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BRELEVENEZ - LANNION - Page 199

  • PROPOSITIONS  POUR  HOMÉLIE  15ème Dim Ord C 14 7 2019

     

     

                                      Dt 30, 10-14  Ps18  Col 1, 15-20   Lc 10, 25-37

     

                                       LE  BONHEUR  PAR  L' AMOUR

     

     

    FIL  CONDUCTEUR

    Ce qui, ici, est en jeu, c'est d'obtenir le Bonheur que nous cherchons tous, le Bonheur total, en plénitude, celui de la Vie éternelle. La réponse de Jésus au légiste, sur ce sujet, est sans ambiguïté : ce ne peut être que par l'Amour : "tu aimeras…"!

    Bien sur en aimant d'abord la Source même de l'Amour, le Dieu Un et Trinitaire!

    Mais, avec la nécessité d'aimer le prochain, surviennent les pires difficultés pratiques!

    D’où la question sur l'identité du prochain…mais qui porte, en fait, sur notre adhésion ou non à l’Amour véritable, total, comme chemin pour parvenir à notre vrai Bonheur! La magnifique parabole du samaritain nous précise le terme de « prochain » et nous fait découvrir qu’il y a « plus de bonheur à donner qu’à recevoir » comme le rappelle Paul aux éphésiens, lors de ses adieux ( Ac 20, 35).

     

    Principaux points :

    1. Cette Loi d'Amour que récite parfaitement le docteur de la Loi, elle n'est pas au dessus de nos forces, comme l'affirmait déjà Moïse. Elle est dans notre bouche quand nous proclamons "Seigneur Seigneur" en louant sa bonté! Et sans doute était-t-elle dans la bouche du prêtre et du lévite, récitant les psaumes en marchant, après avoir accompli leur service à Jérusalem pour la gloire de Dieu, mais seulement alors dans la bouche et non dans le cœur et le concret de la vie.
    2. Mais Moïse nous précise que cette Loi d'Amour est dans notre bouche et notre cœur "pour que tu la mettes en pratique"(Dt 30, 10-14) Alors, qu'est-ce qui a empêché le prêtre, le lévite…et nous aussi parfois, hélas, de la mettre en pratique? Serait-ce la peur, la peur du risque…de l'Amour, des exigences de l'Amour, entraînant  repli sur soi, égoïsme?
    3. Le samaritain, lui, a pratiqué concrètement cette Loi d’Amour : Tu aimeras ton prochain…! C’est donc normalement notre prochain qui doit être le bénéficiaire de notre amour. Et c’est bien ce que nous comprenons. Mais alors, comment expliquer que dans ce récit, le prochain est finalement celui qui donne de l’amour, celui qui a secouru le blessé avec compassion, pour détourner cet homme du malheur et lui donner un espoir de vie et de bonheur. Le prochain, c’est celui qui “a fait preuve de bonté envers ce blessé”, comme le déclare le légiste avec la pleine approbation de Jésus.
    4. Le samaritain a “donné” et par là même, il est dans le”versant”DON de l’Amour. Mais surtout, il a pris beaucoup de risques pouvant mettre en péril son propre bonheur à lui: le risque de tomber lui aussi aux mains des bandits, encombré qu'il était, par ce blessé! Et si ce blessé mourait en cours de route, le risque d’être accusé! (Aujourd'hui, il lui serait reproché certainement,de n'avoir pas appelé le Samu, d'avoir donné des soins sans être compétent). Il a accepté le risque de se faire escroquer par l'aubergiste, de paraître "bonne poire", le risque de s'occuper d'un étranger, voir d’un ennemi de sa communauté (peut-être même d'un terroriste…on ne sait jamais!)
    5. Ce samaritain a pratiqué, de ce fait le volet le plus important, le plus difficile de l’Amour, qui est l’acceptation de dépendre de “l’autre”, des autres, en prenant tous les risques de compromettre son propre bonheur !
    6. Certes, dans cette affaire, le pauvre blessé a eu la vie sauve et c’est énorme ! Il a donc beaucoup reçu. Mais le samaritain a reçu plus encore: l’entrée, de plein pied, dans l’AMOUR total, celui de Jésus!. En pratiquant ce second volet de l’Amour,il est devenu un “juste”, promis à la Vie éternelle, celle là même que recherchait le légiste qui interrogeait Jésus!
    7. Comprenons bien que cette parabole a toute sa place dans notre vie de tous les jours où il nous faut prendre des risques énormes et de plus en plus ! Que ce soit celui de l'engagement conjugal, celui de "faire des enfants" et encore plus de les élever, de consacrer sa vie à Dieu ou à une bonne cause, le risque de faire la paix et la justice, le risque, énorme souvent, de pardonner!
    8. Notre société se veut celle du risque zéro concernant toute douleur et souffrance et, ce faisant, elle s'est blindée vis-à-vis de l'Amour. Elle a oublié que l'Amour est certes la recherche du bonheur (véritable) de l'autre, mais aussi acceptation, pour notre propre bonheur, d'une dépendance (d'Amour) vis-à-vis de l'autre, comme celle dont Jésus a accepté le risque, afin de nous ramener, par l'Amour, sur le chemin du Bonheur! C’est ce qu’a fait le samaritain. Et ce que nous ferons si nous avons compris que le Bonheur est dans le risque…de l’Amour !

