la mort. Il nous invite, lors de l'eucharistie, à nous offrir, avec toutes nos épreuves jointes aux siennes, à son Père, pour le salut du monde.

     

    L'Epreuve est donc un révélateur du choix que nous faisons pour notre vie (pour ou contre l'Amour) et une occasion de le concrétiser. On voit bien, d'ailleurs comment dans le couple, dans la famille, l'épreuve révèle la personnalité de l'autre.

    Donc, comme Paul nous en supplie, arrêtons de récriminer et laissons nous nous réconcilier avec Dieu à travers nos épreuves!

     

    Michel  ANDRE  diacre     jeannemichel.andre@gmail.com

     

    BLOG   http://puzzlebondieu777.over-blog.com