VEILLÉE PASCALE (Mc 16, 1-7 avec Rm 6, 3-11)
MESSE DU JOUR (Mc 16, 1-7 ou Jn 20, 1-9)
Résurrection du Christ ou : la réalisation de l’impensable !
FIL CONDUCTEUR
Par la résurrection du Christ, Dieu se confirme comme étant Celui qui dépasse totalement ce que les hommes imaginent à son sujet. Aucun des disciples de Jésus n'avait prévu ce que serait cette résurrection. Chacun a réagi à sa façon, selon la disposition de son cœur, préparé par tout ce qu'il a vécu jusque là! Il en est de même aujourd'hui pour nous tous, qui tirerons de la résurrection du Christ des conséquences personnelles fondamentales, variant en fonction de la façon dont nous l'avons préparée par notre vie.
PRINCIPAUX POINTS
- Cet événement surprenant de la résurrection du Christ va prendre tous les acteurs au dépourvu, d’où cette agitation, cet affolement : ça court partout, vers le tombeau, (attention, Pierre, à l’infarctus, vu ton âge !), retour du tombeau…et même au retour d’Emmaüs. Et, en plus, tous sont affrontés à un Jésus qui n’est plus comme avant, bien vivant mais insaisissable.
- Chacun va réagir selon son tempérament, son histoire, sa disposition intérieure et voir ce que d’autres ne remarquent pas…et réciproquement. La diversité des « comptes rendus », loin de faire planer le doute, montre bien qu’il ne s’agit pas « d’une histoire préfabriquée » ! Quelle différence de ressenti et d’attitude entre Pierre, encore bloqué dans la souffrance de son reniement et qui ne comprend rien à ce qu’il voit au tombeau et Jean que remplit la certitude immédiate de la résurrection.
- Deux écueils à éviter alors, pour les disciples, mais également pour nous aujourd’hui :
- la peur : celle de ce qu’on ne comprend pas et qu’on ne maîtrise pas (Mc 16, 8). Celle de passer pour fou (Ac 17, 32) ou folles en affirmant la résurrection… et c’est bien l’étiquette dont la plupart des disciples vont affubler les femmes : « à vrai dire, quelques femmes ont bien raconté que… » (Lc 24,11) ! D’où l’incitation à ne pas avoir peur (Mc 16, 6) que le Seigneur nous adresse toujours, mais qui reste sans effet tant que nous n’avons pas placé en lui notre confiance et renoncé aux « assurances » fallacieuses du « monde » pour ne pas souffrir!
- passer à côté de cet événement essentiel de la résurrection du Chris, qui a constitué pour les disciples une nécessité impérative de changement profond dans leur vie : devenir acteurs et pas seulement spectateurs dans l’œuvre du Salut !. Pour eux comme pour nous aujourd’hui, rien ne peut désormais être comme avant ! Certains ont été tentés de se dérober, pour conserver leur vision des choses. Ainsi les disciples d’Emmaüs (« et nous, nous espérions qu’il était celui qui allait délivrer Israël » Lc 24, 21). D’autres ont refusé ce changement sous prétexte d’avoir été mis de côté, éternelles « victimes », comme Thomas, absent lors de la « visite » de Jésus (mais lui, Thomas, où était-t-il passé ?)… jusqu’à ce qu’il « craque » devant la découverte de tout l’amour de Jésus pour lui (Jn20, 28)!
- Alors, la « résurrection » n’est plus un simple événement de l’histoire, mais un vécu actuel, personnel entraînant notre conversion!
- Ne cherchons pas Jésus où il n’est pas, c’est à dire dans toutes nos hésitations, nos peurs, découragements, manques de confiance et notre tiédeur d’amour.
- Il n’est pas non plus dans ces fausses recettes de nos convoitises, vaines gloires et mensonges du monde. Il est dans cette joie de la résurrection que nul ne pourra nous ravir si nous la vivons comme une « résurrection » nous aussi ! Acceptons d’être « dérangés » par la passion, la mort et la RESURRECTION du Christ, afin de ressusciter avec lui !
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com
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