     

    Michel  ANDRE, diacre  jeannemichel.andre@gmail.com

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  • 14ème Dimanche Ordinaire C  7 juillet 2019

    Is 66, 10-14c  Ps 65  Ga 6, 14-18  Lc 10, 1-9

    ENVOYÉS  DANS  LE  MONDE !

     

    "Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups"(Lc 10, 3). Cette parole de Jésus s’adressait aux 72 disciples, mais aussi à nous, aujourd’hui, bien sur. Elle n’a rien perdu de son actualité ni du questionnement qu’elle provoque en nous, avec quelque inquiétude.

     

    Fil conducteur :

    Trois questions se posent:

    • Pour quoi nous envoie-t-il, nous, ses disciples?
    • Pourquoi est-ce "comme des agneaux"?
    • Et surtout, comment survivre au milieu des loups?

     

    Principaux points :

    1. La première question a sa réponse dans le projet de Bonheur de Dieu pour l'humanité! Pour que toute celle-ci bénéficie du Salut apporté par le Christ et arrive au Bonheur du Royaume, la Bonne Nouvelle doit se répandre jusqu'aux extrémités de la terre (Mc 16, 15). Nous sommes les artisans de cette diffusion ! Cette moisson à récolter exige, pour l'engranger dans le Royaume, des ouvriers capables de le faire !
    2. Dieu, sachant qu’il nous a donné les capacités nécessaires, nous fait confiance pour cela. En retour, nous devons le prier de nous accorder l’aide de nombreux compagnons de travail et les instruments indispensables que sont ses « grâces ».
    3. Etant disciples et ambassadeurs du Christ, l'agneau de Dieu", nous devons être à l'image de sa douceur, de son Amour, donc « agneaux », nous aussi, pour répandre la Bonne Nouvelle de façon crédible!
    4. Comme chacun sait, la destinée des agneaux est délicate dans ce monde…de loups! Il est donc normal que nous ayons une certaine appréhension en abordant ce monde qui nous entoure. Pour raison "d'efficacité", nous pourrions être tentés de composer avec les loups sur certains points paraissant mineurs
    5. . Il serait plus grave encore, par esprit de facilité ou par naïveté, d'imiter carrément les loups en pensant ainsi accomplir la moisson sans être inquiétés. Très vite, sans même nous en rendre compte, nous pourrions alors changer notre comportement d'agneaux en habitudes de loups.
    6. Ainsi, entrant dans la violence, nous pourrions nous mettre à mordre, sous n’importe quel prétexte, au propre et surtout au figuré, ceux qui sont autour de nous. Nous serions tentés d'adopter une nourriture de loups : films et télé de loups, médias et presse de loups, et, pourquoi pas, porno de loups…Tout cela sous couvert de bonnes intentions.
    7. Sans le savoir, nous aurions alors changé nos dents d’agneaux en crocs et revêtu une peau de loup. De plus, cela ne tromperait personne et surtout pas Dieu! Même si nous pensions laisser cette mauvaise peau de loup à l'entrée de l'église, quand nous y allons, pour revêtir une toison d'agneau plus appropriée, avant d'entrer! Et pourquoi, même, ne pas prévoir un vestiaire pour cela, pendant qu'on y est?
    8. Nous devons garder, au contraire, notre statut d'agneaux, choisir de suivre Jésus "en passant par où il est passé" (1Jn 2, 6). Entre la douceur d’agneau et la férocité de loup, il n'y a pas d'intermédiaire de « tiédeur » possible. Et d'ailleurs, le Christ nous prévient en Ap 3,16 qu'il vomit les tièdes!
    9. Cet envoi de nous, par Jésus, au milieu des loups est-t-il une mission impossible? Pour les hommes, oui…mai rien n'est impossible à Dieu (Mt 19, 25-26)! 

     

    Michel  ANDRE, diacre  jeannemichel.andre@gmail.com

     

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