Lieu : Brelevenez, Lannion – Automne 2025 Association : Nous Citoyens de Bretagne
BRELEVENEZ - LANNION
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De la Vieille Cité à la Montagne de la Joie
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L’écoute ne se paie pas, mais elle vaut plus que l’or Il est des gestes qui ne s’achètent pas. Des présences qui ne s’inscrivent dans aucun contrat. Des silences qui réparent plus sûrement que mille discours. Dans nos sociétés pressées, l’écoute — la vraie, celle qui ne juge pas, qui ne conseille pas, qui ne cherche ni à convaincre ni à consoler — reste invisible. Elle ne figure dans aucun barème, aucun dispositif fiscal, aucun tableau de services à la personne. Le CESU, par exemple, rémunère le ménage, le jardinage, la garde d’enfants. Mais pas la présence. Pas l’attention. Pas la dignité d’un regard qui accueille sans détour. Et pourtant, que serait un accompagnement sans cela ? Que serait un soin sans cette part d’humanité nue, offerte sans attente ? Nous sommes nombreux, dans nos quartiers, nos associations, nos familles, à pratiquer cette écoute. Non comme une technique, mais comme une posture. Une manière d’être au monde. Inspirée parfois de Carl Rogers, parfois d’une sagesse populaire, parfois simplement d’un refus de l’indifférence. Cette lettre est une tentative de reconnaissance. Pas une revendication salariale — l’écoute ne se vend pas. Mais une invitation à nommer ce qui soigne sans soigner, à transmettre ce qui relie sans s’imposer. Dans les capsules à venir, nous documenterons ces gestes : - 
Comment accueillir sans orienter 
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Comment ritualiser la présence 
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Comment transmettre cette posture dans les équipes, les familles, les cercles de parole 
 Nous le ferons sans dogme, sans bannière, sans clocher. Juste avec cette conviction : L’écoute est un acte civique. Elle mérite, sinon salaire, au moins mémoire. À bientôt, pour une capsule de silence partagé. — Claude Guillemain, pour Brelevenez 
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Bretagne, entre mémoire et rêve La Bretagne n’est pas seulement un passé à célébrer : elle est un souffle, un chant, un rêve à inventer. Entre mémoire et audace, il nous revient de transformer nos souvenirs en tremplin et nos rêves en horizon. C’est ainsi que la Bretagne pourra se lever, fière et libre, au-delà des vents et des marées. La Bretagne n’est pas seulement un passé à célébrer : elle est un souffle, un chant, un rêve à inventer. Entre mémoire et audace, il nous revient de transformer nos souvenirs en tremplin et nos rêves en horizon. C’est ainsi que la Bretagne pourra se lever, fière et libre, au-delà des vents et des marées.On pleure les frontières passées et les heures de gloire d’un peuple. On s’apitoie sur un présent marqué par les stigmates d’un passé révolu. Et pendant ce temps, l’avenir se dessine jusqu’aux confins du monde. Et si ce qui manquait aux Bretons était essentiellement la part du rêve ? Prend-on dans le tourbillon du monde le temps de rêver ? Le temps de s’allonger dans l’herbe et de penser à ce qui nous dépasse et à ce que sera demain ? Pas juste pour soi. Bien au-delà. C’est par le rêve que l’homme est capable de se dépasser. Non pour vivre dans un rêve mais tenter de faire de sa vie un rêve. Alors dans ces lignes, partageons un espace de liberté : Écoute la Bretagne Ecoute la Bretagne : elle murmure en écume, elle parle dans le fracas des vagues sur les rochers, dans le souffle du vent sur les landes, dans le silence des pierres levées. Elle se souvient de ses enfants partis, de ses chants envolés, de sa langue qui tremble au bord des mots. Nous aimons ce passé, nous le célébrons, nous le chantons. Particulièrement l’été où dansent les cercles et résonnent les festivals. Mais trop souvent, nous nous agenouillons devant ce passé. Peut-être idéalisé ou peut-être contesté. Nous pleurons un temps révolu, et dans nos larmes, le présent se fissure, et l’avenir se tait. Certes, comme le chantait quelqu’un « l’avenir est un long passé… ». Mais encore ? Le passé, un socle pour l’avenir 
 Le passé n’est pas une tombe sur laquelle on vient se recueillir ou dans laquelle on semble s’enfermer avec les fantômes des siècles. Il n’est pas comme trop de nos églises et chapelles désormais fermées. Il est au contraire le granit sur lequel la Bretagne peut se dresser. Chaque pierre de nos villages, chaque mot de notre langue, chaque légende peut nourrir le souffle d’un futur qui n’existe pas encore. Les vents de nos côtes, les rivières de nos vallées, les talus et les forêts ne sont pas seulement témoins d’hier : ils sont instruments d’une invention possible, la trame d’une Bretagne qui ose se rêver. Pour s’inventer. Comme ces navigateurs et pourchasseurs d’un autre avenir partis vers d’autres contrées, pour ensuite s’en retourner plein d’usage et de raison après avoir conquis leurs toisons.Rêver la Bretagne, ce n’est pas revenir à un temps révolu. Ce n’est pas chercher à refaire ce qui fut. C’est rendre hommage et inventer. Inventer les métiers de demain au souffle des anciens, le renouveau des villages et la contemplation des paysages, la vision de vies qui s’appuient sur la mémoire mais ne s’y enferment pas. C’est permettre aux jeunes générations de retrouver l’envie de rester et de bâtir, de mêler la langue, la culture et la modernité sans les opposer. C’est écouter la mer et les vents comme des partenaires, et non comme des témoins silencieux aux laments persistants. Mais le futur ne se devine pas. Il se crée, à force de courage et d’imagination. En se posant quelques instants dans une parenthèse de vie. La Bretagne a besoin de rêveurs : de ceux qui savent écouter le ressac des vagues, la voix des anciens, le murmure des arbres, tout en levant les yeux vers l’inconnu et en osant tracer leur route. Le présent est le pont fragile entre ce que nous avons été et ce que nous pourrions devenir. La mémoire peut être tremplin, la nostalgie peut devenir moteur. Chaque phare sur la côte, chaque menhir sur la lande, chaque note de bombarde ou de harpe se perçoit comme un appel. Un Ololê. Ils nous disent que nous avons été, que nous sommes, et que nous pouvons être encore. Que le passé n’est pas à pleurer mais qu’il est à transformer. Que nous pouvons transformer les chants d’hier en mélodies de demain, la langue en pont entre les générations, la terre en lieu de projet et la mer en horizon d’audace. Sans attendre que d’autres le fassent pour nous. La Bretagne, une promesse 
 Qui voit aujourd’hui la Bretagne comme une constellation à explorer ou des mers à conquérir ? La Bretagne n’est pas un souvenir figé. Elle est un awen, un souffle créateur, un chant qui se prolonge si l’on ose y mettre la force de nos rêves. Faisons de notre mémoire un tremplin et de nos rêves une boussole. Rêvons-la assez fort, et elle se lèvera, fière et libre, au-delà des marées et des vents, vibrante comme un chant que l’on croyait perdu mais qui renaît plus puissant que jamais.La Bretagne n’est pas simplement un passé à contempler. Elle est une promesse. Et cette promesse, nous pouvons la tenir si nous savons regarder l’avenir avec les yeux du rêve, écouter les voix des anciens pour mieux inventer celles de demain, et marcher entre le granit et la brume avec l’audace de croire à l’impossible.